Pour en revenir aux propos de M. Roed-Larsen, c’est sur un ton solennel et d’une voix anxieuse que le responsable onusien s’est contenté de donner lecture d’un communiqué préparé à l’avance. Il s’est également abstenu de répondre aux questions des journalistes au terme d’un entretien avec le président de la République, le général Émile Lahoud, qui s’est déroulé en présence de Staffan de Mistura, représentant personnel de Kofi Annan au Liban-Sud.
Celui-ci a commencé par assurer M. Roed-Larsen que les plaintes déposées contre l’État hébreu par Beyrouth et Damas au Conseil de sécurité, pour le raid en Syrie et la violation de l’espace aérien libanais, sont l’expression de leur « confiance dans la communauté internationale ». Le chef de l’État a affirmé d’autre part que les attaques d’Israël ne s’expliquent que « par le climat de folie » qui règne au niveau de ses dirigeants et « par une tentative permanente de fuite en avant ».
Le président Lahoud a en outre affirmé à l’émissaire de M. Annan que « depuis le retrait partiel d’Israël du Sud, le Liban n’a jamais violé la ligne bleue. En effet, c’est Israël qui a toujours refusé d’obtempérer aux mises en garde de l’Onu », a ajouté M. Lahoud.
De son côté, à sa sortie du palais de Baabda, M. Roed-Larsen a exprimé son inquiétude sur une éventuelle escalade après le raid israélien en Syrie et a demandé à « toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue ».
« Le secrétaire général des Nations unies est particulièrement inquiet de la possibilité d’une escalade dans une situation déjà très tendue et difficile, susceptible d’élargir l’étendue du conflit actuel au Moyen-Orient », a affirmé M. Roed-Larsen, avant d’inviter « toutes les parties concernées à faire montre du plus haut degré de modération et de retenue », notamment le long de la ligne bleue.
Le responsable de l’Onu a fait état d’une « compréhension profonde » de la part de ses interlocuteurs libanais qui sont, selon lui, « parfaitement conscients de la situation » et sont prêts à « faire tout leur possible afin de parer à toute escalade ».
Chez Hariri et Obeid
M. Roed-Larsen s’est entretenu par la suite avec le chef du gouvernement, Rafic Hariri, et avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Répondant aux questions des journalistes sur le perron du palais Bustros, il a notamment indiqué que l’Onu ignore toujours l’identité de la partie qui est à l’origine de l’escalade le long de la ligne bleue. « Nous savons seulement qu’un soldat israélien a été tué par un obus tiré à partir du Liban », a ajouté le responsable onusien avant de souligner la nécessité d’entreprendre une enquête « minutieuse » là-dessus. « Mais nous ignorons toujours à quelle organisation appartient l’auteur de cette opération », a-t-il précisé.
En soirée, M. Roed-Larsen a conféré avec le ministre de l’Information, Michel Samaha, avant de quitter Beyrouth pour Damas.
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