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Coopération - Beyrouth veut adhérer à l’accord d’Agadir pour une zone de libre-échange Hariri souhaite quintupler le volume des échanges libano-égyptiens

Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a estimé au Caire que les échanges commerciaux entre le Liban et l’Égypte, qui plafonnent actuellement à 250 millions de dollars par an, pourraient quintupler au cours des prochaines années du fait des mesures de déblocage décidées lors de sa visite de deux jours qui s’est achevée hier. M. Hariri s’exprimait dans une déclaration à la presse à l’issue d’un entretien avec le président égyptien, Hosni Moubarak, au palais présidentiel d’al-Ittihadiya, dans le nord du Caire. Il a indiqué que M. Moubarak a donné au cours de l’entretien les directives nécessaires au gouvernement égyptien pour que ce dernier commence à lever les entraves sur la circulation des marchandises entre les deux pays. Le Premier ministre a toutefois admis que quel que soit le chiffre qu’atteindrait le volume global des échanges, « la balance commerciale demeurera en faveur de l’Égypte, ce pays ayant une population de 70 millions d’habitants, alors que le Liban n’a que 3 à 4 millions ». « Il est donc impossible que nous parvenions à un équilibre commercial et cela nous le comprenons. En revanche, ce que nous ne devons pas accepter, c’est que le Liban, qui importe annuellement pour 7 milliards de dollars de l’étranger, n’achète à l’Égypte que pour 100 à 150 millions de dollars », a-t-il dit. « Il est vrai que le volume des échanges a augmenté au cours des dernières années, mais nous estimons possible que ce volume soit quintuplé et nous encourageons cela dans les deux sens ». Les entretiens entre MM. Hariri et Moubarak ont porté sur les relations bilatérales dans les domaines politique, économique et culturel, a-t-on indiqué de source égyptienne. Les deux responsables ont aussi examiné les problèmes posés par leurs accords respectifs d’association avec l’Union européenne. Selon des sources officielles égyptiennes, le Liban a exprimé son souhait d’adhérer au protocole d’accord d’Agadir qui prévoit la création d’une zone de libre-échange entre l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Jordanie. Le protocole d’Agadir doit être finalisé le 25 février. La zone de libre-échange qu’il prévoit doit rester ouverte à l’adhésion d’autres pays arabes, a-t-on souligné au Caire, à l’issue d’une rencontre entre la délégation libanaise accompagnant M. Hariri et Youssef Boutros-Ghali, ministre égyptien du Commerce extérieur. Le volume des échanges commerciaux entre le Liban et l’Égypte ne dépasse pas 250 millions de dollars par an actuellement, « un chiffre modeste, qui ne correspond ni à nos ambitions, ni à notre potentiel », a affirmé à la presse le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, à l’issue de cette rencontre. Après les discussions qui ont eu lieu lundi entre M. Hariri et son homologue égyptien, Atef Ebeid, dans le cadre de la réunion du haut comité mixte libano-égyptien, les relations libano-égyptiennes vont connaître un « saut qualitatif en direction de l’ouverture totale » des marchés, a assuré M. Hamadé. Le ministre a annoncé qu’une réunion du comité commercial mixte se tiendra en mai prochain à Beyrouth pour paver la voie à l’application d’exemptions douanières de l’ordre de 100 %. M. Hamadé a ajouté qu’au cours de la rencontre au ministère égyptien du Commerce extérieur, les deux parties, libanaise et égyptienne, ont passé en revue « toutes les entraves qui empêchent le développement des échanges bilatéraux, qu’elles soient d’ordre administratif, bureaucratique ou douanier », en vue de leur levée. Selon le quotidien gouvernemental égyptien al-Ahram, Beyrouth et Le Caire ont décidé de porter leurs échanges commerciaux à 600 millions de dollars par an dans les deux sens. Les deux pays ont décidé aussi de lever les entraves non tarifaires affectant le commerce entre eux. L’Égypte souhaite par ailleurs la levée de l’interdiction d’exporter au Liban mangues, fruits et agrumes et que les autorités libanaises facilitent les démarches pour l’obtention de permis de travail et de résidence par les travailleurs égyptiens se rendant au Liban, selon al-Ahram. Sur le plan politique, M. Hariri a évoqué avec le président Moubarak la situation au Proche-Orient soulignant, à l’issue de son entretien, que les Palestiniens avaient « le droit d’avoir un État » et critiquant le plan américain de promotion de la démocratie au Proche-Orient. « Les Palestiniens ont le droit d’avoir un État sous la forme qui leur convient », a déclaré le Premier ministre, qui répondait aux journalistes l’interrogeant sur le fait que la direction palestinienne examinait la possibilité de proclamer un État indépendant pour faire face au plan de séparation unilatérale du Premier ministre israélien, Ariel Sharon. À une question sur le plan de promotion de la démocratie au Proche et au Moyen-Orient, présenté en 2003 par Washington, M. Hariri a répondu que « le plus dangereux dans ce projet » est que les pays arabes en ont été tenus à l’écart et « en ont pris connaissance par les médias ». Arrivé lundi au Caire, le chef du gouvernement était accompagné d’une importante délégation ministérielle, comprenant notamment, outre M. Hamadé, le ministre des Finances, Fouad Siniora, et celui de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil. Au cours de cette visite, M. Hariri a également rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Maher, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a estimé au Caire que les échanges commerciaux entre le Liban et l’Égypte, qui plafonnent actuellement à 250 millions de dollars par an, pourraient quintupler au cours des prochaines années du fait des mesures de déblocage décidées lors de sa visite de deux jours qui s’est achevée hier.
M. Hariri s’exprimait dans une déclaration...