Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

GUIDE DES MÉTIERS - Cliniques privées, responsables dans des hôpitaux, des hôtels ou des cantines scolaires… Nutrition et diététique : une science en pleine expansion, enseignée dans quatre facultés

Comment échapper à la diététique et aux sciences de l’alimentation à une époque où les problèmes liés à la sécurité alimentaire, au respect des standards de la fabrication agroalimentaire et à l’excès de poids sont devenus une quasi-obsession ? « À la recherche du corps parfait », « Mieux manger pour mieux vivre »... Les sujets touchant à la qualité des aliments consommés et à leur salubrité font régulièrement la une des journaux, alors que les chaînes de télévision locales accordent à ces mêmes thèmes un espace toujours grandissant dans la grille de leurs programmes. Sans oublier le nombre sans cesse croissant de cliniques privées. L’engouement pour les sciences de l’alimentation ne fait qu’augmenter au Liban, tout comme dans d’autres pays. Il y a près de dix ans, ces spécialisations ont commencé à connaître leur essor dans notre société et les régimes amincissants sont devenus à la mode. « Il faut d’emblée préciser que la nutrition est légèrement différente de la diététique, explique Mme Nahla Hwalla, chef du département des sciences alimentaires à la faculté d’agronomie de l’AUB. En fait, la nutrition est l’étude de l’ensemble des fonctions digestive, respiratoire, circulatoire, excrétoire et endocrinienne qui permettent l’apport aux cellules des éléments assurant leur croissance, le maintien de leurs formes, leur fonctionnement (métabolisme) et l’élimination de leurs déchets. Alors que la diététique consiste à adapter le régime alimentaire aux besoins particuliers des malades. Un(e) nutritionniste travaille surtout au sein d’une communauté. Il(elle) s’occupe plutôt de l’aspect éducationnel et ne peut pratiquer la diététique, alors que l’inverse est possible. » Au Liban, quelque quatre universités enseignent cette discipline, qui est rattachée à des facultés aussi différentes que l’agronomie et les sciences alimentaires, la pharmacie, les sciences agronomiques ou les sciences naturelles et appliquées. L’établissement pionnier dans ce domaine demeure l’Université américaine de Beyrouth (AUB), où les premiers spécialistes ont été promus en 1984. À l’Université Saint-Joseph, à la Notre-Dame University (NDU) et à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), cette discipline a été introduite il y a près de deux ans. Pour pouvoir suivre cette formation, l’étudiant doit de préférence être titulaire d’un baccalauréat en sciences générales ou en sciences de la vie. Il doit, en d’autres termes, avoir une formation scolaire scientifique. En ce qui concerne les frais d’études, ils varient entre 5 000 et 12 000 dollars par an, selon les universités. Des choix variés à l’AUB « Notre département propose deux options, souligne Mme Hwalla. L’étudiant a la possibilité d’obtenir un BS (licence) soit en nutrition soit en sciences alimentaires (Food science and management) au terme de six semestres d’études, soit l’équivalent de 96 crédits pour la nutrition et 97 crédits pour les sciences alimentaires (près de 32 crédits par an). Les diplômés en nutrition désirant pratiquer la diététique doivent suivre un stage de 11 mois dans le département de diététique au centre médical de l’université (AUH). » Pour ceux qui désirent approfondir leurs études, l’AUB offre la possibilité d’obtenir une maîtrise en nutrition et en sciences alimentaires, d’une durée de deux ans. « Ceux qui aspirent à des études post-universitaires doivent s’orienter vers les universités de l’étranger, souligne Mme Hwalla. Ils peuvent se spécialiser dans le domaine de la diététique, sachant que les choix sont variés : diététique sportive, rénale, gynécologique, cardiovasculaire, endocrinienne, pédiatrique, etc. » Il en est de même pour les diplômés en sciences alimentaires. « Nous acceptons en tout et pour tout trente étudiants pour chacune des deux disciplines, ajoute-t-elle. La nutrition et la diététique continuent à être prisées et les étudiants trouvent rapidement leur place sur le marché. » En ce qui concerne les sciences alimentaires, elle précise que c’est un domaine en pleine expansion. Il a été fondé récemment à la faculté. Les vingt premiers étudiants inscrits à ce département seront promus en 2006. L’USJ favorise l’aspect médical À l’Université Saint-Joseph (USJ), le département de nutrition est rattaché à la faculté de pharmacie. « Nous voulons que l’aspect médical soit approfondi dans le cadre de cette formation, note Mme Dolla Karam Sarkis, doyen de la faculté, qui précise que des cours relatifs aux différentes pathologies sont inclus dans le cursus. « Nous avons créé cette discipline car une formation française dans ce domaine n’existait pas auparavant », ajoute-t-elle. « Nous supposons que durant les dix prochaines années, le marché aura besoin de spécialistes dans cette branche, ajoute le doyen. Mais il s’agit d’une formation polyvalente puisque le diplômé peut se diriger vers l’enseignement ou la recherche. Il ne faut surtout pas croire qu’il s’agit d’une branche secondaire par rapport à la pharmacie. C’est une spécialisation assez importante et les diététiciennes ont une part de responsabilité et un grand rôle à jouer dans le traitement des malades, un