Les dignitaires religieux musulmans soupçonnent l’Administration américaine de planifier ces opérations Lahoud et Hariri condamnent l’attentat « terroriste »

Le président Émile Lahoud a condamné hier l’attentat « terroriste » contre le complexe résidentiel al-Mouhaya, à Ryad.
« Le Liban, qui est totalement hostile au terrorisme, condamne fermement les agressions qui visent de temps en temps un pays frère, l’Arabie saoudite », affirme un communiqué de la présidence de la République.
De son côté, le Premier ministre, Rafic Hariri, est entré en contact, au téléphone, avec le prince Abdallah, prince héritier saoudien, pour condamner l’attentat terroriste.
« Nous condamnons de telles actions criminelles (...) qui ne peuvent être l’œuvre de musulmans véritables, car la religion musulmane interdit l’assassinat d’innocents. Bien au contraire, celui qui les commet est un ennemi à la fois de la religion et de l’humanité. L’islam est une religion d’amour, de modération, de pardon et de coexistence entre tous les hommes, et ces actions terroristes sont en totale contradiction avec ces principes. »
Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a condamné l’attentat et adressé un télégramme de sympathie et de solidarité au monarque saoudien.
Le chef du PSP a mis en garde contre une tentative de déstabilisation de l’Arabie saoudite, qui intervient alors même que le régime y prend des mesures d’ouverture et de dialogue, notamment avec la population chiite de la région orientale.
M. Joumblatt a mis en garde contre les conséquences que pourrait avoir la poursuite de ces attentats sur la colonie libanaise et arabe qui se trouve en Arabie saoudite (...), sans parler de ce qui se produirait si le désordre s’installait dans le Golfe.
Pour sa part, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a vu dans l’attentat contre le centre résidentiel al-Mouhaya, non pas une action terroriste, mais « le signe qu’une main étrangère invisible qui planifie ce type d’actions criminelles de derrière le rideau ».
Selon le dignitaire sunnite, « le royaume wahhabite était pour tout le monde un modèle de sécurité, en raison de l’application de la charia islamique et de ses dispositions aussi bien dans la vie publique que privée ».
« Ces attentats criminels, a ajouté le mufti, se sont accompagnés de campagnes médiatiques dans la presse occidentale en général, et américaine en particulier, critiquant l’application de la charia, ainsi que de révélations sur l’existence d’un plan de partition du royaume wahhabite en trois parties, en vue de son effritement et de la consolidation de la mainmise sur lui des adversaires de l’islam. »
Pour sa part, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a considéré de son droit de « soupçonner l’Administration américaine et ses services secrets d’être responsables de ces attentats, et justifie sa méfiance en rappelant que les États-Unis ont fermé leur ambassade à Ryad ». « Ces attentats sont à verser à l’actif du néocolonialisme qui cherche à dominer notre région pour en exploiter les richesses », a-t-il dit.