Rechercher
Rechercher

Actualités

Mohammed Charfi prône une réforme drastique de l’enseignement dans les pays arabes

Mohammed Charfi est professeur émérite de droit privé à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, et ancien ministre tunisien de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Culture de paix et monde arabe » était le titre de son intervention hier, dans le cadre de la conférence internationale organisée par l’USJ autour du dialogue des cultures et de la résolution des conflits.
Il a axé son discours sur les deux moyens dont on peut disposer pour développer la culture de la démocratie dans le monde arabe : les médias et les écoles.
Déplorant le peu de liberté d’expression des journaux arabes, devenus, à cause des gouvernants, de simples vecteurs de propagande étatique, Mohammed Charfi s’intéresse ensuite aux nouvelles chaînes de télévision, « indépendantes, sans langue de bois, et financées par de riches mécènes ». Pour lui, ces chaînes sont pourtant influencées par le conservatisme, et sous une apparence libertaire, « c’est le discours islamiste qui est défendu ». Quant aux écoles, elles ont « besoin d’une réforme radicale », une révolution culturelle est même nécessaire. « La Tunisie l’a fait », a dit Mohammed Charfi, préconisant une large ouverture sur la philosophie, la littérature ou les arts étrangers ; une réforme de l’enseignement de l’histoire, de la religion ; une ouverture à l’enseignement « des autres voies vers Dieu » ; une instauration de l’éducation civique, indispensable pour former le futur citoyen.
Bref, la solution réside pour le professeur Charfi dans une révision drastique de l’enseignement, pour aider à bannir à jamais le fanatisme, l’autoritarisme, le paternalisme, l’hostilité à l’encontre des autes civilisations. Et pour que règnent les libertés individuelles, la démocratie, les droits de l’homme, la fraternité et la paix universelle.
Quant à Mgr Antoine Audo, l’évêque chaldéen d’Alep, il commence son intervention, « Les religions et la paix : l’approche des monothéistes », en insistant justement sur le fait que tous les monothéistes ont appelé Dieu « la paix », regrettant qu’il soit devenu de bon ton de faire l’adéquation entre violence et religion, et refusant net toute idéologie basée sur l’élimination de l’autre « au nom de la vérité qu’il pense détenir ». Mgr Audo a certes admis que la religion pouvait parfois engendrer « une certaine violence », mais qu’il fallait impérativement « reconnaître sa propre violence avant que de la dénoncer chez l’autre ». Rappelant à tous qu’« imposer la foi, c’est la déformer ».
Enfin, Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France et à l’École des hautes études en sciences sociales, a axé son intervention, « Universalité des droits de l’homme et particularité des cultures », sur l’inégalité des sexes, assurant (et prouvant) notamment que si la participation des femmes à la vie active était plus ou moins égale à celle des hommes, l’économie d’un pays ne s’en porterait que mieux.
Mohammed Charfi est professeur émérite de droit privé à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, et ancien ministre tunisien de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Culture de paix et monde arabe » était le titre de son intervention hier, dans le cadre de la conférence internationale organisée par l’USJ autour du...