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COOPÉRATION - Lula da Silva a entamé une visite officielle de trois jours à Beyrouth Quatre accords libano-brésiliens de coopération signés à Baabda(PHOTO)

La consolidation des rapports libano-brésiliens, souhaitée par les présidents Luiz Inacio Lula da Silva et Émile Lahoud, s’est traduite hier par la signature de quatre accords de coopération et par une convergence de vues sur les principaux sujets d’actualité régionale.
Le président brésilien est arrivé hier dans l’après-midi à Beyrouth, deuxième étape d’une tournée régionale qu’il a entamée en Syrie, et qui doit également le mener aux Émirats arabes unis, en Égypte et en Libye.
Accompagné de son épouse Marisa Leticia, de son ministre des Affaires étrangères Celso Amorim et d’autres officiels brésiliens, M. Lula da Silva a été reçu à son arrivée par le général Lahoud, entouré des chefs du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Rafic Hariri, des vice-présidents de la Chambre et du Conseil, Élie Ferzli et Issam Farès, ainsi que d’un grand nombre de ministres, de députés, d’ambassadeurs arabes et occidentaux et de plusieurs autres personnalités.
Après une brève pause au salon d’honneur de l’AIB, les présidents Lahoud et Lula da Silva ainsi que leurs épouses se sont rendus à l’hôtel Metropolitan, où le chef de l’État brésilien devait plus tard conférer avec le président de la Chambre, puis avec le chef du gouvernement.
Au cours de sa visite d’État qui durera trois jours, M. Lula da Silva aura des entretiens avec les responsables libanais sur le renforcement de la coopération politique et économique entre le monde arabe et le Brésil. L’objectif de sa tournée est d’ailleurs d’obtenir un rapprochement entre les économies du tiers-monde pour former un « bloc » et renforcer la position des pays en développement dans les négociations Nord-Sud.
Au terme d’un aparté d’une demi-heure avec le général Lahoud, le président brésilien a planté dans le jardin du palais présidentiel un olivier, symbole de l’amitié libano-brésilienne.
La cérémonie a été suivie de la signature de quatre accords de coopération technique, pédagogique, culturelle et touristique, en présence de MM. Hariri et Farès et des membres des deux délégations libanaise et brésilienne.
Puis les deux délégations ont tenu une réunion élargie dans la salle des ambassadeurs en présence de MM. Hariri et Farès, des ministres libanais et brésiliens, du mohafez de Beyrouth et du Mont-Liban, Yaacoub Sarraf, du secrétaire général et du directeur des affaires politiques du palais Bustros, Mohammed Issa et Nagi Abi Assi, et de l’ambassadeur du Liban au Brésil. Dans son allocution, le chef de l’État a mis l’accent sur la solidité des rapports libano-brésiliens et affirmé son attachement au développement des relations bilatérales dans tous les domaines. Pour lui, la signature des quatre accords « traduit résolument la volonté des deux pays de promouvoir leurs relations ».
Il a ensuite exposé à son hôte la position adoptée par le Liban par rapport au dossier régional avant de souligner la concordance des points de vue libano-brésiliens et d’exprimer son appui au projet proposé par le président Lula d’organiser un sommet arabo-latin, en vue d’examiner les perspectives de coopération économique. Selon le chef de l’État, ce projet « constituerait une étape cruciale sur la voie de la coopération et de la complémentarité économique et culturelle entre les pays arabes et d’Amérique latine ». Prenant à son tour la parole, M. Lula da Silva a mis l’accent sur l’importance du rôle assumé par la colonie libanaise dans son pays, et souligné la volonté de Brasilia de consolider ses rapports avec Beyrouth dans tous les domaines, affirmant que les autorités brésiliennes ont commencé à prendre les dispositions nécessaires pour faciliter l’octroi de visas aux Libanais souhaitant visiter le Brésil. Il s’est ensuite déclaré en faveur d’une paix durable, juste et globale au Proche-Orient, mettant l’accent sur le droit du peuple irakien à l’autodétermination et estimant que l’Onu doit pouvoir jouer pleinement son rôle pour rétablir la paix et la stabilité dans la région. M. Lula da Silva devait en outre inviter de nouveau le président Lahoud au Brésil. Le chef de l’État a promis de répondre le plus vite possible à l’invitation. Il y a lieu de relever que de nombreuses personnalités ont été conviées au dîner donné par le président Lahoud en l’honneur de ses hôtes brésiliens. La présence de M. Hariri notamment n’est pas passée inaperçue.

