Obeid met en cause Israël dans les sanctions US contre la Syrie

« Le Liban respecte la légalité internationale, et parce qu’il en est ainsi, une autre partie bafoue cette légalité internationale et continue de s’en prendre à nous : c’est Israël. » Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a une nouvelle fois martelé une des constantes libanaises. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue hier afin d’expliquer pourquoi le palais Bustros avait convoqué les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu.
« C’était pour leur dire combien la situation est grave et l’escalade dangereuse. Et pour que les pays qu’ils représentent aient conscience de leurs responsabilités, maintenant que la situation empire de jour en jour », a dit le chef de la diplomatie libanaise, cité par notre correspondant au ministère des Affaires étrangères, Khalil Fleyhane. « Le Liban est visé, la Syrie et les Palestiniens aussi, bien sûr, et au-delà, le monde arabe. Et si le Liban est visé, c’est parce qu’il ne cédera pas, ni en ce qui concerne sa dignité ni en ce qui concerne ses droits, ses principes, son attachement à une paix juste et globale », a-t-il ajouté. Il a également mis en cause l’État hébreu dans l’adoption par une commission de la Chambre des représentants américaine d’une résolution prévoyant des sanctions contre la Syrie. « Le débat au Congrès sur le Syria Accountability Act est une des expressions de l’impasse dans laquelle se trouve la politique israélienne, et de l’influence sioniste sur l’Administration américaine », a ainsi accusé le ministre des AE. « Israël veut exporter sa crise, au Liban et en Syrie, et même en Irak », a-t-il précisé, avant de saluer les dignitaires religieux – « et surtout le patriarche maronite », Mgr Nasrallah Boutros Sfeir, qui « a condamné l’agression contre la Syrie et le Liban ». Pour Jean Obeid, cette position « renforce l’unité nationale libanaise ainsi que les relations libano-arabes ».
Enfin, il a réaffirmé son attachement à la paix civile au Liban, ainsi qu’à la solidarité avec le peuple palestinien et avec la Syrie. « Nous ne pouvons pas changer notre politique, quelles que soient les menaces. Certes, le puissant peut utiliser la force à n’importe quel moment, et personne ne doute de la force d’Israël ni de ses provocations ; mais le monde entier se demande à quel moment Israël fera montre de raison, de sagesse, à quel moment les États-Unis puniront cette absence de raison », a déclaré Jean Obeid.