Résolument tournée vers le Liban, sans doute une des dernières terres byzantines à proprement parler, tout du moins où l’esprit de la prestigieuse capitale pourrait encore quelque peu souffler, la revue se veut « nomade » dans les adresses et les noms de créateurs qu’elle distille, pourvu que ceux-ci soient fortement connotés d’ors et autres raffinements extrêmes.
Si les rubriques sont encore flottantes, on note le « dossier couleur », composé de photos magnifiques, « dans le sérail », qui ouvre les portes, occidentales ou orientales c’est selon, de maisons habillées par des noms célèbres qui ne se cachent pas derrière l’anonymat ; « tentations » s’intéresse aux matières et matériaux décoratifs – les tissus pour le premier numéro, le cristal pour le deuxième ; « séduction » s’attarde sur des thèmes plus évaporés comme le henné ou les fleurs de parfum. À découvrir aussi des interviews de stylistes, d’éditeurs, de parfumeurs, de musiciens.
L’eau à la bouche
Mais la rubrique la mieux bouclée est sans aucun doute celle consacrée à la gastronomie métissée et les deux premières « fiches » sont aussi intelligentes qu’appétissantes, toujours soutenues par de remarquables clichés où les couleurs trouvent leur point culminant : « coriandre et pistache » ou « burghol et potiron » ? De très belles recettes achèvent de mettre l’eau à la bouche. Byzance est avant tout un carnet d’images, toutes plus belles les unes que les autres, on l’aura compris. Chatoyantes, chargées, elles sont le reflet parfait d’un état d’esprit byzantin, à supposer qu’il existe. Il faut souhaiter à cette revue encore un peu figée, qui mériterait de rendre ses textes plus informatifs, de grandir en maturité et en savoir-faire, bases qu’elle possède mais que seul le public, très averti et exigeant dans le domaine de l’art de vivre et de la décoration, adoubera.
D.G.
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