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Justice - L’ancien Premier ministre affirme à « L’Orient-Le Jour » qu’on cherche à l’« intimider » une fois de plus Le juge Madi lance un mandat d’arrêt contre Aoun

Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, a lancé hier un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien Premier ministre Michel Aoun, poursuivi pour une intervention devant le Congrès américain jugée nuisible aux relations libano-syriennes.
M. Madi a lancé ce mandat, a-t-il dit, parce que le général Aoun n’a pas répondu à la convocation qui lui avait été adressée. Il a ajouté qu’en vertu des articles 288, 392 et 321 du code pénal, l’accusé était passible d’une peine de trois à quinze ans de travaux forcés.
À trois reprises, le juge d’instruction avait tenté de notifier en vain l’ancien chef de gouvernement, qui vit en exil à Paris, de sa convocation par l’entremise du consulat libanais dans la capitale française.
Rappelons que le général Aoun a comparu comme témoin devant une sous-commission de la Chambre des représentants du Congrès US qui discutait d’un projet de loi portant sur des sanctions contre la Syrie pour « son soutien au terrorisme » et son « occupation du Liban ». Il y avait notamment accusé la Syrie d’avoir fait assassiner deux présidents de la République, Béchir Gemayel et René Moawad.
Alors que les États-Unis avaient critiqué les poursuites judiciaires contre M. Aoun, le ministre de la Justice Bahige Tabbarah a qualifié d’« ingérence inacceptable » les critiques de Washington.

La réaction de Aoun
Concernant le mandat d’arrêt lancé à son encontre, l’ancien Premier ministre a d’abord indiqué à L’Orient-Le Jour qu’il n’en avait pas été officiellement notifié. Selon lui, il s’agit là de « faux-fuyants » et d’une nouvelle manœuvre d’« intimidation », qui s’inscrit dans une logique de « terrorisme d’État ».
Le général Aoun a toutefois affirmé qu’il n’était nullement intimidé par l’action de la justice, d’autant plus qu’à ses yeux, le Courant patriotique libre avait déjà été victime de ce « terrorisme » à partir du 7 août 2001. On cherche à présent à « décapiter » le mouvement, a-t-il ajouté tout en affirmant qu’en ce faisant, les autorités libanaises ont « franchi le Rubicon et toutes les lignes rouges ». Traitant les dirigeants au pouvoir de « fous » et d’ « irresponsables », le général Aoun a qualifié une fois de plus de « fictif » le dossier que la justice libanaise a constitué contre lui.
Enfin, à la question de savoir si le gouvernement français lui avait conseillé de répondre à la convocation dont il est l’objet, l’ancien Premier ministre a affirmé que Paris ne se mêlait pas de cette affaire.

Naïm: Un crime politique
Le juriste Edmond Naïm a déclaré pour sa part que le crime dont on accuse le général Aoun est « politique », et que celui-ci ne peut donc être arrêté par Interpol pour être remis à la justice libanaise.
Il a ajouté, en réponse à une question de l’agence al-Markazia : « Les critiques du général Michel Aoun à l’adresse des autorités syriennes sont les mêmes que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, formule depuis des années. » « Si des poursuites sont engagées contre Mgr Sfeir, alors il sera également possible de poursuivre le général Aoun », a dit M. Naïm, avant d’assurer que la France ne livrera pas l’ancien Premier ministre à la justice libanaise.
Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, a lancé hier un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien Premier ministre Michel Aoun, poursuivi pour une intervention devant le Congrès américain jugée nuisible aux relations libano-syriennes. M. Madi a lancé ce mandat, a-t-il dit, parce que le général Aoun n’a pas répondu à la convocation qui lui avait été...