En tout état de cause, les opposants estiment qu’un retour au pouvoir des trois présidents serait particulièrement néfaste pour le pays d’autant plus qu’il y a une incompatibilité totale entre MM. Lahoud et Hariri. De fait, la situation socio-économique a déjà suffisamment payé le prix des tiraillements politiques au sein du pouvoir.
Mais si le président Lahoud devait effectivement renoncer à un renouvellement de son mandat conformément à la Constitution, les résultats des prochaines élections législatives décideront en fait du maintien ou non de MM. Nabih Berry et Rafic Hariri. Quoi qu’il en soit, la situation politique ne pourra que s’améliorer du moment que le nouveau chef de l’État ne devrait pas avoir de problème à s’entendre avec le Premier ministre, ce qui est loin d’être actuellement le cas.
D’ores et déjà, certains courants politiques dans le pays s’emploient à promouvoir en 2004 l’élection d’un président fort, compétent et expérimenté, source de confiance et de stabilité dans le pays. Ces qualités sont d’autant plus importantes que le chef de l’État est la seule constante de l’équation politique. En effet, si pour une raison ou pour une autre le Premier ministre devait être remplacé, il est essentiel que la confiance dans l’avenir économique et financier du pays n’en soit pas ébranlée. Or l’histoire de la deuxième République a montré que quand la confiance se fonde sur la personne du Premier ministre, toute tentative de remplacer ce dernier suscite craintes et inquiétudes dans les milieux économiques et financiers. Résultat : le président de la République se trouve dans l’impossibilité de changer de Premier ministre, même si l’incompatibilité est totale entre les deux responsables.
D’où la nécessité d’œuvrer en vue de garantrir l’accession d’un chef d’État qui inspire effectivement confiance. Des changements au niveau du gouvernement pourraient être alors envisagés, sans que cela n’implique forcément une détérioration de la situation financière et économique dans le pays.
Émile KHOURY
Les plus commentés
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat
Nasrallah : Israël n’a réalisé aucun de ses objectifs dans cette guerre
Autosécurité : Nadim Gemayel veut rouvrir « Les Yeux d'Achrafieh »