Dossier régional Reza Pahlavi accuse le Hezbollah de planifier des opérations anti-US

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Au cours d’une conférence de presse donnée hier à la Maison de Radio-France, Reza Pahlavi, fils de l’ancien chah, a affirmé que des groupements armés islamistes se réuniront dans quelques jours en Iran pour élaborer une stratégie nouvelle d’opérations visant les USA et des intérêts américains dans le monde. Il a ajouté, en réponse à une question de L’Orient-Le Jour, que le Hezbollah libanais sera présent à cette réunion et que l’on peut considérer de ce fait que le Parti de Dieu est une organisation ayant une activité terroriste. Au sujet de l’influence de la République islamique d’Iran au Liban, en Syrie et en Palestine, il a déploré qu’elle ait pris une forme religieuse et sectaire prônant l’extrémisme et la violence et y consacrant des fonds importants. Il faut espérer, a-t-il ajouté, qu’avec la nouvelle donne dans la région, le soutien iranien aux organisations armées libanaises s’interrompe pour que ces groupements poursuivent leur action en tant que partis politiques. À une autre question sur les projets américains de remodelage du Moyen-Orient et les pressions de Washington sur les régimes en place pour qu’ils entreprennent des réformes dictées par l’Administration US, Reza Pahlavi a souhaité que de telles réformes aient lieu afin que le Moyen-Orient évolue vers la démocratie mais a déploré qu’une partie étrangère dicte ses volontés puisque chaque pays doit trouver sa propre voie et ses méthodes selon sa culture et ses traditions. Dans sa déclaration liminaire, Reza Pahlavi a comparé la révolution qui a eu lieu en Iran il y a un quart de siècle à un fléau provenant du Moyen Âge avec, comme symptômes, la peur de la liberté et un fanatisme qui freine la marche vers la civilisation. Le fils de Mohammed Reza a martelé ensuite qu’il n’y a pas actuellement en Iran des conservateurs et des modérés mais un régime théocratique violent et autoritaire d’un côté et de l’autre un peuple épris de liberté qui ne demande qu’à s’exprimer et à prendre son destin en main pour que l’Iran rejoigne le camp de la démocratie. Il s’est déclaré optimiste quant à un mouvement populaire pacifique qui provoquerait un changement radical en Iran comme cela s’est passé dans d’autres pays où les peuples ont pu se libérer de leurs tyrans. Sur l’évolution de la situation en Irak et ses effets sur l’Iran, Reza Pahlavi a affirmé que le régime actuel à Téhéran n’acceptera jamais que les instances chiites de Nadjaf dominent la scène et qu’il fera tout pour déstabiliser son voisin.