Rechercher
Rechercher

Actualités

Opposition - Phase intermédiaire de décantation Kornet Chehwane reprend des forces pour mieux se positionner en janvier


Séminaire suspendu, mais session ouverte. Kornet Chehwane, jugeant que les mutations ne sont achevées ni sur la scène régionale ni localement, renonce à prendre des résolutions, pour le moment. Et se consacre à la réflexion, en se promettant de reprendre en janvier le colloque entamé mardi dernier à l’évêché d’Antélias.
Selon l’un des piliers de la Rencontre, c’est un nouveau plan d’action qui devra être adopté le mois prochain. En se référant à des positions de principe connues, et en s’adaptant sur le terrain aux donnes en gestation. Il s’agira certes d’opérer en fonction d’échéances déterminées comme la présidentielle. Mais sans négliger des dossiers essentiels pour le pays, comme la refonte du système, ou comme le traitement de la grave crise socio-économique que les Libanais subissent. Du fait, entre autres, de la sujétion, des dérives du pouvoir, des querelles de ses pôles, de la mauvaise gestion du bien public, de la corruption et de l’impéritie administrative.
Pour l’heure, le gel télécommandé de questions comme la présidentielle ou le changement ministériel facilite la retraite spirituelle que Kornet Chehwane observe. En effet, si la campagne avait battu son plein, le groupe aurait été contraint de s’exprimer, d’afficher des positions déterminées, de sortir de son attentisme préparatoire.
Aujourd’hui, et comme chacun ne voit les choses qu’à travers sa propre lorgnette, les opposants se montrent surtout curieux de voir quel effet la trêve au sein du double camp loyaliste peut produire au niveau de la rue chrétienne. On sait en effet que des loyalistes du haut du panier répètent à l’envi que, pour la dernière ligne droite du régime (et sans doute afin de favoriser l’éventualité de la reconduction), un effort particulier va être déployé en direction d’un vrai dialogue avec l’opposition de l’Est. Que des appels vont être lancés en vue d’une réconciliation politique, d’une union des cœurs, pour la défense de la collectivité commune. Entendre de la rue. Ce qui laisse entendre que ces loyalistes souhaitent rejoindre sur plusieurs points les positions de l’opposition. Vu qu’elle est réputée être bien plus représentative de cette même rue que les officiels en place. Il pourrait donc y avoir, dans les semaines à venir, des tentatives de rétablir les ponts rompus entre Baabda et Kornet Chehwane. Beaucoup voient du reste dans la récente rencontre du chef de l’État avec le patriarche Sfeir l’amorce d’un rapprochement étendu au groupe opposant laïc. Il faut dire que d’autres éléments participant au pouvoir, comme les haririens, les joumblattistes ou les berriyistes, laissent également entendre qu’ils sont intéressés par un resserrement des liens avec l’Est. Ce qui fait que, dans l’ensemble, c’est l’État qui aspire au dialogue.
Il reste cependant un point capital à éclaircir : les intentions des décideurs. En bonne logique, elles semblent positives. Le premier indice étant que c’est juste au sortir du sommet de Damas que le chef de l’État s’est rendu à Bkerké. Dont les positions sur l’Irak et sur le conflit avec Israël ont été beaucoup louées ces derniers mois par les Syriens. Des sources fiables confirment, des deux côtés, que depuis la dernière entrevue Lahoud-Sfeir, les contacts, téléphoniques ou par intermédiaires, sont quasi quotidiens.
De son côté, Walid Joumblatt déploie une campagne d’ouverture manifeste. Illustrée par le rassemblement auquel les funérailles de cheikh Abou Hassan Aref Halawi ont donné lieu, suivi de contacts personnels développés tous azimuts par le leader progressiste. Qui s’est entretenu avec des piliers de Kornet Chehwane, ainsi qu’avec Sethrida Geagea, venue protocolairement présenter ses condoléances, et avec d’autres pôles chrétiens.
Mais nombre d’observateurs avertis, se fondant sur les fiascos du passé, se demandent comment faire démarrer un dialogue fructueux quand les positions de base, sur nombre de points essentiels, restent aussi inconciliables. Il reste que, pour le moment, la détente est ordonnée par les décideurs sur le plan du camp loyaliste. Et la période des fêtes pourrait se montrer propice à un meilleur climat général, sinon à une réconciliation politique nationale.

Philippe ABI-AKL
Séminaire suspendu, mais session ouverte. Kornet Chehwane, jugeant que les mutations ne sont achevées ni sur la scène régionale ni localement, renonce à prendre des résolutions, pour le moment. Et se consacre à la réflexion, en se promettant de reprendre en janvier le colloque entamé mardi dernier à l’évêché d’Antélias.Selon l’un des piliers de la Rencontre, c’est...