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Actualités - OPINION

Exécutif - Les milieux proches de Baabda pourraient lancer une ultime offensive pour pousser Hariri à démissionner Spéculations sur les possibilités réelles d’un changement ministériel avant l’échéance présidentielle

La page d’un changement de gouvernement, comme prélude à l’échéance présidentielle, est-elle définitivement tournée ? La question se pose encore avec acuité dans différents milieux politiques qui se perdent en conjectures sur les possibilités réelles de la mise en place d’un nouveau cabinet avant l’élection d’un président de la République, à la fin de l’été, ou la prorogation du mandat du président Émile Lahoud. À en croire des sources dignes de foi, les partisans d’un renouvellement ou d’une prorogation du mandat Lahoud ne désespèrent pas d’aboutir à un changement ministériel d’ici à l’été. Ils pourraient à cette fin lancer une ultime offensive, en plusieurs phases, afin de pousser M. Rafic Hariri à rendre son tablier. Cette campagne pourrait être enclenchée, le cas échéant, en mars prochain, après le vote du projet de budget 2004. Les milieux favorables à la prorogation du mandat espèrent que les débats parlementaires sur la loi de finance parviendront à fragiliser suffisamment le gouvernement pour faciliter la chute du cabinet. De nombreux députés, aussi bien loyalistes qu’opposants, ne manqueront pas, en effet, d’adresser des critiques acerbes à la gestion de l’équipe Hariri en lui faisant assumer la responsabilité de la dégradation socio-économique qui ne cesse d’enfoncer davantage le pays dans le gouffre sans que l’Exécutif ne parvienne à freiner d’une quelconque façon cette chute libre. Si le Premier ministre réussit à repousser la première phase de l’offensive, ses détracteurs s’emploieront à mettre à profit les élections municipales, qui devraient avoir lieu entre le 20 avril et le 20 mai, pour ébranler la position du chef du gouvernement. Cette consultation populaire à l’échelle des villages et des localités du pays risque fort bien de susciter des dissensions entre les partis et les fractions relevant de l’un ou l’autre des pôles du pouvoir. Du coup, la trêve actuelle imposée à Baabda et Koraytem pourrait voler en éclats, ce qui rendrait inéluctable – du moins en principe – la formation d’un nouveau gouvernement. Au cas où l’équipe ministérielle en place résisterait encore aux turbulences qui pourraient être provoquées par les élections municipales, les partisans de la prorogation entreprendraient de susciter au sein même du Conseil des ministres des débats sur les dossiers dits « conflictuels », de manière à obtenir l’approbation de projets contestés et rejetés par M. Hariri, lequel serait alors poussé à démissionner. Si cette dernière tactique ne porte pas ses fruits, la dernière phase de « l’offensive » consisterait à lancer des attaques directes contre M. Hariri en personne afin de l’amener à perdre son sang-froid et à faire voler en éclats la trêve avec le président Émile Lahoud. Il reste que les milieux proches de Koraytem affirment que toutes ces tentatives de provoquer la chute du cabinet sont, d’entrée de jeu, vouées à l’échec, car « le Premier ministre est déterminé à respecter la trêve politique qui régit ses rapports avec Baabda ». « M. Hariri, soulignent les milieux proches de Koraytem, s’est engagé auprès des dirigeants syriens à respecter la trêve. De ce fait, ni les attaques des députés, ni les débats interministériels sur les dossiers conflictuels, ni les attaques personnelles, ni les retombées possibles des élections municipales ne réussiront à pousser M. Hariri à rendre son tablier. » En tout état de cause, certains milieux politiques estiment que le parrain syrien semble dissocier le sort du cabinet Hariri de l’échéance présidentielle. Il apparaît évident, en effet, relèvent les milieux en question, que l’option d’un renouvellement ou d’une proprogation du mandat du président Lahoud dépend d’un ensemble de paramètres régionaux et internationaux totalement indépendants du maintien ou du départ de l’équipe ministérielle actuelle. Il en est de même de l’option d’un éventuel changement au niveau de la présidence de la République. Le tout est de déterminer, pour l’heure, quelles sont les véritables intentions du régime syrien. Émile KHOURY
La page d’un changement de gouvernement, comme prélude à l’échéance présidentielle, est-elle définitivement tournée ? La question se pose encore avec acuité dans différents milieux politiques qui se perdent en conjectures sur les possibilités réelles de la mise en place d’un nouveau cabinet avant l’élection d’un président de la République, à la fin de...