« Lula da Silva : l’ouvrier devenu
président du Brésil », de Roberto Khatlab

Il a été vendeur de quatre saisons, puis cireur de chaussures, puis ouvrier dans une usine. Aujourd’hui, il est le président de la 8e puissance économique mondiale. Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert une nouvelle page d’histoire en devenant le premier ouvrier syndicaliste de gauche à la tête du plus grand pays d’Amérique du Sud. Son cheval de bataille : la lutte contre la pauvreté et la corruption. Une biographie en arabe de ce charismatique et populaire leader vient de paraître, sous la plume de Roberto Khatlab (traduction Jacques Menassa). Cet ouvrage, préfacé par le président brésilien lui-même, et comprenant également un mot du président du Conseil libanais Rafic Hariri, trace la trajectoire de Lula, de sa naissance à son arrivée au palais présidentiel. Khatlab, Brésilien naturalisé libanais en 1994, historien et écrivain, a rencontré Lula la première fois en 1980. Mais ce n’est qu’en 1998 qu’il aura un contact plus personnel avec lui. Khatlab assure que cet homme de principe, qui ne ménage aucun effort pour lutter contre l’injustice sociale, reste malgré son ascension rapide un homme humble et proche du peuple. Lula da Silva est né dans une famille de « retirantes » du Nordeste brésilien. Ouvrier dans la métallurgie, puis dans l’automobile, il perd un doigt sous une presse. Au cours des années 70, il conduit les grèves ouvrières du Grand São Paolo. Il est un des fondateurs, dans les années 80, du Parti des travailleurs. Il est élu député à l’Assemblée constituante en 1988. Trois fois candidat à l’élection présidentielle, il est élu chef de l’État en 2002. Khatlab retrace le parcours de Lula en mettant en relief ses luttes, ses persévérances et ses relations avec le monde arabe à travers les émigrants, particulièrement les Libanais du Brésil. L’auteur dresse par la même occasion un portrait de la société brésilienne et de ses ramifications dans le monde.
« Depuis la visite, il y a 127 ans, de l’empereur Don Pedro II, aucun dirigeant brésilien n’a foulé ces terres (ndrl : du Liban), souligne Lula dans la préface de l’ouvrage. En ces temps-là, le Brésil était un royaume de 10 millions d’habitants et dont la principale ressource était l’agriculture. Le Brésil est à présent une république démocratique à l’économie variée, avec une population de 175 millions d’habitants, dont 10 % sont issus de l’émigration, libanaise et syrienne entre autres. » Le président brésilien indique également qu’une des priorités de sa politique étrangère est de renforcer les relations avec les pays arabes, non seulement pour des raisons culturelles et historiques, mais aussi pour raffermir les liens économiques et politiques. Sa visite au Liban se présente ainsi comme une continuation logique de cette politique.
Maya GHANDOUR HERT

Mezzés libanais
et filet de bar

Voici la composition du dîner donné à Baabda : mezzés libanais, filet de bar à la sauce méridionale, salade panachée fraîche, sauce vinaigrette, tendon d’agneau braisé à la coriandre fraîche avec du riz basmati persillé aux truffes, Jawhara (douceur libanaise), café, fruits et vin du Liban.
La consolidation des rapports libano-brésiliens, souhaitée par les présidents Luiz Inacio Lula da Silva et Émile Lahoud, s’est traduite hier par la signature de quatre accords de coopération et par une convergence de vues sur les principaux sujets d’actualité régionale. Le président brésilien est arrivé hier dans l’après-midi à Beyrouth, deuxième étape d’une...