Le ministre de la Culture a d’abord confirmé les côtés positifs de cette mondialisation en soulignant néanmoins que la politique suivie par quelques pays – « notamment les États-Unis » – a fortement contribué à réduire les espoirs que l’on plaçait en elle. « Parce que la mondialisation s’est transformée en une monopolisation totale – une menace pour les intérêts des États, pour l’identité et la production d’un grand nombre de peuples ». Voilà pourquoi Ghazi Aridi a insisté sur la nécessaire défense, par l’Unesco, de la diversité culturelle et linguistique.
Une défense dont pourrait se charger, entre autres, le Liban, par le biais notamment du Centre international des sciences humaines de Byblos (qui dépend de l’Unesco). Le Liban, qui entend bien également, a assuré Ghazi Aridi, asseoir les concepts de paix, de liberté, de démocratie et de véritable développement avec, en toile de fond, une définition une et unique du terrorisme. Laquelle n’aurait absolument rien à voir avec la résistance.
Au sujet de l’Irak et de ses trésors archéologiques pillés, saccagés, volés, le ministre de la Culture a remercié l’Unesco pour ses efforts visant à récupérer ou restaurer tout ce qui pouvait l’être, tout en appelant à un rôle accru de cette institution en Irak. Un rôle que l’Unesco jouerait, malgré tout les problèmes « que n’arrive pas à résoudre l’occupant » et malgré le renoncement de l’Onu, grâce à l’ouverture d’un bureau (de l’Unesco) à Bagdad. Ghazi Aridi a également réaffirmé son soutien pour une admission de la Palestine, insistant sur son droit à préserver sa mémoire, son histoire, sa culture « quotidiennement saccagées par Israël ».
Saluant, en outre, le retour des États-Unis, après dix-neuf ans d’absence, Ghazi Aridi a souhaité que cette réadhésion traduise une volonté de dialogue et de coopération américaines avec les autres pays, « loin d’une quelconque velléité d’hégémonie ou d’individualisme et afin de créer un véritable partenariat au service de la sécurité, de la stabilité et du développement », a-t-il dit. Ajoutant que l’expérience a montré que les rapports de Washington, financièrement et politiquement, avec les Nations unies et ses institutions annexes « n’ont pas été, jusque-là, bien encourageants ».
Parallèlement à l’ouverture de cette 32e conférence de l’Unesco, Ghazi Aridi s’est entretenu hier avec le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, Abdo Diouf. Au centre de la discussion : la diversité culturelle que combat Washington (et dont l’adoption se fait de plus en plus urgente) ; le soutien à la production cinématographique libanaise, ainsi que les préparatifs liés à la tenue de la prochaine conférence ministérielle de la francophonie, que présidera le Liban.
Ghazi Aridi a également été reçu par son homologue français, Jean-Jacques Aillagon. Les deux hommes ont évoqué la réhabilitation de la Bibliothèque nationale à Beyrouth (en partenariat avec l’UE), les bibliothèques publiques au Liban, ainsi que la production cinématographique libanaise.
Enfin, Ghazi Aridi s’est longuement entretenu avec le secrétaire général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura.
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