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Cinq blessés libanais toujours hospitalisés Les rescapés du complexe de Mouhaya n’envisagent pas de quitter l’Arabie saoudite

«Les Libanais résidant au campound Mouhaya ne quitteront pas l’Arabie saoudite », c’est ce qu’a indiqué à L’Orient-Le Jour l’ambassadeur du Liban à Ryad, Ahmed Chammat. Sept Libanais, Richard et Nancy Haïdar et leur fils Jad (un an et demi), Jad Mezher (8 ans) et sa sœur Raya (4 ans), Nina Gébran et Rania Saleh avaient péri dans l’attentat terroriste et 35 autres avaient été blessés. Hier en soirée cinq blessés étaient toujours hospitalisés, Nehmé Mouchantaf et son épouse Aline atteinte au dos, Charbel et Maguy Mezher qui ont perdu leurs deux enfants, et Ghassan Tawilé, employé de l’entreprise Napco.
Hier comme prévu les Libanais résidents du complexe cible de l’attentat de samedi dernier se sont réunis à l’ambassade du Liban à Ryad pour discuter des dispositions pratiques qu’ils voudraient prendre, pour ce qui concerne essentiellement le rapatriement éventuel de ceux qui le désirent, le relogement des autres et l’octroi de nouveaux passeports à ceux qui les ont perdus dans la tragédie. La rencontre s’est tenue en présence d’une délégation du ministère des Affaires étrangères qui s’était rendue dimanche dans la capitale saoudienne et qui comprend MM. Haytham Jomaa, directeur des Émigrés, Ghassan Naamani, directeur des Affaires arabes et ancien ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, et Youssef Sadaka, conseiller, ainsi que l’ambassadeur du Liban à Ryad.
Selon les informations fournies au téléphone à L’Orient-Le Jour par M. Chammat, « la réunion a rassemblé plus de 200 Libanais qui n’envisagent pas de rentrer définitivement au pays ». « Certains d’entre eux résident en Arabie saoudite depuis plus de 25 ans et ils y sont bien établis », a-t-il dit. « Les Libanais de Ryad ne veulent surtout pas entendre parler de rapatriement », a-t-il indiqué, soulignant que « nous sommes un peuple qui a vécu une guerre et qui ne baisse jamais les bras ».
« Au cours de la réunion de l’après-midi, ce sont les modalités d’un retour momentané qui ont été discutées », a encore précisé M. Chammat, expliquant que « ce retour provisoire au pays concerne notamment les blessés qui désirent effectuer des examens médicaux à Beyrouth ou encore ceux qui veulent être plus proches de leur famille durant leur convalescence ». Et de poursuivre : « Les Libanais installés à Ryad n’ont pas de parents ou de proches. Il existe certes un réseau entre les 100 000 Libanais résidant en Arabie saoudite et des amitiés qui se sont tissées. Leur retour momentané est compréhensible. »
Revenant à l’attentat de samedi dernier, il a rappelé qu’environ 120 familles libanaises vivent dans le complexe Mouhaya, soit 60 % des habitants. Leurs villas et bungalows, situés dans un périmètre de 50 mètres de la voiture piégée, ont été complètement soufflés. Les blessés ont été surtout touchés à la tête et au visage par des bris de verre.
« Dans la nuit de dimanche à lundi, beaucoup de Libanais, dont les maisons ont été complètement détruites, ont logé à l’hôtel, ce soir ils dormiront dans les pavillons du complexe résidentiel Oger-Arabie saoudite », a-t-il dit, soulignant que M. Saad Hariri, fils du Premier ministre, s’est chargé de l’affaire.
M. Chammat a également rendu hommage aux efforts déployés depuis le drame par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, qui a demandé entre autres que toutes les formalités administratives soient effectuées gratuitement aux Libanais victimes de l’attentat et que de nouveaux passeports leur soient délivrés sans frais, ces derniers ayant perdu tous leurs papiers officiels dans l’attentat. Une cellule de crise, ouverte 24 heures sur 24, a été également mise en place à l’ambassade du Liban à Ryad. La chancellerie libanaise, qui a parfaitement géré le problème depuis dimanche matin, compte uniquement deux diplomates, M. Chammat et Ali Ghazaoui, consul, et vingt employés recrutés sur place.
