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Communautés - Le patriarche maronite rencontrera aujourd’hui à Genève deux responsables de l’Onu Sfeir : « Assad est un homme compréhensif, mais la vieille garde maintient ses privilèges »

GENÈVE, de notre envoyé spécial Habib CHLOUK

Après l’émouvant intermède de Rome, où il a eu le privilège de participer au Jubilé d’argent du pontificat de Jean-Paul II et à la cérémonie de béatification de Mère Teresa, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a repris sa tournée pastorale, où la politique ne perd jamais ses droits.
Arrivé hier en Suisse, quatrième pays européen qu’il visite, le patriarche a accordé à Genève un entretien à la presse dans lequel il a affirmé que le président syrien Bachar el-Assad est « peut-être un homme compréhensif », mais que « la vieille garde » baassiste l’est bien moins et continue d’agir à sa guise.
C’est à contre-cœur que le chef de l’Église maronite a dû quitter Rome, les yeux toujours pleins de la magnifique cérémonie de béatification de Mère Teresa et des manifestations de piété qui l’ont accompagnée. Ainsi, après la cérémonie, un déjeuner avait été offert dans l’immense salle Paul VI à la grande famille de la bienheureuse. Il s’agissait, bien entendu, des pauvres parmi les pauvres et des religieuses de sa communauté venues se réjouir de sa nouvelle gloire. Le plus émouvant, dans ce repas, c’est qu’il était servi par les ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège. Parmi les convives, le premier Libanais membre des Missionnaires de la charité, ainsi que deux religieuses libanaises, dont l’une n’est rien moins que maîtresse des novices de l’ordre de Mère Teresa.
Retardé à l’aéroport de Fiumicino par un encombrement assez habituel des pistes, le patriarche Sfeir et la délégation qui l’accompagne, Mgr Samir Mazloum et le P. Khalil Alwan, sont arrivés à Genève en fin de matinée. Ils ont été accueillis à leur descente d’avion par l’ambassadeur du Liban à Berne, Samir Hobeika, le chargé d’affaires auprès des organisations internationales, Johnny Ibrahim, et l’archevêque de Genève, Pierre Farin.
Le patriarche devait ensuite assister à un déjeuner offert en son honneur par l’un des notables libanais de Genève, Charbel Ghanem, à l’hôtel La Réserve, où il séjourne. Autour du patriarche, des membres de l’importante colonie libanaise en Suisse, qui compte quelque 15 000 personnes, dont bon nombre font partie du monde de la finance, de la bijouterie et de l’hôtellerie.
Aujourd’hui, le patriarche doit rencontrer le président du Haut commissariat des réfugiés de l’Onu, le président du Comité des droits de l’homme de l’organisation internationale ainsi que le président du Conseil œcuménique des Églises. Des rencontres hautement symboliques où il aura l’occasion de défendre, une fois de plus, les causes de l’indépendance du Liban et du respect des droits de l’homme et des conventions internationales.

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À 16 heures, le patriarche devait tenir une conférence de presse particulièrement animée, dans le salon de l’hôtel. Le Liban, c’est vrai, a pu être naguère « la Suisse de l’Orient », a-t-il dit en substance, mais depuis, la démocratie a bien reculé dans mon pays. L’armée syrienne a bien effectué quelques redéploiements, mais avec 20 000 soldats syriens sur notre territoire, nous sommes en droit de réclamer le respect des accords de Taëf.
« Le président Assad est un homme compréhensif, a affirmé le patriarche en réponse à une question, mais l’ancienne garde maintient ses privilèges. »
GENÈVE, de notre envoyé spécial Habib CHLOUKAprès l’émouvant intermède de Rome, où il a eu le privilège de participer au Jubilé d’argent du pontificat de Jean-Paul II et à la cérémonie de béatification de Mère Teresa, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a repris sa tournée pastorale, où la politique ne perd jamais ses droits. Arrivé hier en Suisse,...