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PNUD - Aujourd’hui, Journée mondiale pour l’éradication de l’indigence Le taux de pauvreté au Liban en hausse

Les Nations unies célèbrent aujourd’hui la Journée mondiale pour l’éradication de la pauvreté. On sait qu’au Liban, selon une étude publiée en 1998, 32 % des ménages vivent dans la pauvreté. Et selon les estimations du Pnud, ce taux devrait être revu à la hausse actuellement.

Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le représentant permanent du Pnud au Liban, M. Yves de San a rappelé que la réduction de moitié de la faim et de la pauvreté ainsi que l’encouragement du partenariat entre les pays riches et en développement figurent parmi les objectifs fixés par le Sommet du millénaire, qui avait rassemblé 189 pays.
À la question de savoir si l’on dispose au Liban de chiffres exacts sur la pauvreté, M. de San a relevé qu’une étude « avait déjà été publiée en 1998 et que le mois prochain des chiffres relatifs à plusieurs aspects du développement dans le pays (santé, éducation…) seront mis à la disposition du public et ce après le lancement du rapport libanais sur le développement humain, préparé conjointement avec le CDR ».
Par ailleurs, les conclusions de l’étude sur l’éradication de la pauvreté, mise en place par le Pnud en collaboration avec le ministère des Affaires sociales, seront rendues publiques dès l’année prochaine. M. de San indique dans ce cadre que « c’est la méthodologie du travail, notamment la manière de mesurer les indices, qui a été modifiée ».
Et pour bien estimer les changements qui se sont opérés au fil des ans, l’équipe a travaillé sur le même échantillon de personnes touchées par l’étude qui avait déjà été publiée en 1998.
« Actuellement, nous ne disposons pas de statistiques, mais les disparités dans le pays ont augmenté et l’on sait que le gouvernement et le secteur privé font face à des difficultés », indique le représentant permanent du Pnud soulignant cependant que d’autres facteurs qui peuvent donner des éclairages sur la pauvreté ne sont pas cependant en hausse, notamment le taux de criminalité.
« Au Liban, pour quantifier la pauvreté, il faudrait peut-être effectuer une étude sur l’apport de la diaspora ; est-ce qu’elle envoie plus d’argent aux membres des familles restés dans le pays ? », ajoute le représentant permanent du Pnud qui donne ainsi plusieurs exemples pour démontrer que l’éradication de la pauvreté est un problème complexe, que ce soit dans le cadre des données chiffrées disponibles au Liban ou encore des politiques à suivre.
M. de San, qui a une vision globale des choses, souligne que « l’éradication de la pauvreté est l’un des facteurs les plus importants du développement durable. De plus, que ce soit dans les pays riches ou en développement, la pauvreté est susceptible de créer des troubles et mettre la paix en danger ».
Revenant à la situation au Liban, M. de San indique que les études qui devraient être publiées permettront d’évaluer l’état des lieux et mettre en place des données chiffrées et valables.
Une politique pour l’éradication de la pauvreté ne devrait-elle pas être adoptée ? « Le Liban comme d’autres pays s’est engagé à réduire la pauvreté de moitié pour l’an 2015 mais deux problèmes sont à considérer : la sécurité dans la région et le service de la dette », relève M. de San soulignant qu’un « changement dans ces facteurs peut créer une situation pouvant mener le pays à la banqueroute ».
Adib Nehmé est le chef du programme de l’éradication de la pauvreté au sein du Pnud. Ce projet a été mis en place en étroite collaboration avec le ministère des Affaires sociales. Élaboré en trois étapes, il se poursuivra jusqu’en 2005.
Qualifiant de « global » le projet mis en place, M. Nehmé souligne pour L’Orient-Le Jour que « ce programme traite plusieurs aspects du développement afin de parvenir à l’éradication de la pauvreté ». Ainsi, un soutien est accordé aux ONG dans toutes les régions du pays et des stages de formation dans ce cadre ont été effectués pour les membres des ONG, des collectivités locales et du personnel du ministère des Affaires sociales.
Le programme travaille sur le terrain depuis 1998 pour recueillir des données chiffrées relatives à la pauvreté. Des projets sont mis en place grâce à des fonds octroyés par la Banque mondiale et le Fonds économique et social relevant de l’Union européenne. Les deux organismes ont versé 30 millions de dollars chacun pour la création de projets visant à éradiquer la pauvreté.
Revenant aux données chiffrées, M. Nehmé indique que les premiers chiffres sur la pauvreté ont été publiés en 1998 et effectués sur un échantillon de 300 000 personnes, soit 65 000 ménages, ou 10 % de la population libanaise. « Bien qu’elle ait abordé 11 indicateurs relatifs à la pauvreté, l’enquête en question était une étude démographique et n’a pas pris en considération les revenus et les dépenses des ménages », note le chef du projet, soulignant que « cette même enquête, avec le même échantillon de population, est actuellement en cours pour avoir une idée exacte des changements qui se sont opérés au fil des ans ». « Un questionnaire relatif aux revenus des ménages a été ajouté à l’enquête », poursuit-il.
« Les premiers chiffres devraient paraître en 2004. En 2005, ce sont les données relatives aux revenus et aux dépenses des ménages qui seront rendues publiques », ajoute-t-il.
Revenant à l’enquête de 1998, M. Nehmé indique que les disparités sont de plus en plus prononcées et que 32 % des ménages vivaient alors dans la pauvreté. Il faudra peut-être actuellement revoir ce taux à la hausse. Il indique également que les zones les plus périphériques du pays sont les plus pauvres. Ainsi, les 2/3 des habitants du Hermel, du Akkar, de Bint-Jbeil et Marjeyoun vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Mais c’est le Liban-Nord, notamment le caza du Akkar, qui est le moins nanti. Explications de M. Nehmé : « Il faut considérer le nombre d’habitants qui vivent dans chaque caza. Ainsi le volume de la population au Akkar est plus important que celui de Bint-Jbeil », dit-il donnant un autre exemple. « Fneideck, une localité du Akkar, compte 40 000 habitants alors que tout le Hermel, un caza entier, est habité par 40 000 âmes », indique-t-il.
On est aussi plus indigents dans les villes que dans les petites localités. Ainsi les bidonvilles de Beyrouth, Saïda et Tyr affichent un pourcentage plus important de « pauvres » que certaines zones rurales. Enfin, 20 % des habitants de Beyrouth vivent dans la pauvreté. Ils sont 18 % au Metn et 13 % au Kesrouan. Une étude de 19 volumes sur le profil social de chaque caza du Liban a été publié par le programme du Pnud pour l’éradication de la pauvreté.

