Exécutif - Les sources proches de Baabda tempèrent l’optimisme de Hariri Lahoud déterminé à obtenir des modifications au projet de budget

Les milieux politiques proches du palais de Baabda ont quelque peu tempéré hier soir l’optimisme manifesté jeudi par le Premier ministre, Rafic Hariri, soulignant que le président Émile Lahoud reste déterminé à obtenir des amendements au projet de budget 2004 tel qu’élaboré par le ministre des Finances, Fouad Siniora. À l’issue de la réunion du Conseil des ministres qui s’était tenue jeudi dernier afin de poursuivre l’examen du projet de budget, M. Hariri, rappelle-t-on, avait donné l’impression que les discussions sur la loi de finances s’étaient déroulées dans un climat positif, en dépit des divergences apparues au grand jour entre le président Lahoud et le camp haririen. Les milieux susmentionnés ont relevé hier soir que les discussions qui ont marqué les débats sur le projet de budget ont reflété « une volonté certaine de consensus ». « L’atmosphère qui régnait avant le débat (en Conseil des ministres) laissait prévoir une guerre portant sur le budget. Mais les discussions ont prouvé le contraire, les ministres ayant joué entièrement leur rôle en exposant leurs remarques. Par sa prestation médiatique à l’issue de la séance du Conseil des ministres (jeudi dernier), M. Hariri a voulu entretenir un climat positif. Or, la volonté du président de la République est d’aboutir à une mouture du budget différente de celle présentée par le ministre des Finances. Aussi bien le président Lahoud que les ministres ont présenté en effet des propositions mettant l’accent sur la nécessité d’amender le budget. » Les sources précitées indiquent dans ce cadre que « l’intervention du président Lahoud (lors du débat en Conseil des ministres) a été axée sur le volet relatif aux réformes. Cela ne signifie pas que le chef de l’État n’a pas de remarques à formuler concernant les clauses du budget qui seront discutées à partir de mardi prochain ». De même source on souligne que « M. Hariri a laissé entendre qu’une entente s’est dégagée (avec le président Lahoud) au sujet de la privatisation ». « En réalité, ajoutent les mêmes sources, tout le monde est d’accord sur la nécessité d’obtenir les fonds nécessaires à la réduction du service de la dette publique. Mais l’option de la privatisation et de la titrisation sera décidée, dans un sens ou dans l’autre, en fonction des chiffres. Tel est le point de vue du président Lahoud. Le problème de la privatisation sera tranché sur base des chiffres qui seront fournis par le ministère des Télécommunications concernant la téléphonie mobile. »
Et ces sources d’ajouter : « Le président Lahoud a été clair lorsqu’il a souligné que ces questions seront soumises au Conseil des ministres afin qu’il prenne les décisions qui s’imposent à la lumière des chiffres. Le chef de l’État n’a donc pas tranché le débat sur ce plan et il n’a pas présenté sa position comme une alternative à celle des autres ministres. Le souci premier est de préserver l’intérêt du Trésor et d’assurer les plus grandes recettes possibles. En dehors de ce point précis, le chef de l’État n’a pris aucun engagement, sauf celui de saisir le Conseil des ministres du dossier en question. »
Les mêmes sources ont, d’autre part, indiqué que les problèmes relatifs au ministère du Plan ou au médiateur de la République (préconisés par le président Lahoud mais rejetés par M. Hariri) ne concernent pas le budget et « feront l’objet de projets de loi ». En conclusion, les mêmes sources ont affirmé que « les amendements porteront aussi bien sur les clauses du budget que sur les chiffres ». « Ces amendements, affirment les milieux de Baabda, seront discutés à partir de mardi et la discussion prendra le temps qu’il faut. M. Hariri a son point de vue sur ce plan et le président Lahoud a aussi son point de vue. Si un consensus n’est pas dégagé sur un point précis, ce dernier sera alors soumis au vote en Conseil des ministres. »