Moawad : Le Rassemblement de Kornet Chehwane est une opposition nationale

La députée Nayla Moawad a souligné le caractère « national » et aconfessionnel du Rassemblement de Kornet Chehwane, bien que les membres de ce groupe soient tous chrétiens.
Dans une interview accordée samedi à Radio Liban Libre, elle a notamment rappelé que l’objectif de ce rassemblement est « l’opposition pour le dialogue » et « le regroupement des Libanais autour d’un projet de gouvernement ».
En réponse à une question, Mme Moawad a affirmé qu’elle comptait sur l’opinion publique libanaise, « seule susceptible de nous sortir de la crise que nous vivons », a-t-elle ajouté.
Renvoyant ainsi dos à dos les Libanais qui misent sur une victoire américaine en Irak, ou, au contraire, sur une défaite US dans ce pays, elle a estimé que la seule alternative demeure « l’unité des rangs d’une opposition qui incarnerait ainsi l’expression d’une seule volonté nationale ».
Par ailleurs, tout en reconnaissant « la réalité géographique et historique qui implique le maintien de relations avec la Syrie », Mme Moawad a toutefois critiqué tous ceux qui souhaitent une ingérence de Damas dans tous les détails de la vie politique libanaise.
« Nous réclamons l’application effective de l’accord de Taëf et non une application arbitraire », a-t-elle déclaré, avant de poursuivre : « Dès le début, le Rassemblement de Kornet Chehwane réclame l’entière application de Taëf, y compris tout ce qui concerne la présence syrienne au Liban. » Mme Moawad a en outre accusé le pouvoir de s’être retourné contre l’accord depuis 1990.
Interrogée sur la trêve actuellement en vigueur entre les présidents de la République et du Conseil, le général Émile Lahoud et M. Rafic Hariri, elle a notamment répondu : « Du moment que j’ignore tout des raisons des différends qui opposent les deux présidents, je ne peux pas savoir si la trêve est appelée à durer ou non. »
Pour Mme Moawad, il ne fait aucun doute que les responsables s’entendent entre eux sur la nécessité de « clore » ou d’« occulter » certains dossiers « dont on ignore combien ils ont coûté au Trésor ». « Tout ce que nous savons, c’est que nous ployons sous le poids d’une dette de 37 à 40 milliards de dollars, et que la corruption prévaut toujours au sein d’une administration qui attend toujours la réforme », a-t-elle ajouté.
Sur un autre plan, la députée a proclamé son appui à la résistance libanaise contre Israël, « à condition que celle-ci se limite au territoire libanais ». Elle a ainsi souligné la nécessité d’une confirmation de la libanité des fermes de Chebaa par les Nations unies. « Sinon, la résistance n’a aucune raison d’être », a affirmé Mme Moawad.