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Ziad Nassour à la tête de l’Ordre des pharmaciens La question du prix des médicaments au centre des enjeux(PHOTO)

«C’est avant tout le triomphe de la continuité. » C’est en ces termes que le nouveau président de l’Ordre des pharmaciens, Ziad Nassour, a commenté son élection, hier à la tête de l’Ordre. S’inscrivant dans la ligne traditionnelle déjà tracée par ses prédecesseurs, Ghassan al-Amine et Leila Khoury, qui se sont succédé à ce poste durant les 13 dernières années, cumulant chacun deux mandats, Ziad Nassour affirme que c’est le facteur de la « confiance » qui a fait que sa liste a obtenu les deux tiers des voix des présents (1 833 sur 2 800 inscrits), soit 1 333 voix contre cinq cents seulement en faveur de la liste de son concurrent, Rafic Hachache.
« Nous incarnons la conscience vivante de la profession », affirme le nouvel élu qui avait fait campagne avec six autres membres éligibles au sein de l’Ordre, quatre membres pour la Caisse des retraités et deux membres au sein du conseil de discipline. Fidèles au mot d’ordre lancé la veille par le candidat, les pharmaciens ont donc voté massivement pour l’ensemble de la liste qui a raflé tous les sièges. Pour l’heureux candidat qui avait présenté un programme en 19 points, basé sur le principe de la « protection du métier contre les multiples dangers qui le menacent », son succès est également à rechercher dans les principes « éthiques » martelés par le candidat lors de sa campagne électorale : à savoir que le médicament n’est pas « un produit commercial soumis à la loi de l’offre et de la demande mais plutôt une substance dangereuse qu’il faut manipuler avec précaution et professionalisme ». Il s’agit par conséquent de lutter contre le risque de transformer le métier de pharmacien en une profession à caractère « mercantile, ce qui est en contradiction avec la mission scientifique du pharmacien », comme il dit. Pour M. Nassour, cela suppose en premier et dernier lieu la nécessité pour le Parlement de revenir sur l’amendement de l’article 80 et d’adopter un prix unifié pour le médicament, une décision en faveur de laquelle militent l’ensemble des gens de la profession.
Abrogé en 2002, l’article 80 relatif à l’unification des prix a eu pour conséquence de rétablir la concurrence entre les pharmaciens, laissant ainsi la voie ouverte à la contrebande en provenance notamment des pays voisins. « Cette mesure impopulaire aux yeux des pharmaciens et démagogique à plus d’un égard avait été inspirée par le président de la Chambre (Nabih Berry) qui pensait ainsi contenter les consommateurs », affirme un pharmacien qui a voulu garder l’anonymat. « Or, dit-il, les soldes et les rabais sauvages que seules peuvent faire les grandes pharmacies vont contribuer à long terme à faire disparaître les petites pharmacies de quartiers et des villages éloignés, ces dernières ne pouvant plus faire face à la concurrence et à la contrebande », dit-il. Bien qu’elle ait pu jouer en faveur de l’élection de M. Nassour, la campagne pour l’unification du prix du médicament n’est toutefois pas le seul enjeu en cause, d’autant que son adversaire, Rafic Hachache, en a également fait son cheval de bataille. « D’ailleurs, souligne un autre professionnel, l’amendement de l’article 80 est une affaire purement politique, qui ne sera pas réglée au sein de l’Ordre, mais à l’intérieur du Parlement, qui était à l’origine de cette modification. » Et cette source d’ajouter que ce qui a probablement favorisé une telle victoire c’est la quasi-unanimité autour du candidat dit « traditionnel » – par opposition à Rafic Hachahe qui s’est qualifié comme candidat du changement –, M. Nassour étant de surcroît soutenu par l’ensemble des formations politiques, à savoir le Hezbollah, Amal, le PSNS, le BN et même les aounistes qui se sont donné le mot d’ordre pour l’élire. « Les élections étaient ainsi jouées d’avance », ajoute cette source qui estime que Rafic Hachache ne jouissait pas d’autant d’expérience ni de popularité. S’abstenant de se prononcer pour l’un ou l’autre candidat, un troisième pharmacien, en voulant faire la part des choses, a précisé que le programme présenté par M. Hachahe, même s’il est plus restreint, comportait autant de points positifs que celui de son adversaire, M. Nassour : « Le point le plus important qui avait été soulevé par M. Hachahe est celui de la présence du pharmacien dans son officine, un point capital pour le malade qui a besoin d’être en contact avec son pharmacien et non de se voir prescrire des antibiotiques par un simple employé. » Selon lui, le programme de M. Nassour est certes complet, voire même ambitieux, mais la question est de savoir dans quelle mesure il est réalisable.

La liste élue :

– Président : Ziad Nassour.
– Membres du conseil de l’Ordre : Ziad Nassour, Dori Baddoura, Grace Breidi, Waël Abi Ghanem, Ali Safa, Joseph Tabet, Chawki Chammas.
– Membres de la Caisse des retraités : Amine Bazirji, Rawan Saad, Fadi Asmar, Haytham Zogheib.
– Conseil de discipline : Élie Abi Dargham, Nemr Khalifé.
«C’est avant tout le triomphe de la continuité. » C’est en ces termes que le nouveau président de l’Ordre des pharmaciens, Ziad Nassour, a commenté son élection, hier à la tête de l’Ordre. S’inscrivant dans la ligne traditionnelle déjà tracée par ses prédecesseurs, Ghassan al-Amine et Leila Khoury, qui se sont succédé à ce poste durant les 13 dernières...