Pour l’ancien ministre, ce chantier ne devrait d’ailleurs pas se limiter à la seule Ligue maronite, mais il doit englober toutes les institutions chrétiennes et autres, qui ont été affectées par la guerre. « Aussi bien au niveau de l’État qu’au niveau de l’ensemble des institutions, on n’a plus la notion des valeurs et on assiste à l’exploitation des faibles par les puissants », a souligné le nouveau président qui a constaté l’absence de l’État de droit que les chrétiens notamment sont appelés à imposer.
Pour M. Eddé, les deux messages fondamentaux de la chrétienté, à savoir le « pardon » et « l’amour du prochain », ne sont plus respectés.
« Au lieu du pardon, on vit la haine et l’esprit de vengeance. Au lieu de l’amour du prochain, on constate qu’il n’y a plus d’amour entre les hommes », a relevé M. Eddé qui a appelé les chrétiens à se remettre en question et à méditer l’Exhortation apostolique que « peu de Libanais ont véritablement comprise », a-t-il dit. Et c’est à la Ligue maronite, « l’une des manifestations des laïcs dans l’Église », qu’incombe le devoir de s’inspirer de l’esprit du synode maronite en juin dernier qui s’est tenu 267 ans après le premier synode a précisé le ministre. « Les laïcs ne sont pas dans l’Église, ils sont l’Église », a affirmé M. Eddé en citant les paroles du pape Pie XII. D’où l’importance de mettre le rôle des laïcs en valeur, a-t-il précisé. À la question de savoir comment se traduira la nouvelle dynamique entreprise par le comité exécutif de transition, M. Eddé a indiqué que cette refonte n’est pas tant une question administrative ou politique qu’une nouvelle vision qui doit désormais guider les chrétiens et l’ensemble des croyants. « La Ligue est pour tout le monde et non pour une fraction de la population. Elle n’est pas là pour servir de tremplin aux uns et aux autres. Elle doit être l’incarnation du rôle des laïcs dans l’Église », a souligné le nouveau président. Concrètement, il s’agit de réformer en profondeur les institutions chrétiennes en analysant leur dysfonctionnement à la lumière des expériences précédentes. C’est à cela que vise le nouveau projet qui sera établi par le comité restreint en collaboration avec le patriarche et l’évêque Youssef Béchara « avant d’être soumis à l’assemblée générale qui décidera de l’accepter ou de le rejeter », a conclu M. Eddé.
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