M. Chammat a enfin rappelé que l’ambassade se chargera de rapatrier les dépouilles des victimes et que les blessés désireux de rentrer au Liban bénéficieront d’une réduction de 50 % sur les billets de la MEA.
Il convient de signaler également que les hôpitaux saoudiens ont soigné gratuitement tous les blessés de l’attentat, alors qu’à Beyrouth la chancellerie d’Arabie saoudite, dès dimanche soir, avait facilité les formalités nécessaires pour l’obtention de visas, aidant ainsi les proches des victimes de la tragédie à se rendre au plus vite sur place.
Hier, au palais Bustros, M. Obeid avait suivi de près les développements de la situation de la communauté libanaise en Arabie. Il est également entré en contact au téléphone avec les blessés.
M. Jomaa, président de la délégation du ministère des AE, qui s’est rendue dimanche à Ryad, a pour sa part indiqué que « beaucoup de membres de la communauté libanaise en Arabie saoudite sont prêts à aider leurs compatriotes ». Rappelant que Oger-Arabie saoudite « logera dans ses complexes les Libanais dont les maisons avaient été détruites par l’attentat », il a noté que l’entreprise détenue par M. Hariri « a proposé de subvenir aux besoins les plus urgents des Libanais victimes du drame, notamment les soins hospitaliers, le retour au pays, les modalités du déménagement, ou encore le rapatriement des dépouilles mortelles à Beyrouth ». « Dans ce cadre, des fiches ont été distribuées aux victimes et l’aide sera attribuée dans les 48 heures ».
En réponse à une question relative au rapatriement des corps au Liban, il a indiqué que « l’ambassade s’occupera de toutes les formalités et se chargera du transport », soulignant qu’il « existe cependant certaines complications : jusqu’à présent les certificats de décès de Jad Mezher (8 ans) et de sa sœur Raya (4 ans) n’ont pas encore été délivrés car la loi saoudienne exige, pour établir un tel document, la signature de l’un des parents des victimes. Or le couple Mezher, Charbel et Maguy, est toujours hospitalisé et n’a pas encore été informé du décès de ses deux enfants ».
Hier en début d’après-midi, la mère de Maguy et le frère de Charbel se sont rendus en Arabie saoudite. Charbel Mezher, qui travaille auprès de l’agence de publicité Promoseven, atteint notamment à l’estomac, avait subi une deuxième intervention chirurgicale. En soirée, il avait quitté les soins intensifs. Maguy, attachée commerciale auprès de l’ambassade de Suède en Arabie saoudite, a les deux jambes et trois côtes brisées.
Trois autres familles ont été touchées de plein fouet par le drame : Richard Haïdar, ingénieur, son épouse Nancy et leur fils Jad âgé d’un an et demi ont tous péri dans l’attentat. Le véhicule piégé avait explosé sous leur pavillon. Richard, la trentaine, avait rencontré, il y a quelques jours, l’ambassadeur du Liban à Ryad et lui avait manifesté son appui le plus total.
Nina Nasr Gebran est fille unique. Elle est originaire de Kalhat (Koura). Récemment mariée, elle avait décidé de suivre son époux, Élie, PDG de l’agence de pub Team Young & Rubicom à Ryad. Lui aussi avait été blessé dans l’attentat. Nina enseignait dans une école de la capitale saoudienne.
Rania Saleh devait rentrer lundi à Beyrouth pour passer le reste du mois de ramadan et la fête du Fitr auprès de sa famille. Âgée de 27 ans, elle était mère de deux enfants.
Les dépouilles mortelles des sept victimes seront prochainement rapatriées.
Pat. K.
«Les Libanais résidant au campound Mouhaya ne quitteront pas l’Arabie saoudite », c’est ce qu’a indiqué à L’Orient-Le Jour l’ambassadeur du Liban à Ryad, Ahmed Chammat. Sept Libanais, Richard et Nancy Haïdar et leur fils Jad (un an et demi), Jad Mezher (8 ans) et sa sœur Raya (4 ans), Nina Gébran et Rania Saleh avaient péri dans l’attentat terroriste et 35 autres...