rôle assumé, bien sûr, en collaboration avec les médecins. » Au bout de six semestres (trois années), l’étudiant obtient une licence en nutrition. Trente crédits sont prévus par semestre et des stages d’un mois et de deux mois sont obligatoires, respectivement au cours de la deuxième et de la troisième années d’études. Une année supplémentaire de stage permet à l’étudiant d’obtenir une maîtrise en nutrition et diététique. « Nous avons établi des accords avec des universités françaises selon lesquels des professeurs donneront des cours à nos étudiants, insiste Mme Sarkis. Notre but est de leur assurer une formation cohérente et générale et de leur permettre d’être compétitifs. » Et d’ajouter que la faculté prévoit d’assurer des études post-universitaires (mastères, doctorats) à partir de 2006. Le nombre des étudiants est limité à 25 par an. Les admissions se font sur deux étapes. Une partie des étudiants est admise sur présentation de dossier. Celui-ci doit être confidentiel, rempli par les responsables de l’école et doit contenir un relevé des notes des trois dernières années scolaires, des appréciations des professeurs et une lettre de motivation de l’élève. Le dernier délai pour la présentation des dossiers expire le 13 février. Une autre partie des étudiants sera admise après un concours d’entrée qui se déroulera en juillet. « Les élèves ayant obtenu une mention aux examens officiels seront dispensés du concours », assure Mme Sarkis, qui note, par ailleurs, que des portes ouvertes seront organisées sur le campus des sciences médicales (rue de Damas) jusqu’en octobre pour initier les personnes intéressées à l’alimentation saine et équilibrée. À la NDU, les places ne sont pas limitées À la Notre-Dame University (NDU), l’étudiant obtient au bout de trois années d’études un BS en nutrition. Une année supplémentaire de stage dans l’un des hôpitaux avec lesquels collabore l’université lui permet d’obtenir un BS en nutrition et diététique. « L’étudiant a la possibilité par la suite de suivre des études supérieures dans les technologies agroalimentaires ou de se consacrer aux recherches », explique Mme Doris Jaalouk, professeur associée de biologie, directrice du département des sciences à la faculté des sciences naturelles et appliquées de la NDU. « La préférence au Liban va à l’ouverture d’une clinique privée», observe-t-elle, en constatant que 95% des étudiants de cet établissement sont des filles. La spécialisation compte au total 94 crédits étalés sur six semestres, à raison de 15 à 16 crédits par semestre. La période de stage ou la quatrième année est évaluée à 20 crédits. Les cours sont dispensés d’octobre jusqu’en juin et des semestres d’été sont possibles, mais non obligatoires. Le département de nutrition à la NDU compte actuellement 37 étudiants, toutes années confondues. « Nous n’avons pas de places limitées, remarque Mme Jaalouk. Il suffit de réussir au concours d’entrée. Les étudiants ayant obtenu une moyenne générale de 14/20 aux examens officiels sont dispensés du concours. Ils doivent uniquement passer l’examen de langues et de mathématiques. » Et d’insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une discipline plus facile que la biologie ou les sciences en général et qu’elle nécessite beaucoup de travail. Usek : la nutrition ou les sciences agronomiques À l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) également, la spécialisation s’étale sur trois ans (six semestres) au terme desquels l’étudiant obtient une licence en nutrition. Un stage d’une année lui permet d’obtenir sa maîtrise en nutrition et diététique. Le programme comporte au total 124 crédits répartis sur deux cycles : 103 crédits au cours des six premiers semestres et 21 crédits pour l’année de stage. Celle-ci est assurée par la faculté dans des entreprises et des universités au Liban, en France, en Italie… « Le programme prévoit de même un mois de stage au cours des deuxième et troisième années, explique Mme Dalida Choubaya, vice-doyen de la faculté des sciences agronomiques. Des cours électifs sont également proposés dans le cadre du programme pour permettre à l’étudiant de mieux se familiariser avec le campus. » Quatre-vingt étudiants sont admis annuellement au département de nutrition humaine et de diététique de l’Usek. Mme Choubaya signale, par ailleurs, que la faculté assure un diplôme d’ingénieur agronome qui permet à son titulaire de travailler comme cadre supérieur au ministère de l’Agriculture, dans des organismes et groupements professionnels ou encore dans des usines agroalimentaires. C’est une spécialisation divisée en deux cycles, d’une durée respective de 2 à 3 ans et de 3 à 4 ans. Les ingénieurs en agronomie peuvent, s’ils le désirent, poursuivre des études supérieures en vue d’un doctorat. Le programme à plein temps est prévu pour une année et propose six options : environnement, horticulture et paysagisme, industrie agroalimentaire, production animale, gestion des ressources naturelles et gestion agricole. Nada MERHI

Comment échapper à la diététique et aux sciences de l’alimentation à une époque où les problèmes liés à la sécurité alimentaire, au respect des standards de la fabrication agroalimentaire et à l’excès de poids sont devenus une quasi-obsession ? « À la recherche du corps parfait », « Mieux manger pour mieux vivre »... Les sujets touchant à la qualité des...