En fait, il ne s’agit pas d’établir un panorama bien ordonné de l’architecture...
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EXPOSITION - Vu à travers la subjectivité d’un photographe Antonio Gaudi, architecte et penseur, à l’Instituto Cervantes
le 11 février 2004 à 00h00
Architecte et designer, Antonio Gaudi est sur le plan international la plus prestigieuse des figures de l’architecture espagnole. À l’Instituto Cervantes, une exposition regroupe 51 photographies réalisées par Marc Llimargas, véritable parcours en images de l’œuvre étonnante du bâtisseur catalan.
En fait, il ne s’agit pas d’établir un panorama bien ordonné de l’architecture flamboyante de Gaudi, ni de présenter une expo didactique, mais de souligner divers aspects de la démesure d’un artiste pas toujours compris en son temps. D’où le titre de la manifestation: «Antonio Gaudi: architecte et penseur».
Marc Llimargas préfère s’intéresser à l’arrondi d’une fenêtre, à l’opacité d’un verre, à des torsades. À des détails.
À travers cette approche différente, que reste-t-il de Gaudi? L’essentiel. C’est-à-dire une exubérance des formes, une volonté d’infléchir les lignes droites, d’ondoyer, de construire un environnement foisonnant, surchargé de signes. Un refus de la symétrie. Une vision du monde.
Les photos de Marc Llimargas, lui-même architecte, reproduisent de façon originale les réalisations de Gaudi. La succession de photographies exceptionnelles de détails, réalisées avec des moyens techniques, révèle les sources d’inspiration du maître – en particulier la nature –, la richesse des matières employées, l’invention des formes et le symbolisme qui traverse son œuvre.
Gaudi a consacré toute sa vie à la réalisation de la cathédrale de la Sainte-Famille (la Sagrada Familia), à Barcelone, qui témoigne avec force de son génie visionnaire. Les façades de cet édifice, qu’il laissa inachevé à sa mort, représentent la naissance, la mort et la résurrection du Christ, et ses dix-huit tours évoquent les douze apôtres, les quatre évangélistes, la Vierge Marie et le Christ.
Mais la majesté insolite des monuments religieux de Gaudi ne doit pas nous faire oublier ses autres réalisations. Sa première grande création fut le Palacio Güell qu’il construisit à Barcelone toujours pour le comte Eusebio Güell, son mécène et ami. Sur le toit de cet édifice se trouvent dix-huit cheminées aux formes futuristes recouvertes de morceaux de céramiques cassées. Le palais Güell a été déclaré «Patrimoine mondial» au catalogue de l’Unesco depuis 1984. Pour la même famille, Gaudi a réalisé aussi un parc, réputé pour son collage de céramique avant-gardiste, ainsi que des écuries, gardées par un surprenant dragon en fer forgé.
Gaudi a imaginé aussi plusieurs villas. Casa Vicens, d’inspiration orientale et arabe, est son œuvre de jeunesse. Elles sont toutes remarquables à leur façade extraordinaire. Celle de Casa Batllo par exemple est dotée de balcons en forme de masques vénitiens et celle de Casa Mila constitue une étonnante masse ondulante de pierre qui représente la mer. Les cheminées des villas sont aussi très travaillées (celles de Casa Mila rappellent des guerriers casqués) ainsi que les décorations intérieures avec leurs plafonds tourbillonnants et mouvementés.
Sur le plan du design, Gaudi, préoccupé par l’ergonomie, a dessiné le premier mobilier naturaliste travaillé par des lignes sinueuses et végétales, où c’est la nature qui dicte ses lois. L’absence de symétrie est une des caractéristiques des meubles qui donnent l’impression d’être faits dans un matériau entièrement ductile.
Tantôt considéré comme l’inventeur du plan libre, le maître de l’Art nouveau et du fantastique, tantôt décrié comme un piètre imitateur du gothique, voire un créateur de mauvais goût, le très catholique et très extravagant Gaudi reste controversé.
Architecte et designer, Antonio Gaudi est sur le plan international la plus prestigieuse des figures de l’architecture espagnole. À l’Instituto Cervantes, une exposition regroupe 51 photographies réalisées par Marc Llimargas, véritable parcours en images de l’œuvre étonnante du bâtisseur catalan.
En fait, il ne s’agit pas d’établir un panorama bien ordonné de l’architecture...
En fait, il ne s’agit pas d’établir un panorama bien ordonné de l’architecture...
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