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Actualités - CHRONOLOGIE

SCANDALE - Des rayons de supermarché à la première page des journaux Parmalat : une success story qui finit mal

E n quelques semaines, le plus gros groupe agroalimentaire italien Parmalat s’est fait connaître du monde entier, non pour la qualité de son lait mais comme le protagoniste d’un des plus gros scandales financiers à secouer l’Europe. L’enquête s’étend aux banques Un trou de plus de 10 milliards d’euros dans ses comptes, huit responsables dont le fondateur du groupe, mis en prison pendant la trêve de Noël et du jour de l’an, une enquête qui s’étend de Parme à New York, le nom de Parmalat a quitté les rayons des supermarchés pour s’étaler à la première page des journaux. À partir d’aujourd’hui, Enrico Bondi, un spécialiste du sauvetage d’entreprises à qui le gouvernement italien a confié la tâche de redresser Parmalat, doit avoir une série de rencontres avec les grandes banques italiennes pour tenter d’obtenir des liquidités et assurer la poursuite des activités du groupe. Selon des sources informées, il aurait besoin dans un premier temps de 50 à 100 millions d’euros. Pendant ce temps, les enquêteurs vont poursuivre les perquisitions et les interrogatoires des responsables incarcérés pour tenter de démêler l’écheveau de la fraude et essayer de comprendre pourquoi le 8e groupe industriel italien a dû être déclaré en faillite le 27 décembre, jour où son fondateur, Calisto Tanzi, a été mis en détention provisoire. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a dû intervenir, plaçant le groupe sous tutelle pour préserver la production et l’emploi. Ayant hérité à 22 ans d’une petite entreprise familiale de salaisons et de conserves de sauce tomate à Collechio, près de Parme, ville du centre-nord de l’Italie qui a donné son nom au groupe, M. Tanzi s’était lancé en 1961 dans le lait. Il eut la brillante idée d’adopter le conditionnement en carton Tetrapak et, dès 1966, du système UHT de pasteurisation du lait. Il a ainsi transformé au cours des années et des acquisitions une petite entreprise en un géant de l’agroalimentaire employant 36 000 personnes dans une trentaine de pays et possédant 139 usines. Parmalat a réalisé en 2002 un chiffre d’affaires de près de 7,6 milliards d’euros, mais cette success story cachait apparemment des aspects plus sombres : falsifications de bilans, placements dans des paradis fiscaux, selon les enquêteurs. Le scandale a éclaté au grand jour le 19 décembre, lorsque la Bank of America a annoncé qu’un document attestant de disponibilités d’un montant de 3,95 milliards d’euros en faveur de Parmalat était en fait un faux. La chute a alors été brutale. M. Tanzi s’est retrouvé en prison. Sept autres responsables de Parmalat et de la société de contrôle des comptes Grant Thornton ont également été incarcérés et un mandat d’arrêt a été lancé contre le responsable de Parmalat au Venezuela. Tanzi prêt à « sauver » Parmalat M. Tanzi nie avoir détourné des fonds à des fins personnelles. Il a reconnu devant les enquêteurs avoir pris quelque 500 millions d’euros, mais pour renflouer Parmatour, un tour opérateur appartenant à sa holding familiale, La Coloniale. Il a fait savoir pendant le week-end qu’il était prêt à mettre une bonne partie de sa fortune personnelle à la disposition de M. Bondi, le commissaire chargé du redressement de l’entreprise, pour « tenter d’aider, dans la mesure du possible, à atténuer les conséquences de la faillite de Parmalat ». Selon des associations de consommateurs, il y a quelque 70 000 porteurs d’obligations et 40 000 actionnaires du groupe, dont les actions s’étaient effondrées avant que la bourse de Milan ne suspende leur cotation. L’affaire Parmalat affecte aussi la crédibilité de l’économie italienne. Le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, a stigmatisé les torts causés « à l’image et à la crédibilité » de l’Italie. M. Berlusconi a aussi pris la mesure du danger : il a plaidé pour la « révision du système des contrôles », afin, a-t-il dit, de rétablir « la confiance dans notre système ».
E n quelques semaines, le plus gros groupe agroalimentaire italien Parmalat s’est fait connaître du monde entier, non pour la qualité de son lait mais comme le protagoniste d’un des plus gros scandales financiers à secouer l’Europe.

L’enquête s’étend
aux banques
Un trou de plus de 10 milliards d’euros dans ses comptes, huit responsables dont le fondateur du...