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Actualités - OPINION

Test-cellulaire pour le gouvernement à la Chambre dans deux semaines

Le Front national pour la réforme (opposition centriste groupant Husseini, Hoss, Karamé, Harb, Moawad, Mansour) interpelle le gouvernement sur le cellulaire. Les débats sont prévus, place de l’Étoile, pour les 24-25 du mois courant. Le cabinet devra s’expliquer sur les accusations de scandales divers liés au domaine du cellulaire, et notamment sur le manque à gagner pour le Trésor. Mais les professionnels se posent, au stade actuel, une série d’interrogations qui reflètent leur scepticisme quant aux risques encourus par l’Exécutif. Ils se demandent si le quorum va pouvoir être assuré, si le gouvernement peut se voir poser la question de confiance et, dans ce cas, s’il ne va pas l’emporter haut la main. Ou encore si des députés ne vont pas filer à ce moment, pour provoquer un défaut de quorum. Et ainsi de suite, le risque étant plutôt du côté de l’opposition, estiment ces sources. Pour qui le maigre nombre de voix hostiles au pouvoir montrerait une fois de plus que la contestation n’a aucune prise sur le cours des choses. Certains pôles espèrent cependant que le gouvernement n’obtienne qu’une majorité étriquée. Probabilité que renforcerait, sans doute, l’extension du débat à d’autres problèmes, d’autres niches à scandales ou à dérapages accumulés, comme les carrières. Mais, pour l’heure, il n’est pas exclu que la séance prévue devienne caduque, perde son objet. Ce serait le cas si le Conseil des ministres réglait sans accroc le dossier du cellulaire. À la faveur du gentleman’s agreement de trêve entre les présidents. Et à la lumière des conclusions de Jean-Louis Cardahi, qui a finalement obtenu l’exclusivité du traitement du problème, aux dépens de son rival dans le domaine, le Conseil supérieur de la privatisation. Le ministre des Télécommunications explique, en substance, que certains voudraient opérer la cession des entreprises publiques sans les réhabiliter. D’autres, indique-t-il, estiment que la privatisation doit être comprise comme un élément d’une réforme globale. Impliquant certes la libération des secteurs de la mainmise exclusive de l’État, mais dans un cadre assurant à la fois la protection des usagers et la libre concurrence, sans monopoles de fait. À son avis, il faut créer des sociétés organisatrices. Pour que le domaine privatisé, ou en voie de l’être, passe du schéma de la routine bureaucratique administrative, corsetée par les prescriptions de la comptabilité publique, à une saine gestion économique rentable, dynamique, rapide, employeuse, comme seul peut l’assurer le secteur privé soumis aux lois du marché. Mais ouvert au public général. À l’exemple des systèmes qui se pratiquent en Grande-Bretagne ou ailleurs. Ainsi les Libanais, à travers les marchés financiers, deviendraient propriétaires, actionnaires de leurs propres secteurs d’intérêt public. Cardahi a peaufiné le cahier des charges, pour le soumettre au Conseil des ministres. Cependant, des professionnels pensent qu’il faut une loi, avant même l’adoption de ce cahier. Retour à l’opposition. L’un de ses piliers indique, qu’à travers l’interpellation sur le cellulaire, il s’agit de porter le Parlement à assumer ses responsabilités de censeur. Par la dénonciation des irrégularités et du gaspillage des fonds publics. Afin d’éclairer l’opinion publique. Il faut toutefois voir si les députés vont se déchaîner contre le gouvernement, pour voter ensuite à ses côtés, comme cela s’est produit maintes fois. Ou encore, ce qui n’est pas moins répréhensible, pour s’abstenir de voter ou se retirer de la séance après y avoir fulminé. Selon cette source, les membres du Front national pour la réforme sont pour leur part résolus à mettre les points sur les i, en faisant des révélations importantes sur le psychodrame du cellulaire. Cela en vue de l’ouverture ultérieure d’autres dossiers sulfureux, comme l’EDL ou les carrières. Il reste qu’il semble peu probable, dans les circonstances actuelles, que les décideurs permettent que le cabinet soit déboulonné. Ou même qu’ils acceptent des secousses mettant en péril la trêve interprésidentielle. Il faut noter à ce propos la position de Cardahi. Il précise qu’il ne se sent pas concerné par l’armistice en question. Ce qui ne signifie pas qu’il entend faire sauter le couvercle de la marmite, d’autant qu’il ne fait pas de politique politicienne. Mais qu’aucun arrangement ne doit l’empêcher de faire son devoir. Émile KHOURY
Le Front national pour la réforme (opposition centriste groupant Husseini, Hoss, Karamé, Harb, Moawad, Mansour) interpelle le gouvernement sur le cellulaire. Les débats sont prévus, place de l’Étoile, pour les 24-25 du mois courant. Le cabinet devra s’expliquer sur les accusations de scandales divers liés au domaine du cellulaire, et notamment sur le manque à gagner pour le...