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Actualités - CHRONOLOGIE

Séismes - Le segment de Yammouné est dans le prolongement de la grande faille du Levant, responsable du tremblement Une secousse de magnitude 5,1 sous la mer Morte ressentie au Liban et dans le reste du P-O

Une secousse de magnitude 5,1 sur l’échelle de Richter, qui a frappé le nord de la mer Morte, a été ressentie dans plusieurs pays du Moyen-Orient, dont le Liban. Le séisme a eu lieu à 10h15 et a duré quelque 20 secondes, avec des ondes qui se sont prolongées durant 13 minutes environ, selon le Centre de géophysique de Bhannès, qui est rattaché au Conseil national de la recherche scientifique (CNRS). Si l’épicentre du séisme est situé à quelque 200 kilomètres du Liban (250 kilomètres exactement de Bhannès selon le communiqué du centre), il n’en demeure pas moins que la faille qui l’a causé n’est autre que l’un des segments de la grande faille du Levant, qui s’étend de la Jordanie jusqu’en Syrie, en passant par Israël, les territoires palestiniens et le Liban, comme l’a indiqué Mouïn Hamzé, secrétaire général du CNRS, à L’Orient-Le Jour. La possibilité de secousses secondaires n’est pas exclue selon lui. Dans tous les cas, le séisme d’hier a ravivé les craintes de tremblements de terre plus importants dans les différents pays de la région. Le tremblement de terre d’hier a donc secoué Israël, les territoires palestiniens, la Jordanie, le Liban, la Syrie et l’Égypte, suscitant un début de panique dans des villes de la région. Aucune victime n’a été signalée dans les pays concernés, mais certains bâtiments ont été endommagés. La secousse a été nettement ressentie dans la région du centre d’Israël, à Jérusalem ainsi que dans les environs, où les murs des immeubles ont tremblé et où des objets ont été projetés en l’air, selon l’AFP. À Jérusalem, des bâtiments ont été évacués après le séisme et de nombreuses personnes se sont retrouvées dans la rue de peur d’une secousse plus importante. Des fissures ont été repérées sur le bâtiment de la Knesset, où la séance parlementaire a été suspendue. À Naplouse (nord de la Cisjordanie) comme à Hébron (Sud), les gens sont sortis dans la rue en criant, ainsi que l’ont rapporté des témoins. « J’ai cru que mon mari me faisait une blague en secouant le lit. J’ai ouvert les yeux et me suis rendu compte que tout le bâtiment tremblait », a déclaré Samira Mohammed, une habitante de la bande de Gaza citée par l’AFP. Le séisme a également secoué Amman où il a également provoqué un début de panique. Il a interrompu le fonctionnement d’une partie des lignes de téléphonie fixe et mobile en Jordanie. Des employés de bureaux des quartiers de Jebel Amman et Shmeissani dans la capitale sont sortis dans les rues. Des écoles et des bureaux ont été évacués en Jordanie. La secousse a été ressentie jusqu’au Caire, ville distante de 500 kilomètres de la zone de l’épicentre. Le centre sismologique de Syrie a indiqué que le tremblement de terre, ressenti également à Damas et dans le sud de la Syrie, n’avait causé ni victimes ni dégâts matériels dans ce pays. Vent de panique À Beyrouth ainsi que dans la plupart des régions libanaises, la terre a également tremblé, sans faire de dommages ni de victimes. Mais les scènes de panique n’ont pas été évitées. Dans certains hauts immeubles, à l’instar de ce bâtiment de Badaro, les habitants sont descendus dans la rue. « Dans notre bureau, plusieurs employés se sont trouvés mal pour deux heures au moins », raconte une jeune architecte, travaillant à Beyrouth. Bien que l’épicentre du séisme soit somme toute assez éloigné, le Liban se trouve toutefois concerné par le phénomène, du fait qu’il est traversé par l’un des segments de cette faille du Levant qui a bougé hier, un segment connu sous le nom de la faille de Yammouné (mais il faut préciser que ce n’est pas elle qui est à l’origine de la secousse en question). Cette faille est redoutable du fait de sa taille : elle traverse le Liban de l’extrême nord à l’extrême sud. Des études récentes, entreprises dès 2000 par le CNRS et par l’équipe du Pr Paul Tapponier, de l’Institut de géophysique de Paris, ont prouvé que cette faille était toujours active. Les experts ont effectué des tests de paléosismologie à un endroit où la faille est visible, en d’autres termes ils ont examiné les traces laissées par les grands séismes du passé. « Nous sommes revenus 12 000 ans en arrière », explique M. Hamzé. Il s’est avéré que la faille a déjà causé cinq tremblements de terre majeurs étalés sur des milliers d’années. Les équipes poursuivent leurs analyses des échantillons afin de déterminer les dates exactes et la magnitude des séismes passés. Ces informations sont vitales parce que ce sont elles qui permettront aux scientifiques de prévoir le futur mouvement de la faille. Les études de sismologie revêtent un intérêt particulier dans un pays à risque comme le Liban. Interrompues durant les années de guerre, elles ont donc repris il y a quelques années afin de promouvoir les mesures de prévention, tout en évitant de semer la panique auprès des citoyens, comme le précisent souvent les responsables du CNRS. Les recherches des équipes franco-libanaises ne se sont pas limitées à la faille de Yammouné. Une expédition sur un bateau spécialisé, le Suroît, qui s’est terminée en novembre, a été menée par des spécialistes français et libanais pour l’exploration de failles côtières dont la découverte est récente. La région du Proche-Orient a été durement touchée par les tremblements de terre. Pas plus tard que le 26 décembre dernier, un séisme a frappé la ville historique de Bam, en Iran, faisant 40 000 morts. Au Liban, la plus violente secousse dont on se souvienne est celle qui a frappé le pays en 1956. Mais des tremblements de terre historiques et dévastateurs ont été décrits par les historiens. Suzanne BAAKLINI
Une secousse de magnitude 5,1 sur l’échelle de Richter, qui a frappé le nord de la mer Morte, a été ressentie dans plusieurs pays du Moyen-Orient, dont le Liban. Le séisme a eu lieu à 10h15 et a duré quelque 20 secondes, avec des ondes qui se sont prolongées durant 13 minutes environ, selon le Centre de géophysique de Bhannès, qui est rattaché au Conseil national de la...