Beyrouth-Tel-Aviv Manifestation de 300 druzes empêchés de se rendre au Liban

Quelque 300 membres de la communauté druze israélienne ont manifesté hier après s’être vu interdire par les autorités de l’État hébreu le passage en Jordanie, d’où ils voulaient rejoindre le Liban pour rendre hommage à leur chef spirituel, décédé fin novembre. Des membres de ce groupe, interrogés par l’AFP, ont déclaré qu’ils avaient voyagé en bus jusqu’au point de passage Cheikh Hussein pour passer en Jordanie, d’où ils voulaient ensuite rejoindre la Syrie puis le Liban, mais qu’ils en avaient été empêchés par les gardes-frontières israéliens, après avoir attendu pendant près de quatre heures. La délégation druze voulait présenter ses condoléances à la suite du décès, fin novembre, à l’âge de 104 ans, du chef spirituel de la communauté, cheikh Aref Halawi. Saïd Nafaa, un avocat druze du nord d’Israël, a déclaré à l’AFP que les gardes-frontières leur avaient affirmé qu’ils ne pouvaient pas traverser pour des raisons de sécurité, mais selon lui, cette explication recouvre « des raisons politiques ». Joint par téléphone, il a ajouté avoir « déjà donné une décharge aux Israéliens », leur expliquant que « tout ce qui pourrait nous arriver au Liban serait de notre propre responsabilité ». Un autre membre du groupe, cheikh Ali Mouadi, a estimé que le refus essuyé par la délégation « a été pris aux plus hauts niveaux ». Ajoutant que tous ses compagnons de voyage ne souhaitent pas revenir sur leur décision de se rendre au Liban et qu’ils condamnaient vivement « la réaction raciste des autorités israéliennes ». Interrogés par l’AFP, ni le ministère israélien de l’Intérieur ni la police des frontières de l’État hébreu n’ont souhaité faire de commentaires. Mais selon la radio israélienne, citée par l’Agence nationale d’information (officielle libanaise), cette décision aurait été justifiée par le fait que « le Liban est un État ennemi d’Israël et que la loi israélienne interdit aux citoyens de se rendre dans un pays ennemi ».