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Communautés - « Le Liban a besoin de vous », répète le patriarche maronite aux jeunes Libanais étudiant dans le Midi de la France Sfeir : « Il n’est dans l’intérêt de personne d’élargir le front des combats au Sud »

METZ - De notre correspondant Habib CHLOUK

En visite officielle en France depuis le 26 septembre, le patriarche Nasrallah Sfeir sera aujourd’hui à Strasbourg, siège du Parlement européen, dont il rencontrera un représentant. Arrivé hier à Metz, venant de Nice, le chef de l’Église maronite a déploré hier les violences qui se sont produites à la frontière méridionale. Le cardinal maronite, qui a qualifié le Hezbollah de mouvement de « résistance », a indiqué qu’il n’était « pas dans l’intérêt d’Israël d’occuper à nouveau le sud du Liban ». « Il n’est pas dans l’intérêt des belligérants d’élargir le front des combats » au Liban-Sud, a-t-il ajouté.

Le patriarche Sfeir s’exprimait lors d’une rencontre avec la presse tenue au siège de l’évêché de Metz.
Par ailleurs, le patriarche a déploré l’exode des chrétiens du Proche-Orient, acculés à fuir l’instabilité de la région.
« Le Liban était le refuge des chrétiens de la région, on y venait parce qu’il y avait la liberté des pratiques religieuses », a-t-il déclaré. Devant l’instabilité politique et les tensions qui règnent, les « chrétiens sont acculés à quitter le pays ».
Le patriarche est arrivé hier à Metz, avant-dernière étape de son séjour en France, vers midi. Accueilli par l’évêque de la ville, Pierre Raffin, le chef de l’Église maronite a notamment pu saluer l’un des notables libanais de la ville, le Dr Khalifé Adib Khalifé, chef du département de cardiologie à l’hopital Notre-Dame de Metz.
L’après-midi, le cardinal Sfeir avait planté un cèdre dans la cour de l’évêché de Metz et béni un second cèdre planté dans l’une des places de la capitale de la Lorraine.
La veille, le patriarche Sfeir avait visité Monaco et Nice, où il avait notamment célébré une messe en l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. Le chef de l’Église maronite a été accueilli par l’évêque de Nice, Mgr Jean Bonfils, en ces termes :
« Je suis heureux de vous accueillir dans le diocèse de Nice, carrefour culturel et religieux du sud-est de la France, appartenant comme le Liban au monde méditerranéen et appelé à resserrer ses liens internes dans le contexte de l’unité européenne, à la fois pour sauvegarder son originalité et enrichir le continent de ses valeurs propres, notamment son héritage chrétien.
« Vous êtes reçus dans l’Église Sainte-Jeanne-d’Arc, laquelle a contribué comme vous le savez à sauver l’intégrité de notre pays et à forger notre unité nationale au nom de sa foi et de la vocation particulière qui fut la sienne. Ce lieu nous a paru tout à fait indiqué pour vous accueillir. Nous connaissons vos efforts courageux et éclairés pour empêcher le démembrement du Liban et garder ce pays en bonne santé, tout en favorisant, dans un souci de réconciliation et de paix, le maintien des relations historiques et géographiques entre les peuples syrien et libanais, “liens forts de parenté, d’amitié et d’intrêt commun”, comme le soulignait l’appel des évêques maronites pour le Liban, le 20 septembre de l’année jubilaire 2002.
« Soyez le bienvenu, Béatitude. Nous confions votre Église et votre pays à l’intercession de saint Maron et de saint Charbel Makhlouf (...) et nous vous disons nos sentiments de fraternelle communion dans le Christ. »

La lumière de l’Évangile
Pour sa part, le chef de l’Église maronite a prononcé une homélie dans laquelle il a affirmé:
« Je voudrais vous remercier pour la sollicitude paternelle dont vous ne cessez d’entourer nos enfants les maronites et les Libanais dans vos diocèses (...) Je suis heureux de vous rencontrer tous, chers frères et sœurs libanais et leurs amis rassemblés de différentes villes et localités de la Côte d’Azur et de la principauté de Monaco, dans cette belle église Sainte-Jeanne-d’Arc, et d’offrir le saint sacrifice à vos intentions, à celles de la paix dans le monde et en particulier dans notre région et la région du Moyen-Orient si tourmentée par les guerres depuis plus d’un demi-siècle. »
« Dans notre liturgie maronite, a poursuivi le patriarche Sfeir, nous célébrons aujourd’hui la mémoire des saints Serge et Bacchus, deux officiers romains qui ont été touchés par la lumière de l’Évangile et l’exemple des chrétiens qu’ils persécutaient en exécution des ordres de l’empereur. Ils se sont convertis et préféré partager le sort de leurs victimes. À leur tour, ils ont obtenu la couronne du martyre.
« (...) La région du Moyen-Orient, où nous vivons, a connu à travers son histoire des périodes de persécutions où le sang de milliers de martyrs a été la semence de nouveaux chrétiens et a confirmé l’Église dans la fidélité au Christ qui l’a fondée. Cette région continue à vivre de nos jours des turbulences qui ont coûté la vie à un grand nombre de fils de l’Église et qui mettent en danger la présence chrétienne là où le Christ s’est incarné, a offert sa vie pour le salut du monde et a vaincu la mort par sa résurrection.
« Sous l’effet de ces turbulences et des circonstances difficiles qu’elles ont engendrées, bon nombre d’entre vous ont été acculés à s’expatrier durant les 25 dernières années. Vous êtes venus rejoindre la communauté maronite et libanaise déjà installée dans cette région depuis longtemps. Tout en vous encourageant à bien vous intégrer dans la société qui vous a si bien accueillis, à y être des éléments actifs et positifs, à y témoigner des valeurs humaines et chrétiennes que vous avez acquises par votre éducation et votre appartenance à une Église orientale, je vous exhorte à ne pas oublier le pays où vous êtes nés et avez grandi. Oui, le Liban a besoin de vous. Il a besoin de tous ses enfants. Si les circonstances actuelles ne vous encouragent pas à revenir vous y installer définitivement, n’hésitez pas à le visiter souvent, à garder contact avec vos familles, vos amis, vos villages et villes. Continuez à prier et à agir pour la paix au Liban et dans la région du Moyen-Orient si tourmentée.
« N’oubliez surtout pas que, héritiers des martyrs et des saints, et même si vous ne subissez pas à proprement parler des persécutions, vous êtes invités à rester fidèles à la foi de votre Église, à ses traditions et à son patrimoine culturel et spirituel. Il vous faut encore transmettre cet héritage à vos enfants qui seront fiers de leur appartenance et feront tout pour en être des témoins vivants et courageux. »
METZ - De notre correspondant Habib CHLOUKEn visite officielle en France depuis le 26 septembre, le patriarche Nasrallah Sfeir sera aujourd’hui à Strasbourg, siège du Parlement européen, dont il rencontrera un représentant. Arrivé hier à Metz, venant de Nice, le chef de l’Église maronite a déploré hier les violences qui se sont produites à la frontière méridionale. Le...