Au même instant, abstration faite du décalage horaire (autre horreur, Votre Honneur) l’ambassadeur Battle était triomphalement reçu à Bdadoun, près de Souk el-Gharb. Dont les habitants ont à l’occasion infligé une gifle retentissante à un État libanais totalement sourd à leurs doléances vitales, dont le manque d’eau potable. Battle, devenu expert des émigrés depuis sa tournée de démarchage auprés d’eux (en faveur de leur propre pays !), a conseillé aux Bdadouniens de les relancer, pour se faire assister. Une façon de confirmer qu’il n’y a rien à attendre des responsables d’ici. Et très peu, désormais, des USA eux-mêmes. Car, quand un toast amical, comme l’Accountablity, est porté à la Syrie, c’est le Liban qui trinque !
D’autant que ce pays reste magnifiquement uni face au bras de fer syro-américain comme à bien d’autres choses. Car ce même Battle accueilli à bras ouverts à Bdadoun est pratiquement persona non grata au Sud ou dans la Békaa. Régions frontalières où l’on caillasse les convois de Awkar qui s’aventurent dans l’exaltante verdure du H. Ou se risquent à humer l’enivrante odeur de poudre à canon près de Chebaa.
Pour conclure, on s’étonne avec Issam Farès que le Conseil supérieur syro-libanais, dont la dernière rencontre remonte à mars 2002, n’ait pas encore tenu son assemblée statutaire annuelle. Faut-il croire, Marie-Louise, qu’il n’a rien à proposer pour sortir Bdadoun de sa mouise ? Ou de la Battle emprise.
Jean ISSA
*Long métrage américain en tournage pour cinéma. Permanent.
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