Palestiniens - Meeting à l’Unesco pour le 16e anniversaire des débuts du mouvement islamique L’Initiative de Genève sert les intérêts d’Israël, affirme le Hamas

L’Iniative de Genève, un plan de paix non officiel lancé par des personnalités palestiniennes et israéliennes et encouragé par les États-Unis, « sert les intérêts de l’ennemi sioniste », a déclaré hier à Beyrouth Khaled Mechaal, porte-parole du Hamas, le mouvement intégriste palestinien.
M. Mechaal s’exprimait lors d’un meeting oratoire à l’Unesco à l’occasion du 16e anniversaire de la première opération du Hamas, au début de la première intifada palestinienne (1987-1993).
Plusieurs personnalités politiques libanaises ont pris part à ce meeting, parmi lesquelles l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss, le député Alaeddine Terro, représentant le chef du PSP, Walid Joumblatt, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, et le premier vice-président du parti Kataëb, Rachad Salamé.
« Quelles que soient les intentions de ses auteurs, il n’est pas vrai que le plan de Genève met (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon au pied du mur. Il lui tend une perche et provoque en échange des dissensions interpalestiniennes », a affirmé M. Mechaal, membre du bureau politique du Hamas, considéré comme faisant partie des organisations terroristes par l’Administration américaine.
« Il faut arrêter de miser sur la gauche sioniste et renforcer l’impasse dans laquelle se débat Sharon et l’entité sioniste (...) en réactivant la résistance armée », a-t-il ajouté devant un auditoire d’un millier de personnes.
M. Mechaal, qui a été expulsé de Jordanie avec d’autres membres dirigeants du Hamas, a également appelé à « mettre fin au dialogue interpalestinien dont l’objectif est d’aboutir à l’arrêt de la résistance armée contre l’occupation sioniste ».
« Le dialogue doit avoir pour objectif de renforcer la résistance, seul moyen d’obtenir la fin de l’occupation et la mise en échec du plan Sharon, qui vise à annexer 42 % de la Cisjordanie et de la bande de Gaza », a-t-il indiqué.
Des négociations entre 12 groupes palestiniens sur une éventuelle trêve dans les opérations anti-israéliennes, qui s’étaient déroulées au Caire début décembre, s’étaient soldées par un échec.
Le responsable intégriste a également appelé à une « union de toutes les forces vives du peuple palestinien, les intégristes et les laïcs, les chrétiens et les musulmans, sous la bannière de la lutte armée contre l’occupation ».
Il a également appelé « le peuple irakien à s’unir autour du même objectif : renforcer la résistance à l’occupation » des forces de la coalition.
Prenant la parole à son tour, M. Hoss a mis l’accent sur la nécessité d’une poursuite de l’intifada palestinienne et du retour dans leur pays de tous les réfugiés. Sur un autre plan, les funérailles symboliques d’un jeune Palestinien, mort dans une attaque antiaméricaine en Irak, se sont déroulées samedi dans un camp de réfugiés du Liban-Sud.
Hassan Jamal Soleiman, 18 ans, un habitant du camp de Miyé Miyé, dans la banlieue de Saïda, s’était rendu en Irak au printemps, dès les premiers jours de l’attaque de la coalition américano-britannique, a-t-on indiqué de sources palestiniennes.
Ses parents au Liban ont appris vendredi qu’il était mort dans une attaque-suicide contre les forces américaines en Irak, ont ajouté ces sources, sans préciser le lieu ou la date de l’attaque. Sa famille s’est abstenue de répondre aux questions des journalistes.
Outre les funérailles organisées en milieu de journée dans le camp, une prière de l’absent devait être récitée dans l’après-midi dans une mosquée de Saïda, proche du camp palestinien d’Aïn el-Héloué.
De sources palestiniennes, on indique que le père, Jamal Souleiman, était un militant anti-israélien lors de l’invasion israélienne du Liban en 1982 et qu’il était à la tête d’un groupe islamique, « Ansar Allah » (Les partisans de Dieu), qui n’a mené aucune activité depuis plus de 15 ans.