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Actualités - OPINION

Administration - Le régime résolu à dégraisser le mammouth Les prescriptions diététiques antérieures restent lettre morte

Le président Émile Lahoud remet sur le tapis la vieille question des surnuméraires de la Fonction publique. Un problème chronique qui, comme tant d’autres dans cette république velléitaire, n’a été traité que sur le papier. En effet, d’innombrables arrêtés d’élagage pris au fil des années par les ministères ou les services publics sont restés lettre morte. Bien que, depuis très longtemps, depuis toujours en fait, le Trésor ait besoin de comprimer ses dépenses pour réduire son déficit. En ce premier trimestre d’une nouvelle année qui sera la dernière de son mandat, le régime tient donc à faire table rase des anomalies administratives qui grèvent le budget étatique. Il est déterminé à faire appliquer les décisions adoptées en la matière, en commençant par la résolution du Conseil des ministres qui prive les fonctionnaires absentéistes de la prime de déplacement ou de transport. Ancien ministre spécialisé, Fouad es-Saad note que la surcharge pondérale prend des formes variées. On en trouve certes dans le cadre ordinaire de nombreuses administrations (alors que d’autres accusent un déficit de personnel), mais également au niveau des contractuels. Ce parasitarisme étendu entraîne d’énormes dépenses. Aussi, le précédent gouvernement avait-il chargé une commission ministérielle, matrice d’une sous-commission technique (dirigée par es-Saad et comprenant des représentants du Conseil de la Fonction publique comme du département de la recherche et de l’orientation), de plancher sur les organigrammes des administrations. Pour cerner et le nombre et la nature des emplois fictifs. Ainsi, entre autres exemples, les Travaux publics déclarent un cadre numérique qui, dans la réalité, n’est rempli qu’à moitié. Chaque fois qu’un poste est vacant, il est pourvu soit par recrutement, soit par contrat, au titre du bourrage politicien, sans être effectivement occupé. Et sans aval du Conseil de la Fonction publique, pour ces nominations clientélistes de complaisance. Pour faciliter le déblayage, la sous-commission citée a estimé qu’il fallait déterminer d’abord les besoins réels des cadres des départements étatiques, en prenant en compte les nécessités de leur modernisation. Pour voir d’abord s’il n’y a pas lieu, avant de traiter des surnuméraires, de supprimer tout simplement certains de ces services, reconnus superflus, ou d’en réduire le volume. Es-Saad indique ensuite qu’il a travaillé un an durant sur ces dossiers, parvenant à en terminer 7 ou 8, en livrant ses conclusions au Conseil des ministres. Puis le gouvernement a sauté et le ministre actuel, Karim Pakradouni, a repris le flambeau. D’une manière plus globale, la réforme présente deux aspects distincts : la modernisation de l’Administration, avec le concours d’organismes de contrôle renforcés, d’une part ; l’épuration, la lutte contre la corruption, d’autre part. En fait, le label même du ministère ad hoc, dit du Développement administratif, montre que sa vocation première est de moderniser, de mécaniser, de dynamiser, de réorganiser les cadres bien plus que de se préoccuper de la corruption. Ce problème, aussi politique que moral, concerne en effet au premier chef l’autorité politique générale, c’est-à-dire en premier lieu le Conseil des ministres, sous l’œil constitutionnel de la Chambre. Cela ne veut pas dire pour autant que le ministère qualifié n’a pas à traiter de la corruption, dont les méfaits sont également administratifs et peuvent torpiller toute réforme, mais ce n’est pas là sa première priorité. Cela étant, il n’y a évidemment pas contradiction entre le travail d’évolution technique et l’épuration, bien au contraire. Une stratégie par étapes a été établie. Le programme peut cependant être retouché en fonction des difficultés rencontrées en cours d’exécution ou des vues propres au ministre en place, souligne es-Saad. Mais l’essentiel, à son avis, est qu’il risque de ne pas y avoir de réforme administrative, s’il n’y a pas d’abord une réforme politique émaillée par une ferme décision de remettre de l’ordre dans l’État. Bien évidemment, on ne peut tout régler d’un seul coup et il faudra traiter dossier après dossier. En commençant par refaire des organismes de contrôle l’instrument utile qu’ils doivent être. Ce qui implique que l’on doit en renforcer aussi bien l’autonomie, par rapport au pouvoir politique, que les compétences et la technicité. L’on doit ensuite, relève l’ancien ministre, revoir les différents textes organisant et régulant les services publics, afin de mieux les réhabiliter. Quant au projet d’ombudsman, ou de médiateur de la République, élaboré par l’ancien ministre, il fait toujours l’objet d’une controverse au sein des pouvoirs publics. Émile KHOURY
Le président Émile Lahoud remet sur le tapis la vieille question des surnuméraires de la Fonction publique. Un problème chronique qui, comme tant d’autres dans cette république velléitaire, n’a été traité que sur le papier. En effet, d’innombrables arrêtés d’élagage pris au fil des années par les ministères ou les services publics sont restés lettre morte. Bien...