Patricia KHODER

Célébration de la Journée mondiale de l’alimentation

Le ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, a patronné hier la cérémonie organisée conjointement par son département et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation 2003.
Placée sous le thème de l’« Alliance internationale contre la faim », la cérémonie s’est déroulée à l’école d’agriculture de Abdé, au Akkar, en présence notamment des députés Wajih Baarrini et Jamal Ismaïl, de MM. Habib Latiri et Abdel Salam Ould Ahmed, respectivement représentants au Liban de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la FAO, du général William Moujalli, représentant le vice-président du Conseil, Issam Farès, et du président de la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture du Liban-Nord, Abdallah Ghandour.
M. Ould Ahmed, qui a prononcé le discours du président de la FAO, a indiqué que « 840 millions de personnes, dont 800 millions dans les pays en voie de développement, souffrent de malnutrition chronique, ce qui signifie que nous sommes encore très éloignés de l’objectif que s’était fixé en 1996 le Congrès international de l’alimentation, et qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ». C’était ensuite le tour de M. Khalil de parler de la situation agricole au Liban et de remercier M. Ghandour pour les activités de la Chambre de commerce.
MM. Khalil et Ould Ahmed ont ensuite remis à M. Ghandour la médaille de la Journée mondiale de l’alimentation 2003, avant d’inaugurer les locaux du nouveau centre d’orientation agricole et de visiter une exposition de produits agricoles organisée à cette occasion.
Les Nations unies célèbrent aujourd’hui la Journée mondiale pour l’éradication de la pauvreté. On sait qu’au Liban, selon une étude publiée en 1998, 32 % des ménages vivent dans la pauvreté. Et selon les estimations du Pnud, ce taux devrait être revu à la hausse actuellement. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le représentant permanent du Pnud au Liban, M....