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L’agriculture n’est pas la priorité de l’Exécutif, déplore Ali Hassan Khalil

Le ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, n’est guère optimiste quant à la volonté du gouvernement de donner suite aux propositions que la Chambre devra lui présenter la semaine prochaine pour stimuler un secteur agricole en proie à d’énormes difficultés, car pour l’Exécutif, l’agriculture est toujours loin d’être un pilier de l’économie.
C’est ce que le ministre a déclaré hier à L’Orient-Le Jour, affirmant qu’il a tenu le même discours, lundi, lors de la réunion conjointe des commissions parlementaires des Finances et du Budget, de l’Agriculture et du Tourisme, et de l’Économie et de la Planification. Il n’en demeure pas moins qu’il est toujours déterminé à établir et à présenter à l’Exécutif un plan de redressement agricole qui s’articulera autour de trois axes principaux : administratif, législatif et financier.
Car, pour que le ministère de l’Agriculture puisse avoir une certaine marge de manœuvre, il est primordial de le doter d’un minimum de moyens. Les siens sont pour le moment dérisoires, voire inexistants. Le ministère est tellement handicapé sur le double plan financier et humain qu’on viendrait à s’interroger sur l’opportunité de son maintien, surtout en l’absence d’une politique agricole et d’un intérêt quelconque à l’égard de ce secteur. Son budget pour 2004 ne représente que 0,4 % de l’ensemble du budget de l’État. Et ce n’est pas tout : 86 % de la somme qui lui est allouée est destinée à couvrir les frais de fonctionnement, explique le ministre.
Sur le plan administratif, la situation n’est guère meilleure. Au moment où l’on se plaint d’une Administration pléthorique, le ministère de l’Agriculture se plaint, lui, d’un manque cruel de cadres. M. Khalil précise que 86 % des postes qui sont censés être occupés par des cadres techniques dans son département sont vacants depuis des années.
Il déplore surtout l’absence d’orienteurs professionnels, dont la présence est pourtant primordiale, s’il faut pratiquer une politique d’orientation agricole. « Nous n’avons que des fonctionnaires dont on n’a même pas besoin », déclare-t-il.
La semaine prochaine, des solutions à la crise agricole seront présentées sous forme de recommandations à l’Exécutif. Les deux Conseils des ministres qui seront plus tard consacrés au projet de budget serviront de test dans la mesure où ils permettront de sonder les intentions du gouvernement quant à l’avenir de l’agriculture. M. Khalil espère pouvoir sensibiliser le cabinet sur la nécessité de stimuler ce secteur, qui peut, estime-t-il, initier à long terme une croissance économique. Il pourra compter sur l’appui du chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui semble partager ses convictions.
Le ministre met également l’accent sur la contribution du secteur privé au développement de l’agriculture, sur le rôle qu’il peut jouer pour rendre les produits libanais compétitifs et, surtout, pour qu’ils soient conformes aux normes internationales, notamment européennes, de qualité.
Il minimise dans ce cadre l’importance du renvoi par des pays de l’Union européenne des produits agricoles importés du Liban et jugés hors normes, précisant que les quantités exportées vers l’UE ne sont pas énormes.
Quoi qu’il en soit, l’Europe doit prochainement aider le Liban à développer son agriculture, grâce à un projet de coopération, élaboré cependant à l’échelle régionale. La part du Liban de ce projet s’élève à 10 millions de dollars. Le chef de la délégation de la commission européenne au Liban, Patrick Renauld, en a discuté hier avec le Premier ministre Rafic Hariri.

Tilda ABOU RIZK
Le ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, n’est guère optimiste quant à la volonté du gouvernement de donner suite aux propositions que la Chambre devra lui présenter la semaine prochaine pour stimuler un secteur agricole en proie à d’énormes difficultés, car pour l’Exécutif, l’agriculture est toujours loin d’être un pilier de l’économie.C’est ce que le...