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Fêtes de fin d’année - Des travaux pour valoriser et intégrer les malades Exposition de Noël à l’hôpital psychiatrique de La Croix (photo)

Comme chaque année pour les fêtes de fin d’année, l’hôpital psychiatrique de La Croix organise son exposition d’ergothérapie et d’art-thérapie. L’inauguration se tiendra aujourd’hui vendredi à 17 heures sous le patronage de l’ambassadeur d’Autriche au Liban, Helmut Freudenschuss.Dès aujourd’hui donc et jusqu’au lundi 8 décembre, vous pourrez découvrir les travaux des malades. Il y aura des toiles, des collages, des arrangements de fleurs en cocons de soie, des poupées et des nounours en crochet, des chaises miniatures et des personnages fabriqués à partir de pinces à linge, de la vannerie... Le tout a été préparé et confectionné par des malades, des pensionnaires de Deir es-Salib qui sont dirigés pour ce genre de travaux par une équipe formée de psychologues, d’assistantes sociales, de religieuses spécialisées et de volontaires. Il y aura aussi d’élégantes broderies et de belles bougies, celles-ci confectionnées par les religieuses de la congrégation des sœurs franciscaines de La Croix.
Cette charmante exposition de Noël, devenue une tradition à Deir es-Salib, n’est pas à but lucratif, les objets vendus ne couvrant même pas une minime portion de la fourniture des ateliers. « Nous organisons chaque année cette exposition pour valoriser les travaux des malades et pour donner une ambiance festive avant Noël à l’hôpital de La Croix », indique sœur Ramza Sadaka, directrice de l’institution.
Elle explique que les ateliers d’ergothérapie ou de réhabilitation par le travail permettent notamment aux malades de communiquer. Ils constituent une aide précieuse aux personnes hospitalisées ainsi qu’une préparation psychologique à leur réintégration en société. Depuis plusieurs dizaines d’années, l’hôpital psychiatrique de La Croix utilise cette forme de thérapie.
Les ateliers d’art-thérapie ont été mis en place en 1994. Ils constituent la première tentative de psychothérapie à travers l’art au Liban. Cette discipline permet aux spécialistes de comprendre le malade qui exprime, à travers ses créations, tous ses problèmes et malaises. Beaucoup de ces toiles et de ces collages seront vendus durant l’exposition.
Chaque dessin, peinture ou collage reflète la personnalité du pensionnaire de l’hôpital qui l’a exécuté. Il y a certains qui sont sombres, d’autres aux couleurs vives et éclatantes.
Pour l’ergothérapie, où l’on confectionne souvent des objets à la chaîne, notamment en préparant des chandeliers et des paniers, les personnes hospitalisées effectuent le gros du travail sans pour autant avoir accès à des objets affûtés (ciseaux, couteaux, cutter...). Les religieuses s’occupent plus tard des travaux de finition.
Évoquant ces travaux à la chaîne que les malades peuvent aisément effectuer, sœur Ramza Sadaka lance un appel au secteur privé. « Nos malades peuvent travailler pour les usines. Dans ce cadre, les patrons des fabriques peuvent nous envoyer par exemple des objets à confectionner, et nos pensionnaires, au sein de nos propres ateliers, feront le travail », indique-t-elle, soulignant l’importance de valoriser les malades, leur donner un métier. « Il faut qu’ils se sentent utiles, qu’ils puissent effectivement réintégrer la vie active », dit-elle.
La responsable de l’institution poursuit sur sa lancée, soulignant l’importance de la création d’un hôpital de jour, où les malades psychiatriques peuvent rentrer tous les soirs dans leur famille ou dans une maison d’accueil après avoir passé la journée à l’institution psychiatrique. Pour elle, c’est une façon de réhabiliter le malade, ce système étant appliqué dans plusieurs pays du monde.
Se penchant encore sur l’intégration du malade, la responsable de l’institution relève que dans ce cadre et afin d’aider la famille du patient à comprendre et accepter la maladie, l’hôpital publie depuis un certain temps une revue bisannuelle, as-Sabil, rédigée par l’équipe de psychiatres et de psychothérapeutes de l’hôpital.
L’institution, qui est un centre hospitalier universitaire recevant des médecins internes, qui suivent des études aussi bien à l’Université Saint-Joseph qu’à l’Université américaine de Beyrouth, est jumelée avec l’hôpital Sainte-Anne à Paris et avec le centre hospitalier intercommunal de Toulon.
Des congrès sont également organisés chaque année. Le dernier en date, qui s’est tenu au début de ce mois, avait pour thème « Les pathologies mentales des personnes âgées ».
L’hôpital psychiatrique de La Croix est la plus importante institution du genre au Liban. Construit sur une superficie de 150 000 mètres carrés, il dispose de 1 055 lits dont 750 sont couverts par le ministère de la Santé. L’institution reçoit en moyenne 2 200 malades par an ; des patients de plusieurs nationalités, notamment des Libanais et des Palestiniens et de toutes confessions, 55 % des malades admis à l’hôpital psychiatrique de La Croix sont des non-chrétiens.
Cette tradition de tolérance chez la congrégation des sœurs franciscaines de La Croix du Liban remonte au fondateur de l’ordre, le vénérable père Jacques Haddad, qui n’a pas limité les bienfaits de ses œuvres à une communauté déterminée. Il clamait haut et fort : « Imitez la source ; elle ne demande pas à celui qui a soif : avant de te donner à boire, dis-moi de quel pays tu es. »
Né en 1875, le vénérable père Jacques, surnommé l’apôtre du Liban grâce à ses prêches, a acheté en 1919 la colline des « djinns » à Jal el-Dib, qu’il baptisa la colline de La Croix.
En 1923, il inaugure sur ce terrain le sanctuaire de Notre-Dame de la Mer. En 1927, il entreprend l’édification des bâtiments de ce qui est devenu actuellement l’hôpital psychiatrique de La Croix.
À cette époque, le père Jacques avait établi une sorte d’asile qui réunissait une cinquantaine d’aliénés et quelques gardes-malades. En 1951, l’asile est transformé en hôpital psychiatrique par décret du ministère de la Santé.
Mis à part le couvent et l’hôpital de La Croix qu’il a construits à la première moitié du siècle dernier, le père Jacques, décédé en 1954, a édifié notamment un hôpital pour les enfants malades à Deir el-Qamar, un asile de vieillards à Antélias, l’hôpital Saint-Joseph à Dora, une école et un orphelinat à Broummana.
Après sa mort, les religieuses de sa congrégation ont poursuivi son œuvre, suivant ainsi l’enseignement du prêtre capucin, déclaré vénérable en 1992 par le Vatican : « Il faut aimer Dieu à travers ceux qui souffrent. »
Pour vos donations : toutes les branches de la Banque Audi, en livres libanaises, compte numéro 166 146 016 01, en dollars 166 146 016 05.

Patricia KHODER
Comme chaque année pour les fêtes de fin d’année, l’hôpital psychiatrique de La Croix organise son exposition d’ergothérapie et d’art-thérapie. L’inauguration se tiendra aujourd’hui vendredi à 17 heures sous le patronage de l’ambassadeur d’Autriche au Liban, Helmut Freudenschuss.Dès aujourd’hui donc et jusqu’au lundi 8 décembre, vous pourrez découvrir les...