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CONSOMMATION - Contrôle du ministère de l’Économie dans les frigidaires Les résultats des analyses des produits laitiers au Laboratoire central sont rassurants, affirme Marwan Hamadé

Les produits laitiers que nous consommons ne seraient pas aussi contaminés que l’auraient laissé croire les propos alarmistes tenus par le ministre de la Culture Ghazi Aridi, le 2 novembre, et selon lesquels ces produits contiendraient 500 fois plus de bactéries que le seuil internationalement toléré. En effet, le ministre de l’Économie Marwan Hamadé, qui a « ordonné des contrôles dans les entrepôts frigorifiques » pour constater la véracité des rumeurs sur cette affaire, a tenu hier un discours rassurant, certifiant que les grandes marques sont saines.
« Les résultats parvenus du Laboratoire central sont satisfaisants, a affirmé à L’Orient-Le Jour M. Hamadé. Sur les trente-trois échantillons recueillis, uniquement deux ne sont pas conformes aux normes internationales. D’autres résultats me parviendront demain (aujourd’hui), puisque nous continuerons à être présents sur le marché, à effectuer des prélèvements pour pouvoir remonter la filière de production et alerter les ministères concernés sur la qualité des produits. »
C’est que le ministère de l’Économie, dont relève le service de protection du consommateur, n’intervient qu’au niveau du produit fini. Les ministères de l’Agriculture, de l’Industrie et de la Santé opèrent chacun à un stade de la production : la qualité de la matière première, les conditions dans lesquelles le produit est fabriqué et transporté, etc.
« Ce que je fais est une radioscopie du secteur de la consommation pour permettre à mes collègues des autres ministères de remonter éventuellement les filières de production et de pouvoir s’opposer à ceux qui exercent des pressions pour entretenir le désordre, et cela en posant vraiment le problème de la sécurité alimentaire sur le plan national », a poursuivi M. Hamadé, qui a précisé qu’en ce qui concerne le problème particulier des laitages et des viandes, c’est le département de l’Agriculture qui réglemente l’admission des viandes et de l’abattage, sachant que le Liban consomme de la viande fraîche (bétail), refroidie et congelée et qu’une réglementation est applicable à chacune de ces catégories.

Immixtion politique
« Selon le ministre de l’Agriculture, la pagaille générale régnait auparavant dans le secteur de l’admission de la viande, ce qui l’a obligé à éviter un certain nombre de nouvelles réglementations concernant notamment l’importation des viandes congelées ou refroidies, principalement celles provenant de l’Inde ou du Brésil, a-t-il souligné. Il est évident qu’il peut y avoir dans ces pays de la viande d’excellente qualité, mais il s’agit de savoir quelles sont les conditions d’abattage, de conservation et de transport. Dans la protection du consommateur, nous intervenons au bout de la filière, quand les produits sont exposés. En vertu de cette prérogative, nous avons procédé à des contrôles des produits dans les vitrines et dans les frigidaires pour voir si effectivement tout ce qui se dit sur les viandes et les laitages correspond à la réalité. Parce qu’il existe également dans le pays des conditions effarantes d’abattage et souvent le remède n’intervient qu’au moment où il y a une intoxication alimentaire. J’aime préciser dans ce cadre que les intoxications alimentaires sont en régression, ce qui constitue quand même un indicateur positif. »
Et M. Hamadé d’ajouter : « Là où le bât blesse, c’est dans le fait que beaucoup d’entreprises libanaises n’ont pas les autorisations des ministères compétents, c’est-à-dire l’Agriculture ou l’Industrie, et que même si les autorités locales, souvent à la demande des ministères de l’Économie ou de la Santé, les ferment, des interventions politiques, extrapolitiques et parfois sécuritaires aboutissent à leur réouverture. Cela est surtout visible dans les régions où l’État de droit est relativement appliqué. Donc, le problème qui se pose est lié à celui de l’ingérence du politique dans tout ce qui concerne l’exercice du droit, les juridictions et la réglementation. Je me souviens que quand on a dû fermer 800 pharmacies illégales au lendemain de la guerre, j’étais ministre de la Santé à cette époque, j’ai dû faire le tour de tous les leaderships religieux, politiques et sécuritaires pour obtenir un consensus sans lequel nous n’aurions pas pu agir. Quand je l’ai eu, nous avons pu sévir. Actuellement, il n’y a plus une seule pharmacie illégale. Alors, rien n’empêche qu’un effort soit entrepris pour réguler et remettre de l’ordre dans le secteur de la consommation. »

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de la gastronomie libanaise
Pourquoi l’affaire a-t-elle été remise sur le tapis alors qu’elle est endémique ? « À l’occasion du débat sur le budget, le ministre de l’Agriculture a demandé des crédits supplémentaires pour pouvoir effectuer des contrôles, répond M. Hamadé. À l’appui de sa plaidoirie, il a cité le secteur des laitages, qu’il considère comme désorganisé et où l’ordre doit être rétabli. »
« Pourquoi tout cela a dépassé le cadre du Conseil des ministres, s’est demandé le ministre. Nous savons que tout ce qui se passe en Conseil des ministres se retrouve sur la place publique et c’est la raison pour laquelle Michel Samaha a refusé jeudi dernier de donner lecture des résolutions du Conseil. »
Et de conclure : « Il est important de mettre les gens en garde, mais il est tout aussi important de faire la part des choses. Il existe d’excellentes fabriques et usines de lait et de fromages dans le pays. Il y a eu de gros investissements et il est injuste de généraliser. Parce qu’en définitive, nous sommes en train de porter atteinte à notre gastronomie, qui est un des principaux attraits et thèmes du tourisme libanais, comme à nos exportations de produits alimentaires. Il faut absolument renforcer le contrôle, mais il ne faut pas que l’exportation libanaise en pâtisse, que nous portions atteinte à l’emploi, à toute la réputation du pays. »

Nada MERHI
Les produits laitiers que nous consommons ne seraient pas aussi contaminés que l’auraient laissé croire les propos alarmistes tenus par le ministre de la Culture Ghazi Aridi, le 2 novembre, et selon lesquels ces produits contiendraient 500 fois plus de bactéries que le seuil internationalement toléré. En effet, le ministre de l’Économie Marwan Hamadé, qui a « ordonné des...