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L’examen du budget reprendra mardi matin Les deux pôles de l’Exécutif insistent sur le climat d’entente politique

Au troisième jour du débat budgétaire en Conseil des ministres, la détente était de mise avec l’apparition d’une entente entre les chefs de l’État et du gouvernement sur plusieurs sujets conflictuels, à l’instar de certains points relatifs au mécanisme de gestion de la téléphonie mobile et du relèvement des budgets des ministères dits de service.
Une entente qui demeure loin d’être parfaite cependant, M. Rafic Hariri ayant exprimé son opposition à la suppression, proposée par M. Lahoud, de crédits alloués au CDR – « qui risque de paralyser le pays » – ainsi qu’à la création d’un ministère du Plan – « nous n’en avons pas les moyens ». Et même si le chef de l’État l’a confirmé, il reste qu’il n’a pas exclu un recours au vote, au cas où il serait difficile d’aboutir à un consensus, mardi prochain, au moment de l’examen des articles du texte de loi. Il faut cependant dire que cette subite concorde, qui n’a pas manqué de surprendre les ministres, n’a pas été la seule caractéristique d’une réunion également marquée par la multiplication des prises de position politiques. À titre d’exemple, le général Lahoud a réaffirmé qu’il ne brigue pas une reconduction de son mandat.
Le gouvernement se retrouvera de nouveau mardi matin pour entamer l’examen des articles du projet de budget, en fonction des amendements proposés par le chef de l’État qui s’est félicité d’emblée, hier, du sérieux des remarques formulées par les ministres au cours des trois derniers jours. Le président a tout de suite enchaîné en mettant l’accent sur « les pressions exercées actuellement sur le Liban et la Syrie, à l’instigation d’Israël ». Il a fait état de « tentatives de neutraliser les effets positifs de la libération du Liban-Sud de l’occupation israélienne par des parties qui ont recours à cette fin à des Libanais installés à l’étranger, qui ont accepté de trahir leur pays et d’être exploités pour faciliter un règlement de comptes avec le Liban et la Syrie », en allusion au général Michel Aoun.
Le président s’est aussi arrêté sur « la politique agressive du Premier ministre israélien » Ariel Sharon et sur « les pressions qu’il exerce sur Washington, à l’approche des présidentielles américaines », avant de passer en revue ce qui se passe en Irak et dans les territoires palestiniens.
« Nous devons prendre des décisions importantes pour faire face à cette situation, mais à chaque fois que nous avançons dans cette direction, les campagnes et les rumeurs commencent au sujet de changements et d’échéances dont il faut tenir compte, comme la présidentielle, et l’on se met à avancer des noms et des scénarios jusqu’à ce que tout s’emmêle », a-t-il déclaré avant de réaffirmer qu’il n’a jamais brigué un poste de sa vie, en allusion à une éventuelle prorogation de son mandat. « Ce n’est pas maintenant que je vais changer mes convictions et mes positions », a-t-il encore dit.
Le chef de l’État s’est aussi arrêté sur ce qu’on publie au sujet de son conflit avec M. Hariri. « Je considère tous ceux qui sont autour de cette table comme étant mes frères parce que mes prises de position se fondent sur des principes et des convictions nationaux et non pas sur des calculs liés aux pertes et aux profits personnels », a-t-il fait valoir. Et d’ajouter : « Je suis persuadé que tous les présents œuvrent en vue d’une amélioration de la situation économique. (...) Si nous parvenons à nous entendre au sujet du budget, c’est tant mieux, sinon, nous pouvons procéder au vote. »
En commentant le projet de budget, le chef de l’État s’est dit consterné par le climat politique qui a ponctué sa publication. « Certains ont évoqué des conflits entre les présidents au sujet de la privatisation et de la titrisation afin de provoquer une perte de temps et d’occuper l’État avec les histoires de désaccords politiques pour que l’année s’écoule sans que rien ne se réalise », a-t-il soutenu.
Il a ensuite rappelé ses propositions d’amendement du budget dans un sens qui corresponde aux besoins de la population et mis l’accent sur le développement de l’agriculture, avant de s’arrêter sur le problème de l’Administration. Il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le modèle de réforme réussi à la MEA ne peut pas être appliqué à d’autres départements, réaffirmant sa volonté de mettre en place l’institution du médiateur de la République, tout en constatant qu’aucune mesure n’est prise à l’encontre des contrevenants ou des fonctionnaires corrompus au sein de l’Administration. Le chef de l’État a en outre mis l’accent sur la nécessité de clore le dossier des déplacés et soulevé plusieurs autres sujets.
Prenant à son tour la parole, M. Hariri a mis l’accent, à l’instar du président Lahoud, sur les menaces qui pèsent sur le Liban et la Syrie, avant de concéder qu’il est possible de réviser certains articles du projet de budget mais il s’est opposé, pour des raisons financières, à la création d’un ministère du Plan, ainsi qu’à la suppression de crédits alloués au CDR, parce que de nombreux chantiers seraient suspendus à cause de cette mesure. Il a expliqué que le gouverneur de la Banque du Liban a publié une circulaire au sujet de la réduction des taux d’intérêt imposés sur les prêts accordés aux commerçants et aux industriels. Le chef du gouvernement, qui a répété plus tard devant la presse ce qu’il avait dit en Conseil des ministres, a mis l’accent sur le fait que les rallonges budgétaires réclamées par les ministres sont légitimes mais que personne n’a évoqué le service de la dette qui coûte 4 300 milliards de livres à l’État. Selon lui, le seul moyen de réduire cette somme consiste à obtenir une importante masse monétaire qui réduira le volume de la dette et son service. Cette somme peut provenir de la privatisation, a-t-il fait valoir, affirmant que le chef de l’État est favorable à la titrisation des recettes du cellulaire et du téléphone fixe.
Le chef du gouvernement, qui s’est également dit pour la privatisation de l’électricité, a insisté sur le climat positif qui a caractérisé la séance, au cours de laquelle les ministres Marwan Hamadé et Bahige Tabbarah avaient commenté le texte, précisant que les pôles du pouvoir « aspirent à davantage de solidarité interne ».
C’est lui qui a d’ailleurs voulu communiquer à la presse les résolutions du Conseil des ministres, pour montrer à quel point les discussions étaient bonnes au cours de la réunion, a-t-on indiqué de sources ministérielles.
Au troisième jour du débat budgétaire en Conseil des ministres, la détente était de mise avec l’apparition d’une entente entre les chefs de l’État et du gouvernement sur plusieurs sujets conflictuels, à l’instar de certains points relatifs au mécanisme de gestion de la téléphonie mobile et du relèvement des budgets des ministères dits de service. Une entente qui...