Les corps des victimes chargés dans des conteneurs à la morgue de Cotonou

Debout devant le bâtiment de la morgue du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cotonou, quelque 200 Libanais observaient samedi soir, effondrés, les corps des victimes de l’accident du Boeing qui s’est écrasé jeudi dernier au décollage à l’aéroport de Cotonou.
Dans l’enceinte de la morgue, plusieurs corps sont allongés à même le sol. Une dizaine de Libanais, assistés de croque-morts, s’affairent autour d’eux pour les identifier. Non loin, une dizaine de corps reposent déjà dans des cercueils envoyés par la France et frappés du drapeau tricolore. Les cercueils ont été ensuite chargés dans un conteneur en vue de leur rapatriement vers le Liban. « C’est tragique. Nous voilà aujourd’hui face à nos parents entassés dans des conteneurs », murmure une femme en pleurs au milieu d’un groupe de Libanais, interrogée par l’AFP. Un jeune homme assiste muet de douleur à la mise du corps de son frère dans un linceul. Tous les corps déjà identifiés ont été rapatriés hier par un vol spécial.
Selon le dernier bilan officiel, la catastrophe a fait 130 morts (la très grande majorité d’entre eux est libanaise) et 10 disparus. 21 rescapés ont été recensés. L’identification des dernières victimes se poursuivait dimanche matin à la morgue du Centre hospitalier de la capitale économique béninoise. Selon la ministre béninoise de la Santé, Céline Kandissounon, toutes les victimes de nationalité libanaise ont été identifiées grâce au comité mis sur pied par la communauté libanaise du Bénin et la police judiciaire béninoise.
La ministre béninoise avait précisé samedi soir que tous les corps entreposés dans diverses morgues seront regroupés au CHU. « Nous sommes ici pour toute la nuit », a-t-elle souligné à l’adresse des journalistes. L’identification des dernières victimes s’est d’ailleurs poursuivie hier matin à la morgue du CHU.