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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉCHANGE DE PRISONNIERS - L’ambassadeur allemand insiste sur « le secret et la confiance » Le sort des quatre diplomates iraniens au cœur des entretiens de Kharazi à Beyrouth

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, sera aujourd’hui à Beyrouth pour discuter pendant deux jours, une semaine après l’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, du dossier de quatre diplomates iraniens disparus en 1982. Il sera accompagné par plusieurs proches de ces derniers, qui n’ont plus aucune nouvelle de leurs fils, maris ou frères depuis l’occupation israélienne du Liban. Le chef de la diplomatie iranienne avait déclaré dimanche à Téhéran « espérer que, dans une deuxième phase, on créera une commission pour continuer à enquêter sur le sort de quatre diplomates iraniens, et c’est pourquoi je vais me rendre au Liban ». Sachant que l’Iran, qui a fait un dogme de la non-reconnaissance d’Israël et du soutien aux Palestiniens, avait salué l’échange de jeudi dernier comme une cinglante défaite infligée à l’État hébreu. Kamal Kharazi aura un premier entretien aujourd’hui avec son homologue libanais Jean Obeid, puis sera reçu, dans l’après-midi, par le président de la Chambre, Nabih Berry. Il assistera vendredi à la cérémonie qu’organisera l’ambassade d’Iran au Biel à l’occasion du 25e anniversaire de la Révolution islamique. Mais c’est cet après-midi que le ministre iranien s’entretiendra avec sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah. Lequel croit que les quatre diplomates iraniens disparus dans le nord du Liban pourraient avoir été remis aux Israéliens par les Forces libanaises de l’époque. D’ailleurs, des sources proches du parti intégriste assurent que les quatre Iraniens ainsi que Samir Kantar seront au cœur de la seconde phase de l’échange de prisonniers avec Israël, au même titre que « les informations substantielles » sur le sort de l’aviateur israélien Ron Arad. Il n’en reste pas moins que des sources autorisées, rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, assurent que Beyrouth appuie les négociations israélo-hezbollahies visant, par le truchement de Berlin, à faire la lumière sur le sort des quatre diplomates iraniens, mais soulignent que le gouvernement libanais ne possède aucune information sur ce sujet. Ces sources rappellent qu’avant son assassinat, l’ancien ministre Élie Hobeika (et ancien cadre FL à l’époque) avait déclaré, dans le cadre d’un talk-show télévisé, que les quatre diplomates iraniens avaient été tués quelques jours après leur rapt. Sauf que le gouvernement iranien dit disposer d’informations selon lesquelles ils ont été transférés vivants en Israël la même année, c’est-à-dire en 1982. Les sources en question indiquent que la mission de Kamal Kharazi dépend de trois paramètres : l’Allemagne, Israël et le Hezbollah. Berlin n’a rien contre le fait de servir une nouvelle fois d’intermédiaire, mais tout dépend de la réaction de Tel-Aviv et de sa disposition à ouvrir le dossier des diplomates iraniens. Sachant qu’Israël n’a jamais admis leur présence sur son sol, malgré les assurances répétées en ce sens des responsables iraniens. Quant au parti intégriste, il est évidemment pour l’ouverture de ce dossier - il l’aurait même demandé à l’intermédiaire allemand qui, en cas d’accord israélien, commencera ses navettes non seulement entre Beyrouth et Tel-Aviv, mais entre Téhéran et Tel-Aviv aussi. Toujours sur le même sujet, le chef de la diplomatie, Jean Obeid, a reçu hier l’ambassadeur d’Allemagne à Beyrouth, Guenter Rudolf Kniess, dont le pays avait joué un rôle essentiel dans la conclusion de l’échange de prisonniers de jeudi dernier. L’ambassadeur allemand a évoqué avec le ministre des AE les détails de l’opération, qui a eu pour théâtre l’aéroport militaire de Cologne-Wahl, et a été chargé de transmettre à son gouvernement les remerciements chaleureux du Liban. Les deux hommes se sont également arrêtés sur ce qui reste à faire, concernant la seconde phase de l’échange, et la dimension humaine de l’opération. L’ambassadeur Kniess a souligné que « le secret, ainsi que la confiance placée dans l’Allemagne par les deux parties, ont été prépondérants pour le succès de l’opération et pourront nous aider à rendre davantage de services à l’avenir ». Indiquant qu’aucun entretien avec Kamal Kharazi n’était prévu sur son agenda.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, sera aujourd’hui à Beyrouth pour discuter pendant deux jours, une semaine après l’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, du dossier de quatre diplomates iraniens disparus en 1982. Il sera accompagné par plusieurs proches de ces derniers, qui n’ont plus aucune nouvelle de leurs fils, maris ou frères...