Rechercher
Rechercher

Actualités

SOLIDERE - Un projet d’envergure déployant une superficie de 60 000 m2 Cent millions de dollars pour faire renaître les vieux souks au cœur de Beyrouth(PHOTOS)

Toutes les ambitions de la société Solidere se concentrent actuellement sur la reconstruction des souks traditionnels dans le centre de Beyrouth. Un projet gigantesque qui regroupera sur une superficie de 60000 m2 commerces, bureaux et loisirs. Il sera délimité à l’est par la rue Allenby; à l’ouest par la rue Patriarche Hoayek; au sud par la rue Weygand et au nord par le boulevard du port de Beyrouth. Le projet qui se décline en six blocs totalisera quelque 100 000 m2 de construction. Il comprendra plusieurs restaurants, des espaces verts, des places, et sera jalonné de rues piétonnes émaillées de quelques accès de service pour la livraison des marchandises. Des vestiges archéologiques dont le mur médiéval, le quartier phénico-perse et «Zawiyat ibn Irak» seront intégrés au paysage.
Le début des travaux attend, toutefois, l’obtention par Solidere du permis de construire. «Le projet, unique dans son genre, revêt, en fait, une complexité importante», indique M. Mounir Douaidy, directeur général de la société Solidere. «Il s’inscrit dans un contexte urbain régi par de multiples contraintes, notamment la loi libanaise sur la construction et le décret de Solidere. Considérant les différents aspects techniques et esthétiques du projet, il a fallu revoir certains détails et modifier le décret en conséquence. Ceci ayant été fait, le nouveau décret a été approuvé en Conseil des ministres, en septembre dernier. On n’attend plus donc que le permis de construction», souligne encore M. Douaidy. Il ajoute que «l’exécution du projet va attirer des entreprises, des sous-traitants et des opérateurs locaux ou étrangers, et créer immanquablement une activité économique importante pour le Liban. Le projet va permettre, par ailleurs, d’améliorer les résultats financiers de la société, particulièrement les revenus locatifs qui ont atteint 15 millions de dollars en 2003. D’après les estimations, la réalisation du nouveau complexe pourra faire doubler ce chiffre».

Khan Antoun Bey... revisité
De grands architectes et un paysagiste français Olivier Vidal ont été sollicités pour replanter le décor des anciens souks. Le gros morceau revient à l’Espagnol Rafael Moneo et au bureau de Samir Khaïrallah qui sont chargés de la reconstitution des souks anciens: Ayass, Jamil et Tawilé. 200 unités commerciales seront réparties sur 30000 m2.
Le souk des bijoutiers, où «de nombreux commerçants ont déjà investi, en versant des acomptes», est confié à l’Anglais Kevin Dash et à son associé Rafic el-Khoury.
Officiant sur 15000 m2, les Français Valode et Pistres et la Libanaise Annabel Karim Kassar ont dessiné le centre de loisirs. Situé aux abords de la Banque de Syrie et du Liban, il comprend huit cinémas dont le dôme Imax tridimensionnel.
Dans ce paysage urbain aux constructions peu élevées (13 à 15 mètres de hauteur), un quatrième bloc regroupera des surfaces consacrées aux marchés de légumes, de fruits, de fleurs, et à des supermarchés. Dans un cinquième sera logé un grand magasin de 15000 m2 de constructions.
Le sixième complexe prévu au programme est dessiné par Nabil Tabbara et aura des «fonctions multiples». Bordée par la rue Patriarche Hoayek et la rue Trablous, et dominée par la structure délicate de la vieille mosquée al-Majidiéh, la nouvelle construction s’élèvera à l’emplacement de Khan Antoun Bey, entièrement détruit durant la guerre. Le grand édifice ottoman bâti vers 1860 par Antoun Bey Najjar, négociant beyrouthin ayant fait fortune à Constantinople, était le plus beau caravansérail de la ville. Il avait abrité des consulats étrangers et leurs services postaux, la Banque impériale ottomane avant son transfert en 1892 place des Canons, l’Administration ottomane ainsi que les boutiques de commerçants et d’artisans locaux et étrangers. Le bâtiment était devenu un land mark, c’est-à-dire un point de repère pour les Beyrouthins. «Le khan ne sera pas bâti à l’identique», indique l’architecte Tabbara. Mais « la conception est basée sur la nomenclature et le langage architecturaux de l’ancien bâtiment». La priorité est donnée à «l’inscription dans le site», c’est-à-dire à la définition du volume, de l’échelle, de la silhouette en fonction du paysage urbain. «Khan Antoun Bey se trouve au sein d’un parcours architectural qui a longtemps été le label des vieux souks. On ne peut pas rester autonome sur ces lieux de l’histoire. Il faut donc assurer la liaison entre ancien et nouveau. Pour cela, il a fallu de prime abord considérer l’importance du choix des matériaux et des façades, et ce afin de refléter l’esprit et d’accentuer la particularité de cet édifice-repère. Le rythme, la cadence et le calibrage du découpage des anciennes façades ont été revisités avec sophistication et légèreté. Dans un sens intrinsèque, voire poétique, il fallait s’en inspirer », explique encore l’architecte. Le grand magasin se présente comme une imposante structure carrée de 60m x 60m et décline une baie centrale de huit mètres d’angle. Doté de cinq niveaux, dont le dernier est légèrement en retrait, il sera érigé en pierre taillée kilsé, incrustée de panneaux en pierre ramlé. Le rez-de-chaussée est longé par une galerie de 13 arcades. Le Mandaloun se niche gracieusement au quatrième et au cinquième étage. Au deuxième, des écrans en fer forgé se déplient légèrement en arc ouvert. Chaque niveau présente 3600 m2 et une hauteur de quatre mètres (plancher-plancher). L’espace intérieur est traversé par un atrium de 17m x 17m. Le tout est couronné par un toit en cuivre abritant les surfaces de services techniques. Selon la réflexion du soleil, il peut virer au rouge ou au vert.
Les souks qui comptent au total 100 000 m2 de construction seront desservis par un parking souterrain pouvant contenir 2 500 voitures. Les travaux entrepris par la société espagnole Dimitri Alatzas Asociados sont déjà achevés.
Le projet devrait être opérationnel à partir de 2006. Son coût est estimé à quelque 100 millions de dollars.

May MAKAREM
Toutes les ambitions de la société Solidere se concentrent actuellement sur la reconstruction des souks traditionnels dans le centre de Beyrouth. Un projet gigantesque qui regroupera sur une superficie de 60000 m2 commerces, bureaux et loisirs. Il sera délimité à l’est par la rue Allenby; à l’ouest par la rue Patriarche Hoayek; au sud par la rue Weygand et au nord par le...