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Actualités - CHRONOLOGIE

Crash de Cotonou - Une nouvelle victime libanaise identifiée La Guinée exclut toute complaisance dans l’attribution de la licence à UTA

Au moment où la Brigade criminelle entamait à Beyrouth ses investigations pour déterminer les responsabilités éventuelles dans le crash du Boeing 727 de la compagnie guinéenne UTA, survenu le 25 décembre à l’aéroport de Cotonou (Bénin), la Guinée a assuré qu’il n’y avait eu aucune « légèreté » ni « complaisance » dans l’attribution d’une licence à l’UTA. Parallèllement, le corps d’une nouvelle victime libanaise du crash a été identifié, ce qui porte à 86 le nombre de tués libanais qui ont été identifiés jusqu’ici. Le corps de Jad Mokbel, originaire de Majdel Tarchiche (Metn), a été repêché au large du port de Lomé, capitale de la République du Togo, voisine du Bénin. Cela montre que les courants ont emporté un certain nombre de corps loin de l’endroit de l’accident, d’où les difficultés à retrouver la vingtaine de personnes considérées comme disparues. Mokbel n’a été identifié que par sa dentition et par les clés de son appartement qui étaient restées dans sa poche. Sa dépouille doit être incessamment rapatriée à bord d’un avion d’Air France. De son côté, le professeur Fouad Ayoub, spécialiste en identification des corps, qui s’est rendu hier au Bénin à bord d’un appareil mis à sa disposition par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a pu prélever des échantillons d’ADN des cadavres de 13 victimes encore non identifiées et devait regagner Beyrouth dans la nuit. Le professeur Ayoub était accompagné d’un assistant, du représentant nommé par le Liban au sein de la commission d’enquête sur les circonstances du crash, Hatem Zebiane, et des proches de deux victimes qui n’ont pas encore été retrouvées, Khalil Jaffal et Rabah Halawani. Les échantillons d’ADN pris sur les 13 dépouilles devront être confrontées avec ceux qui sont en cours de prélèvement à l’AUH sur les familles de passagers disparus. Le Dr Pierre Zallouaa, un généticien qui dirige les opérations de prélèvement, a indiqué hier à Télé-Liban que des représentants de 12 familles se sont déjà présentées à l’hôpital et que d’autres sont attendues dans les jours qui viennent. Ce qui laisse supposer que le chiffre définitif des victimes libanaises est loin d’être établi. L’AUH a signalé par ailleurs que cinq des survivants du crash, qui avaient été admis dans cet hôpital dès leur retour au Liban, ont regagné hier leurs maisons, étant complètement guéris de leurs blessures. Six autres sont toujours hospitalisés, mais un seul d’entre eux se trouve aux soins intensifs. Son état est qualifié de stable. L’AUH avait accueilli 14 des 17 rescapés rentrés à Beyrouth dès le 27 décembre. Les boîtes noires Sur le plan de l’enquête, rien de nouveau n’a filtré hier au sujet des deux boîtes noires, toujours en cours d’examen à Cotonou par des experts français. D’autre part, une rumeur selon laquelle le pilote libyen du Boeing accidenté, qui fait partie des rescapés, aurait quitté le Bénin pour son pays, a été démentie hier par un notable de la colonie libanaise à Cotonou. Ce dernier a indiqué avoir entendu de la bouche de responsables béninois que l’aviateur se trouvait toujours sur place. Il a toutefois souligné qu’il n’avait aucun moyen de le rencontrer lui-même. À Beyrouth, la Brigade criminelle a entamé hier ses investigations, interrogeant le directeur du département du Transport aérien au ministère des Travaux publics et des Transports, Abdellatif Abdellatif. Aujourd’hui, la Brigade entendra le directeur général de l’aviation civile, Antoine Hélou, puis, à partir de lundi, des propriétaires et responsables de la compagnie UTA. À Conakry, capitale de la Guinée, le ministre guinéen des Transports a indiqué qu’il n’y avait « pas eu de légèreté ni de complaisance dans l’attribution d’une licence » à l’UTA (Union des transports africains). Le Boeing 727 « était dans toutes les conditions normales pour effectuer des vols commerciaux », a déclaré M. Diallo lors d’une conférence de presse, en présence de plusieurs autres membres du gouvernement, des autorités de l’aviation civile guinéenne et de dirigeants de l’UTA. Selon le ministre, la compagnie a été agréée par la Guinée le 15 septembre 1997 à la demande de Alsény Barry, opérateur économique guinéen et actuel PDG de la société. Les autorités libanaises, qui en avaient fait la demande, ont obtenu les documents relatifs à l’autorisation de l’UTA d’assurer la liaison aérienne Conakry-Beyrouth, a-t-il expliqué. En outre, a-t-il dit, l’avion avait été inspecté à Beyrouth avant de débuter ses vols entre les capitales guinéenne et libanaise, le 28 août 2003. Ces vols ont ensuite été étendus à Dubaï le 27 novembre à la suite d’un accord entre la Guinée et les Émirats arabes unis. Par ailleurs, M. Diallo a indiqué que l’appareil avait été cédé à l’UTA par une compagnie afghane, Ariana Afghan Airlines. Le premier exploitant du Boeing était la compagnie American Airlines (États-Unis), qui l’avait ensuite cédé en janvier 2003 à Ariana Afghan Airlines. Celle-ci l’avait à son tour cédé à l’UTA, qui l’a inscrit au registre d’immatriculation guinéen le 15 octobre dernier sous le numéro 3X-GDO, a expliqué M. Diallo. Il a ajouté que l’avion disposait d’un certificat de navigabilité, valable du 15 octobre 2003 au 14 avril 2004, et d’une assurance souscrite le 27 juin 2003 auprès d’une société basée en Grande-Bretagne et valable pendant 12 mois. Selon M. Diallo, l’appareil a été révisé pour la dernière fois aux États-Unis en janvier 2001. À l’issue de ce contrôle, il a été certifié qu’il devait faire une révision après 3 000 heures de vol, dont seuls les 2/3 avaient été effectués avant l’accident. L’UTA disposait de trois appareils, dont le Boeing accidenté, tous immatriculés en Guinée. Les deux autres sont un L410 de fabrication tchèque et un DC8 (en version cargo) de fabrication américaine.
Au moment où la Brigade criminelle entamait à Beyrouth ses investigations pour déterminer les responsabilités éventuelles dans le crash du Boeing 727 de la compagnie guinéenne UTA, survenu le 25 décembre à l’aéroport de Cotonou (Bénin), la Guinée a assuré qu’il n’y avait eu aucune « légèreté » ni « complaisance » dans l’attribution d’une licence à l’UTA....