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Actualités - CHRONOLOGIE

Échange de prisonniers - Pakradouni ignore si les quatre Iraniens sont encore en vie Kharazi revient à la charge : les diplomates sont en Israël

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, actuellement en visite à Beyrouth, a réaffirmé que les quatre diplomates iraniens disparus au Liban en 1982 étaient détenus en Israël et a sollicité l’aide des autorités et du peuple libanais. « Selon nos informations, nos diplomates ont été enlevés dans une région au nord de Beyrouth occupée par Israël en 1982. Ils ont été conduits ensuite par bateau en Israël où ils sont détenus », a déclaré hier M. Kharazi lors d’une conférence de presse, au terme de sa visite. « Les personnalités et les responsables libanais ont promis leur aide (...). Notre ambassade va publier des encarts dans la presse afin d’obtenir des informations contre des récompenses », a-t-il dit. Il a précisé que le président de la République, le général Émile Lahoud, fournirait à Téhéran « des informations » après un interrogatoire du chef des Forces libanaises (FL) en prison, Samir Geagea. M. Kharazi a en outre affirmé miser sur la deuxième phase de l’échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël par l’entremise de l’Allemagne. La médiation allemande « a prouvé son efficacité dans la première étape et l’Allemagne peut user de son influence auprès d’Israël pour obtenir des informations sur le sort de nos disparus », a-t-il dit. Il a enfin indiqué tout ignorer du sort du pilote d’avion israélien Ron Arad, dont l’avion a été abattu au-dessus du Liban en 1986. « Si nous avons les moyens de faire avancer les choses, nous le ferons », a-t-il cependant ajouté. Le fils de l’un des quatre disparus, Raëd Moussaoui, a de son côté lu un communiqué dans lequel il a fait assumer au Liban la responsabilité de l’affaire. « Ils étaient sous garde libanaise, ils bénéficiaient d’une immunité diplomatique et leur sort est de la responsabilité du gouvernement libanais », a-t-il dit. Pakradouni indécis Dans le cadre de sa conférence de presse, M. Kharazi a par ailleurs indiqué que le ministre du Développement administratif, Karim Pakradouni, ancien responsable des FL (accusées d’avoir enlevé les quatre diplomates), lui avait donné des « indications insuffisantes et qui nécessitent un complément d’éléments » sur le sort des Iraniens. Avant son point de presse, le ministre iranien s’était entretenu avec M. Pakradouni, lequel avait affirmé ne pas savoir si les diplomates étaient morts ou vivants. « La réponse à cette question vieille de 22 ans n’est pas facile. Je veux préparer un dossier dans le secret absolu. Nous ne devons pas faire les choses à la va-vite. Dès que j’aurai des données crédibles, je les mettrai à la disposition des gouvernements libanais et iranien », a ajouté M. Pakradouni, qui avait pourtant indiqué jeudi qu’il disposait « d’informations sensibles » sur le sort de ces Iraniens. « Faire la vérité est une mission très difficile car l’événement est très ancien et ceux qui peuvent apporter leur témoignage sont morts ou ont quitté le Liban », a-t-il ajouté. Interrogé sur le point de savoir s’il avait transmis des informations à M. Kharazi, il a enfin estimé qu’il était « encore trop tôt », ajoutant : « Nous sommes entrés dans une phase de diplomatie secrète. » M. Kharazi a en outre rencontré le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah. Selon des sources bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, la démarche de Kharazi « est étudiée et appuyée par l’Allemagne, compte tenu des liens étroits qui existent entre Téhéran et Berlin ». Ces sources précisent par ailleurs que M. Kharazi aurait demandé aux responsables libanais de ne pas évoquer les informations selon lesquelles les diplomates seraient vivants, informations recueillies auprès de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela et d’Émile Habiballah, décédé dans une prison israélienne à Nazareth. Habiballah avait indiqué à Téhéran que les quatre diplomates étaient encore en vie.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, actuellement en visite à Beyrouth, a réaffirmé que les quatre diplomates iraniens disparus au Liban en 1982 étaient détenus en Israël et a sollicité l’aide des autorités et du peuple libanais.
« Selon nos informations, nos diplomates ont été enlevés dans une région au nord de Beyrouth occupée par Israël en...