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Actualités - CHRONOLOGIE

Dinars irakiens - Michel Mekattaf a récupéré hier son passeport Bagdad transmet à Beyrouth par voie diplomatique les assurances réclamées par Addoum

Le procureur général de la République, Adnane Addoum, a finalement reçu la note officielle qu’il attendait du ministère irakien des Affaires étrangères concernant l’affaire des dinars irakiens saisis le 14 janvier dernier à l’AIB à bord d’un avion privé. La note transmise par Bagdad par voie diplomatique confirme que l’opération de transfert des dinars était parfaitement régulière et que tous les documents relatifs à cette transaction sont légaux. Cette mise au point irakienne devrait ainsi clore ce dossier. À moins que les considérations politiciennes ne fassent encore traîner l’affaire. Rappelons qu’un montant en espèces équivalent à près de 19 millions de dollars avait été saisi par la douane libanaise peu après l’atterrissage de l’avion privé à l’aéroport de Khaldé. Cette somme devait servir à financer l’achat en Europe d’équipement et de véhicules pour le compte du ministère irakien de l’Intérieur. Les dinars irakiens (récemment émis par les nouvelles autorités de Bagdad) avaient été transférés à Beyrouth pour être échangés contre des dollars par le bureau de changes appartenant à M. Michel Mekattaf, gendre du président Amine Gemayel. Cette opération avait été perçue comme une tentative de blanchiment d’argent par les autorités judiciaires libanaises. Quatre personnes avaient été placées en garde à vue pendant cinq jours et leurs passeports avaient été confisqués par le parquet. Il s’agit de MM. Michel Mekattaf, Richard Jreissaty, ancien chef du département des relations extérieures des Forces libanaises, Joseph Zouein, fonctionnaire à la Douane, et Mohammed Abou Darwiche, qui avait organisé l’opération commerciale. M. Jreissaty avait affirmé durant l’enquête qu’il avait embarqué à bord de l’avion du fait d’un concours de circonstances et qu’il n’était nullement concerné de près ou de loin par la transaction. Quant à MM. Mekattaf et Abou Darwiche, ils avaient fourni tous les documents requis pour attester que l’opération était totalement régulière et qu’elle s’était faite à la demande du ministère irakien de l’Intérieur. Durant les premiers jours de l’enquête, le chargé d’affaires près l’ambassade d’Irak à Beyrouth avait rencontré, à sa demande, le procureur général pour confirmer les dires de MM. Mekattaf et Abou Darwiche. Le ministère irakien de l’Intérieur avait d’ailleurs adressé à Beyrouth un fax apportant la preuve que le transfert de fonds avait effectivement pour but de financer l’achat d’équipement. Parallèlement, le bureau de lutte contre le blanchiment d’argent et les crimes financiers (relevant de la Banque du Liban) avait totalement écarté, après étude du dossier, la thèse du blanchiment d’argent. Mais en dépit de toutes ces assurances, le procureur général a refusé de clore le dossier. Il a jugé, notamment, que les précisions irakiennes étaient insuffisantes et a exigé que la confirmation du caractère régulier de l’opération se fasse par voie diplomatique, par le biais du ministère des Affaires étrangères des deux pays. C’est maintenant chose faite. Le chef du département arabe au ministère irakien des AE, l’ambassadeur Abdel Karim el-Soudani, a ainsi adressé, en date du 29 janvier dernier, une note officielle à l’ambassade du Liban à Bagdad confirmant que tous les documents fournis au sujet de l’affaire en question sont légaux et réguliers et se rapportent effectivement à un contrat d’achat d’équipement pour le compte du ministère de l’Intérieur. La note du ministère irakien des AE a été transmise au palais Bustros qui l’a soumise à son tour au ministère de la Justice qui en a informé le procureur général. Mais la démarche irakienne ne semble pas avoir donné satisfaction au juge Addoum qui a confirmé hier la décision qu’il avait prise le 23 janvier dernier en vue d’un complément d’enquête dans cette affaire. M. Addoum a justifié hier cette dernière démarche par le fait que les récentes assurances fournies par le ministère irakien des AE n’apportent pas de réponses à toutes les requêtes qu’il avait présentées aux autorités de Bagdad pour clore le dossier. Le procureur avait demandé aux responsables irakiens de confirmer que les dinars saisis à l’AIB sont vrais, de même qu’il leur avait demandé de préciser s’ils désirent récupérer l’argent. En tout état de cause, le juge Addoum a décidé hier de rendre à M. Mekattaf son passeport et de lever l’interdiction de voyager qu’il lui avait imposée au début de l’enquête. Le procureur a pris cette décision à la suite d’une demande présentée en ce sens par M. Mekattaf. Dans sa requête, celui-ci a d’autre part indiqué qu’il n’avait pas d’inconvénients à ce que les dinars irakiens soient restitués aux autorités de Bagdad. Signalons enfin, qu’en soirée, MM. Richard Jreissaty, Joseph Zouein et Mohammed Abou Darwiche ont également présenté au juge Addoum des demandes pour récupérer leurs passeports.
Le procureur général de la République, Adnane Addoum, a finalement reçu la note officielle qu’il attendait du ministère irakien des Affaires étrangères concernant l’affaire des dinars irakiens saisis le 14 janvier dernier à l’AIB à bord d’un avion privé. La note transmise par Bagdad par voie diplomatique confirme que l’opération de transfert des dinars était...