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Actualités - CHRONOLOGIE

La carlingue du Boeing s’est abîmée dans une faille sous-marine Crash de Charm el-Cheikh : des restes de corps retrouvés, mais les recherches s’avèrent difficiles La catastrophe a fait 148 morts, dont une majorité de Français

Les équipes de secours françaises et égyptiennes menaient des recherches difficiles hier en mer Rouge, au large de Charm el-Cheikh, où elles n’ont retrouvé jusqu’à présent que 60 restes de corps des 148 victimes, en majorité françaises (133), du crash d’un charter égyptien samedi. Ces recherches s’avèrent une tâche bien difficile puisque l’avion, un Boeing 737 de la compagnie égyptienne Flash Airlines, s’est abîmé en mer et repose en profondeur dans les eaux du golfe de Naama Bay à Charm el-Cheikh (est de l’Égypte). Or, les équipes de secours doivent faire face à de nombreux dangers, notamment les forts courants, les failles sous-marines et les requins. « C’est un fait indéniable, nous avons affaire à un environnement difficile », a dit Ahmed Chafik, le ministre de l’Aviation civile égyptien. Le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères Renaud Muselier, arrivé sur place dès samedi, a expliqué que la carlingue du Boeing accidenté s’est abîmée dans une zone de failles sous-marines et pourrait se trouver à plus de 150 mètres de profondeur. Dans le cas où l’appareil reposerait à 150 mètres seulement, « alors avec notre petit robot, nous pourrions avoir des informations immédiates sur l’état de la carlingue », a-t-il ajouté. À 150 m de profondeur, et « compte tenu du fait que l’accident a eu lieu au moment du décollage, on peut retrouver des corps » à l’intérieur de l’avion, a ajouté le responsable français. Cependant, « si c’est à 1 000 mètres, alors ça devient autrement plus compliqué », a-t-il souligné. La France a fait parvenir sur place le robot sous-marin Achille, qui peut descendre à 400 mètres de profondeur, pour participer aux recherches. Naama Bay a été « fermé dimanche au trafic maritime non impliqué dans les opérations de recherche », a déclaré un haut responsable de la police maritime. « Depuis hier, les secouristes n’ont pas retrouvé de dépouille complète et n’ont retrouvé que des restes de corps », a indiqué ce responsable sous couvert d’anonymat. « Nous avons pu voir le sac qui regroupe des portions de corps. C’est terrible à voir », a déclaré Renaud Muselier, après une visite à l’hôpital de Charm el-Cheikh où sont déposés les restes humains retrouvés dans les eaux. M. Muselier, accompagné dans sa visite d’experts en identification des corps, a précisé que le sac contenait « 60 portions de corps ». « Ces hommes et ces femmes disparus, toute cette détresse humaine », a déploré M. Muselier. « Nous avons décidé ce matin ensemble (avec les Égyptiens) d’envoyer une équipe scientifique française (sur place) afin de pouvoir faire les tests ADN pour l’identification des corps, qui sont aujourd’hui inidentifiables », a-t-il ajouté. L’hypothèse de l’attentat écartée Le vol FSH 604 de la compagnie charter égyptienne Flash Airlines, qui se rendait à Paris via Le Caire, a disparu des écrans radar à 04h44 (02h44 GMT) samedi, quelques minutes après son décollage de l’aéroport de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. Les autorités égyptiennes ont rapidement écarté l’hypothèse d’un attentat et, à Paris, on privilégiait aussi celle d’un accident dû à un problème technique. M. Muselier a donné la liste des importants moyens de recherche français déjà arrivés sur place ou en route vers Charm el-Cheikh, soit des avions, un robot sous-marin, une frégate de détection sous-marine et un bâtiment ravitailleur. Trois navires militaires italiens participent aussi aux recherches, selon le ministère italien de la Défense. Dans l’après-midi, M. Muselier a lancé une gerbe de fleurs en mer Rouge en mémoire des victimes. Il devait quitter Charm el-Cheikh hier soir. L’ambassadeur de France au Caire, Jean-Claude Cousseran, restera sur place, en particulier pour organiser l’accueil des familles des victimes françaises, attendues mercredi ou jeudi. Des familles entières anéanties Des familles entières, parties passer les fêtes de fin d’année sur les bords de la mer Rouge, ont été anéanties dans le crash du vol FSH 604. En Normandie, dans le petit village de Préaux-du-Perche (Orne), Jean-Marc Bisson, 46 ans, son frère, son épouse et leurs quatre enfants âgés de 15 à 19 ans ont été tués dans l’appareil, a déclaré le sous-préfet François de Barbeyrac. Selon des médias locaux, la famille de Jean-Marc Bisson, un pisciculteur installé depuis une dizaine d’années dans la commune, effectuait en Égypte son premier voyage à l’étranger. Dans le département voisin du Calvados, le maire du village de Formigny, Michel Lamy, 41 ans, a été tué avec son épouse et leurs trois enfants âgés de 12 à 18 ans. À Talant, près de Dijon, c’est une famille de onze personnes qui a disparu dans le vol FSH 604. Philippe Fouchard, 66 ans, un ancien avocat et ex-professeur d’université, son épouse, ses enfants et ses petits-enfants étaient partis en famille à Charm el-Cheikh. Un fils de Philippe Fouchard, David, seul membre de la famille resté en France pour le réveillon, est l’unique survivant. L’avion a chuté d’une altitude de 5 000 pieds en 17 secondes L’avion égyptien qui s’est abîmé en mer Rouge samedi est tombé d’une altitude de 5 000 pieds en 17 secondes, a révélé le ministre égyptien de l’Aviation civile, Ahmed Chafik. « L’avion a décollé de manière impeccable vers une altitude de 5 000 pieds (1 500 mètres), lorsqu’il a effectué le virage vers la gauche prévu (dans la trajectoire). Après, quelque chose s’est passé et l’appareil a continué en ligne droite mais en tremblant », a déclaré M. Chafik, en se basant sur les données enregistrées par la tour de contrôle de l’aéroport de Charm el-Cheikh. « Puis, l’appareil a effectué un virage non prévu vers la droite, et là, il y a eu apparemment un problème. Dix-sept secondes plus tard, l’avion heurtait la mer », a-t-il poursuivi. M. Chafik a ajouté que « le fuselage était entier lorsque l’avion a heurté la mer, selon des témoins ». Le pilote de l’avion n’a pas lancé d’appel de détresse, a indiqué le ministre. Cela peut s’expliquer, selon lui, par le fait que le pilote était occupé à tenter de maîtriser l’appareil ou que les radios étaient tombées en panne.
Les équipes de secours françaises et égyptiennes menaient des recherches difficiles hier en mer Rouge, au large de Charm el-Cheikh, où elles n’ont retrouvé jusqu’à présent que 60 restes de corps des 148 victimes, en majorité françaises (133), du crash d’un charter égyptien samedi. Ces recherches s’avèrent une tâche bien difficile puisque l’avion, un Boeing 737 de...