Hoss : « L’argent politique a corrompu notre société »

L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a estimé hier que « l’argent politique a corrompu notre société ». « Il est devenu rare qu’un responsable ne dispose pas, à côté de ses émoluments, d’autres rentrées, illégales celles-là, provenant de l’argent politique », a déploré M. Hoss dans une déclaration à la presse. « On murmure que certaines personnalités sont impliquées dans la tragédie de Cotonou, tout comme on murmure que certains responsables libanais et non libanais sont impliqués dans l’affaire al-Madina, directement ou indirectement », a-t-il indiqué. « Ce sont là des manifestations du phénomène de la corruption, qui s’est répandue dans notre société à tous les niveaux, si bien qu’on a fini par créer le concept de culture de la corruption », a-t-il poursuivi. « Le vol, la rapine, les spoliations de fonds, les pots-de-vin, la ruse, la triche et l’enrichissement illicite sont devenus des vertus érigées en culture », a souligné l’ancien chef de gouvernement. « Désormais, tout a un prix : le pouvoir, la conscience, la volonté de décision, l’opinion, la voix. Tout a un prix. L’argent monopolise les positions et même la voix des responsables. Quand donc commencera-t-on à demander des comptes ? Dès que le processus entre en vigueur, il n’est jamais mené à terme. Les Libanais ne croient pas que les enquêtes en cours sur les scandales du crash aérien et sur l’affaire al-Madina aboutiront à des résultats et permettront de déterminer les responsabilités de chacun. Nul au Liban ne possède l’audace ou la puissance pour mener de telles enquêtes jusqu’au bout si de grands responsables sont impliqués », a-t-il conclu.