Rechercher
Rechercher

Actualités

Affaires publiques - Des délais sans doute trop courts pour de nouveaux chantiers Le maintien de la trêve des chefs : le pays n’en demande pas plus !

La détente sur le front des dirigeants peut-elle permettre le lancement de nouveaux chantiers, de projets dynamisant une économie nationale en panne ? Sans doute pas, car le temps risque de manquer. On sait en effet que ce n’est pas avant mars que le budget 2004 pourra être adopté à la Chambre. Tout de suite après, ou presque, ce sera la plongée dans la campagne pour la présidentielle, prévue en octobre. Cela étant, tout comme l’expression « manque à gagner» existe, on peut parler dans le cas présent d’un « manque à perdre ». Suffisant pour que le pays reprenne quelques forces, en soufflant un peu, et en souffrant moins. S’il ne peut pas vraiment s’attendre à un boom des investissements, qui nécessiterait une confiance d’acier, il peut quand même bénéficier d’une meilleure stabilité. Suffisante pour que l’économie et les finances, bien que restant mal portantes, sortent de la zone critique.
Cette limitation des dégâts cristallise les vœux des professionnels du cru. L’on entend de la sorte un officiel souligner en privé que si on veut être réaliste, il faut comprendre que la plus importante des réalisations c’est encore la protection jalouse de l’armistice politique. Durant la dernière année du mandat présidentiel, il faudra se contenter de renforcer les défenses immunitaires du pays économique. Pour qu’il puisse éventuellement résister aux effets collatéraux de tornades soufflant sur la contrée.
En consolidant les acquis positifs, faute de pouvoir en augmenter le nombre. Ce qui revient à dire, toujours selon ce cadre étatique, qu’il faudra tirer un trait sur des objectifs aussi ambitieux que la réforme administrative. Qui implique par elle-même la quête du Graal, entendre l’épuration des mœurs politiciennes.
D’ailleurs, le Conseil des ministres a suffisamment de pain sur la planche. Avec tous les dossiers brûlants gelés à cause de la querellite. Et qui pèsent lourd, en chiffres comme en termes d’intérêt public. L’apaisement facilite des solutions à l’amiable. En permettant d’espérer que le Liban parvienne à combler une partie de son déficit d’exécution pour ce qui est des engagements pris à Paris II. Il y aurait moyen, par exemple, de progresser sur les privatisations, sur les titrisations, sur les aménagements fiscaux, sur l’énergie électrique, sur la lutte contre la gabegie, sur les surnuméraires parasitaires des administrations, sur l’utilisation des lignes de crédits accordées aux fins de projets, etc. Ce serait autant de travail déblayé avant l’avènement d’un nouveau régime. Qui se trouverait confronté à moins de problèmes. Par contre, il en aurait bien plus si par malheur les disputes devaient reprendre, tant entre les dirigeants qu’entre divers pôles.
De son côté, la Chambre a le projet de budget à traiter. Les députés ne prévoient pas, en principe, d’y apporter des amendements majeurs. Pourquoi ? Parce que tout le monde convient avec Fouad Siniora que dans la situation actuelle, du Trésor notamment, on ne peut faire ni mieux ni plus. Bien que, comme l’avoue le ministre des Finances, la loi de finances projetée reste en deçà des nécessités comptables ou autres.
Sur un plan latéral, il n’importe plus que la Chambre se hâte ou lève le pied de l’accélérateur, du moment qu’il n’est plus question de changer le gouvernement en place. Hypothèse qu’une célérité parlementaire aurait favorisée. Tandis que la lenteur aurait joué en faveur des partisans du statu quo ministériel, c’est-à-dire de Hariri.
Retour aux privatisations. Le directeur du bureau local de la Banque mondiale, Omar Razzaz, souligne qu’il faut prendre en compte de multiples paramètres. Dont l’efficience économique, l’amélioration des services comme des rentrées, l’allégement des charges accablant les plus démunis, la promotion de la croissance, la réduction du service de la dette publique, dans le cadre d’un plan global de redressement financier. De son côté, une délégation de la Banque mondiale a rappelé aux autorités libanaises qu’il serait difficile d’inscrire le Liban sur la liste des pays bénéficiant des prêts de la Banque, s’il n’utilise toujours pas les crédits qui lui ont été accordés depuis deux ans.
Émile KHOURY
La détente sur le front des dirigeants peut-elle permettre le lancement de nouveaux chantiers, de projets dynamisant une économie nationale en panne ? Sans doute pas, car le temps risque de manquer. On sait en effet que ce n’est pas avant mars que le budget 2004 pourra être adopté à la Chambre. Tout de suite après, ou presque, ce sera la plongée dans la campagne pour la...