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Causerie-débat - La députée de Zghorta avec les élèves du secondaire de La Sagesse-Brasilia Moawad : Nous voulons un président de la République qui soit issu de l’opposition, et je suis candidate

«Nous ne voulons plus de la logique du vainqueur et du vaincu qu’est celle du pouvoir depuis l’assassinat de René Moawad (...). Nous voulons un président de la République qui soit issu de l’opposition, et je suis candidate »... Nayla Moawad a rencontré hier les élèves des classes secondaires du collège La Sagesse-Brasilia : « Je ne suis pas là pour donner une quelconque conférence, mais pour que l’on débatte, vous et moi », a dit d’emblée la députée de Zghorta aux jeunes gens et aux jeunes filles venus d’abord l’écouter. Enchaînant sur une phrase qu’aimait à répéter l’ancien chef de l’État, René Moawad – « Une décision n’annule pas l’histoire » –, elle s’est voulue rassurante, malgré tout, en ce qui concerne l’avenir du pays. « Le 22 novembre restera la journée de l’indépendance, c’est à nous de transformer ce souvenir en une fête, d’effacer les peines avec de la foi, de la solidarité, en travaillant ensemble à retrouver la fierté d’une identité et d’une seule, d’une même appartenance à une même terre », a-t-elle dit, insistant sur ce qui devrait être de la responsabilité de tous, notamment de la jeunesse : « préserver la patrie, la nation ». La dame du Nord s’est ensuite attardée sur ce qui reste l’une de ses priorités politiques. « Il est difficile de respecter les droits de l’homme lorsqu’il n’y a pas de démocratie – et une démocratie sans libertés publiques est tout sauf une démocratie », a-t-elle enchaîné. « Nous assistons aujourd’hui au Liban à de nombreuses tentatives visant à museler ces libertés publiques qu’est censée garantir la Constitution, à commencer par la liberté d’opinion et la liberté de se regrouper », a-t-elle poursuivi. « Aujourd’hui, lorsque nous voulons nous regrouper, il faut demander une notification officielle. Cette notification est acceptée ou pas par le pouvoir, d’une façon arbitraire et anticonstitutionnelle, et elle est utilisée par lui comme un instrument de pression contre nous, nous empêchant très souvent d’exercer nos droits », a déploré Nayla Moawad. Mais pour elle, si ces droits ne sont pas toujours exercés, c’est aussi parce que les Libanais « ne connaissent pas, tous, leurs droits », parce que, « souvent », a-t-elle souligné en s’insurgeant, « certains estiment qu’être privés de ses droits, c’est du ressort du destin ; que la diminution – voire l’absence – de véritable vie politique, et la généralisation de la corruption, c’est également de la fatalité ». La députée membre de Kornet Chehwane s’est ensuite interrogée sur le niveau de l’enseignement libanais, soulignant que le développement de l’humain est, au Liban, une priorité parmi les priorités – parce que, a-t-elle dit, « nous n’avons ni pétrole ni gisements miniers, mais nous avons des hommes et des femmes, et nous devons redoubler d’efforts pour leur développement et leur mieux-être ». Relevant que cette politique en question, celle censée se consacrer à l’homme, est en net recul, notamment dans les pays arabes et au Liban, à cause de plusieurs facteurs : le niveau de l’enseignement, justement, mais aussi le manque de connaissances, la participation timide de la femme à la chose publique, le fait qu’on lui interdise de jouer un quelconque rôle, sans compter les systèmes arabes, a-t-elle souligné, qui ne se soucient pas de garantir à leurs citoyens les libertés publiques. « Tout cela est fondamental, essentiel, pour le respect des droits de l’homme et la survie de ces libertés pour lesquelles on se bat. Elles devraient être sacrées, au Liban, parce que sans elles, sans ces libertés, le mot Liban n’a plus aucun sens », a martelé Nayla Moawad devant les jeunes de La Sagesse-Brasilia. Allant plus loin ensuite dans son exposé sur la vie politique libanaise, elle a indiqué qu’il existe effectivement certaines parties, certaines factions, qui parient sur des changements dans la région pour pouvoir aboutir à des changements sur la scène locale. « Cela est une erreur, parce que nous refusons la logique du vainqueur et du vaincu, cette logique qui est celle du pouvoir depuis l’assassinat du président René Moawad », a-t-elle affirmé, relevant l’existence d’un autre clan, « représentant la position du pouvoir, et qui parie sur un échec des Américains en Irak ». « Sauf que chacun d’entre nous devrait miser sur un Liban protégé, préservé, et dont les constantes, à commencer par les libertés publiques, seraient respectées », a dit la députée de Zghorta, demandant par ailleurs que l’âge de vote soit abaissé à 18 ans, « parce que, finalement, l’avenir, ce sont les jeunes ». Nayla Moawad ne comprend d’ailleurs pas « pourquoi les jeunes Libanais sont soumis au service militaire dès ces 18 ans, alors qu’on leur interdit de s’exprimer et de remplir leur devoir électoral au même âge... Il est inadmissible de profiter du citoyen d’une part, sans lui assurer, de l’autre, ses droits », a-t-elle relevé. Répondant aux questions des élèves, Nayla Moawad a vivement dénoncé la situation des institutions de l’État ainsi que la mentalité qui prévaut dans la gestion du pays, appelant à la création « d’une force de l’opposition qui refuserait catégoriquement la mentalité et la logique du clientélisme ». Elle a souhaité que les élections municipales soient « un modèle de transparence et de démocratie » ; et à propos de la présidentielle qui aura lieu au mois de novembre, elle a affirmé que « ce sera une échéance essentielle ». « Nous voulons un président de la République qui soit issu de l’opposition, et je suis candidate », a-t-elle annoncé, rappelant qu’elle avait déclaré un jour, « à la télévision, que les membres de l’opposition sont d’accord pour appuyer celui ou celle d’entre eux qui bénéficiera des plus grandes chances ».

«Nous ne voulons plus de la logique du vainqueur et du vaincu qu’est celle du pouvoir depuis l’assassinat de René Moawad (...). Nous voulons un président de la République qui soit issu de l’opposition, et je suis candidate »...
Nayla Moawad a rencontré hier les élèves des classes secondaires du collège La Sagesse-Brasilia : « Je ne suis pas là pour donner une...