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Cluzel : Le Moyen-Orient est une des régions où il est le plus difficile de travailler

Venu spécialement au Liban pour l’inauguration des nouveaux studios de Radio-Liban-96.2, M. Jean-Paul Cluzel, PDG de RFI, qui devrait prendre l’avion pour la Jordanie ce matin, a accordé une interview à L’Orient-Le Jour. Il a relevé que « le Moyen-Orient est l’une des régions du monde où il est le plus difficile pour un média international de faire son travail ». Soulignons que RFI, qui émet partout dans le monde en français et en 19 langues étrangères, a 45 millions d’auditeurs.
Comment la chaîne française qui couvre le conflit israélo-arabe et qui est écoutée aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient parvient-t-elle à couvrir les événements sans être accusée de partialité ? M. Cluzel indique dans ce cadre que « la sensibilité est différente selon les auditeurs arabes ou israéliens ». « Chez les auditeurs arabes, la sensibilité existe vis-à-vis d’une certaine terminologie, comment appelle-t-on Jérusalem ou les attentats-suicide, par exemple », indique-t-il, poursuivant que du côté des auditeurs israéliens, la difficulté consiste à faire comprendre que la partie palestinienne peut se sentir agressée et que les représailles peuvent être disproportionnées.
« Le problème est bien compliqué et RFI veille à faire entendre la parole des uns et des autres », relève-t-il. À la question de savoir si le programme intitulé Proche-Orient Presse produit au Liban par RFI et présenté par le correspondant de la chaîne à Beyrouth, Frédéric Domont, n’a pas soulevé de tollé dans les rangs des israéliens car il donne la parole aux journalistes et aux intellectuels arabes, M. Cluzel a indiqué que « selon la loi libanaise, il est impossible de faire venir des intellectuels israéliens ; en revanche à Paris, nous recevons des journalistes et des chercheurs israéliens ».
Soulignons dans ce cadre que le programme Proche-Orient Presse avait effectivement été critiqué par les Israéliens. Cette émission a pour but de traiter l’actualité de la région à travers le regard des journalistes et des intellectuels arabes. Et il semble que le projet de présenter ce programme à partir de Paris n’existe pas. RFI restera donc fidèle au concept de cette émission que beaucoup qualifient de pertinente et qui présente des débats incluant toutes les tendances. Le programme de Domont sera donc maintenu à partir de Beyrouth.
M. Cluzel relève également qu’il « faut juger globalement l’équilibre des programmes de RFI ». « Il ne faut pas écouter uniquement ce qui se fait par le correspondant à Beyrouth ou à Jérusalem. C’est dans la pluralité de nos correspondants et des points de vue présentés que l’on doit juger l’équilibre de la chaîne », ajoute-t-il.
Est-ce que la chaîne française donne des directives particulières à ses correspondants ? « Celles d’être équilibrés », indique M. Cluzel, ajoutant que « ce qui est intéressant dans une radio comme RFI, c’est de donner des points de vue que l’on n’entend pas ailleurs, notamment des opinions arabes et juives diversifiées ». Et de conclure que « le Moyen-Orient est évidemment une des régions du monde où il est le plus difficile pour un média international de faire son travail ».
Soulignons enfin que RFI est désormais présente sur la bande FM, à travers RMC, dans trois villes irakiennes, Bagdad (début des émissions en juillet dernier), Bassora (novembre) et Mossoul (première semaine de décembre). La chaîne française occupe en Irak la deuxième position après la radio américaine Sawa et vient avant la BBC.
Pat. K.
Venu spécialement au Liban pour l’inauguration des nouveaux studios de Radio-Liban-96.2, M. Jean-Paul Cluzel, PDG de RFI, qui devrait prendre l’avion pour la Jordanie ce matin, a accordé une interview à L’Orient-Le Jour. Il a relevé que « le Moyen-Orient est l’une des régions du monde où il est le plus difficile pour un média international de faire son travail »....