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Attentats antiaméricains - Canberra attend une demande formelle de Beyrouth L’Australie prête à extrader deux Libanais condamnés à dix ans de prison

L’Australie a indiqué hier qu’elle ne pouvait pas expulser deux frères libanais condamnés pour le financement d’actes terroristes vers le Liban parce que les autorités libanaises n’ont pas jusqu’ici demandé leur extradition.
Le tribunal militaire de Beyrouth avait prononcé samedi par contumace des peines de dix ans de prison à l’encontre de Bilal Khazaal, ancien bagagiste de la compagnie aérienne australienne Qantas, et de son frère, Maher, qui vivent tous deux à Sydney.
Les frères Khazaal font partie d’un groupe de 27 prévenus reconnus coupables par la justice militaire d’avoir perpétré une série d’attaques contre des cibles occidentales au Liban entre fin 2002 et avril 2003, notamment des chaînes américaines de restauration rapide.
Le ministre australien de la Justice, Chris Ellison, a indiqué que les services secrets de son pays enquêtaient sur les liens présumés de Bilal Khazaal avec le réseau el-Qaëda et a précisé que son passeport avait été confisqué en début d’année afin qu’il ne puisse pas quitter l’Australie.
Selon les États-Unis, Bilal Khazaal serait lié à un membre présumé du réseau d’Oussama Ben Laden, Imadeddine Barakat Yarkas, alias Abou Dahdah, qui est en détention depuis novembre 2001 en Espagne pour son rôle présumé dans les attentats du 11 septembre.
Le gouvernement australien n’a cependant pas reçu de demande d’extradition pour les deux frères, trois mois après que le Liban eut émis un mandat d’arrêt contre eux.
Le Premier ministre australien, John Howard, a indiqué que l’Australie souhaitait extrader les deux Libanais vers leur pays d’origine pour qu’ils soient confrontés à la justice, mais il a souligné que Canberra avait besoin d’une demande formelle de la part de Beyrouth pour pouvoir agir.
Bien que l’Australie et le Liban n’aient pas de traité d’extradition bilatéral, le gouvernement australien a instauré une réglementation spéciale en septembre dernier permettant d’extrader les frères Khazaal en cas de demande du Liban. L’avocat australien des deux Libanais, Adam Houda, a pour sa part indiqué que ses clients refusaient le verdict du tribunal militaire et qu’ils dénonçaient la volonté de M. Howard de les extrader.
Le gouvernement australien « sait parfaitement que les tribunaux militaires ne fonctionnent pas selon des principes d’équité », a déclaré M. Houda, en engageant Canberra à repousser une éventuelle demande d’extradition. Bilal Khazaal a pour sa part nié tout lien avec le terrorisme.
À Beyrouth, le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, a estimé hier, après les déclarations australiennes, que les autorités de Canberra avaient le choix entre diverses options : soit refouler les deux frères Khazaal, soit contribuer financièrement à la procédure d’extradition, soit enfin les extrader aux frais des autorités libanaises.
M. Addoum s’est toutefois abstenu de formuler explicitement une demande d’extradition.
L’Australie a indiqué hier qu’elle ne pouvait pas expulser deux frères libanais condamnés pour le financement d’actes terroristes vers le Liban parce que les autorités libanaises n’ont pas jusqu’ici demandé leur extradition.Le tribunal militaire de Beyrouth avait prononcé samedi par contumace des peines de dix ans de prison à l’encontre de Bilal Khazaal, ancien...