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Budget - Cinquième réunion fructueuse mais houleuse, hier Le gouvernement se réunit à nouveau ce soir

Jamais, de mémoire de Libanais, projet de budget n’a été examiné de si près, ni si longtemps. La remarque vient du Premier ministre, Rafic Hariri, qui l’a lâchée hier, au cours de la cinquième réunion du Conseil des ministres consacrée à l’examen du projet de budget.
Houleuse, riche en interventions, la séance a abouti à l’approbation de la plupart des 42 articles du projet, s’arrêtant plus particulièrement aux fonds alloués au Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR).
Ces fonds, d’un montant global de 110 milliards de livres (1,2 % des dépenses prévues), font problème. Plutôt que de les dépenser sur des projets d’infrastructure, qui peuvent attendre, le chef de l’État souhaite les allouer à des dépenses sociales. Quant aux projets indispensables, le président Lahoud estime que leur classement par ordre de priorité revient au Conseil des ministres et non au CDR.
La tension, en début de réunion, se lisait sur les visages du chef de l’État et du Premier ministre, rapportent des sources proches du gouvernement. Mais à mesure que les débats prenaient une tournure plus concrète, elle s’est quelque peu dissipée. Les visages se sont à nouveau tendus, en fin de réunion, quand il a fallu fixer une nouvelle date de réunion pour le Conseil des ministres, et que le chef du gouvernement, dont c’est l’une des prérogatives, a décidé de laisser cette date indéterminée. Des éclats de voix ont même été entendus par les journalistes qui attendaient que la séance s’achève.
En fin de réunion, le ministre de l’Information s’est escrimé à justifier que la séance ait été levée sans qu’une nouvelle date ne lui soit fixée. Ses efforts tout à fait méritoires se sont révélés, toutefois, inutiles.
Peu après la fin de la réunion, en effet, on annonçait que le Conseil des ministres se réunirait aujourd’hui à 19 heures, pour une sixième séance consacrée au projet de budget, ce que ni les réponses évasives de M. Samaha ni le flegme du Premier ministre ne laissaient prévoir.
Selon le Premier ministre, il fallait accorder du temps au CDR et à M. Siniora pour revoir leurs comptes et la liste des projets. Le ministre des Finances devait également remettre au Conseil des ministres une liste des fonds reportés de l’année précédente. M. Samaha, de son côté, évaluait à deux ou trois jours le temps nécessaire pour que ce travail soit achevé proprement.
Obtenue à l’insistance du chef de l’État, soucieux de terminer au plus vite un débat qui tourne au psychodrame, la séance d’aujourd’hui sera consacrée à l’examen de la liste des projets pour lesquels le CDR réclame 110 milliards de livres (voir encadré). Ce sera la sixième séance consacrée à l’examen du projet de budget. Une septième séance n’est pas exclue demain. En soirée, le conseil exécutif du CDR se livrait à une fiévreuse réunion de mise au point de la liste des projets, tandis qu’une commission ministérielle chargée de réviser le préambule du budget planchait à son tour à Koraytem. Cette commission comprend, outre M. Siniora, les ministres Marwan Hamadé, Karim Pakradouni, Assaad Hardane et Ali Hassan Khalil.
Le ministre de l’Économie avait déclaré, à l’issue de la réunion, hier soir, que les dépenses d’investissement ne le cèdent pas, en importance, aux dépenses sociales.
Dans le décompte des voix auquel se livrent les observateurs politiques, la séance d’hier était une nouvelle victoire aux points pour le président Lahoud.
Il faut dire, toutefois, que l’arbitre y est pour quelque chose, comme le laisse voir clairement l’appui apporté à la politique du président Lahoud par le parti Baas, qui a estimé dans un communiqué que « les remarques du président Lahoud sont un complément au budget ».
Jamais, de mémoire de Libanais, projet de budget n’a été examiné de si près, ni si longtemps. La remarque vient du Premier ministre, Rafic Hariri, qui l’a lâchée hier, au cours de la cinquième réunion du Conseil des ministres consacrée à l’examen du projet de budget.Houleuse, riche en interventions, la séance a abouti à l’approbation de la plupart des 42 articles...