Quoi qu’il en soit, réuni hier en présence du ministre de l’Information, Michel Samaha, et des représentants de tous les médias libanais, le Conseil national de l’audiovisuel s’est longuement étendu sur le sujet. Le président, Abdel Hadi Mahfouz, a reconnu par la suite que le ton est monté par moments et que les discussions « furent franches et quelquefois blessantes ».
De son côté, le ministre de l’Information a souligné la nécessité d’appliquer la loi, en particulier pour ce qui a trait à tout ce qui pourrait porter atteinte aux relations du Liban avec les pays frères ou amis. Il a également insisté sur « le respect de la spécificité des différentes sociétés » qui reçoivent les programmes émis à partir du Liban. « Nous n’avons pas le droit de diffuser des programmes susceptibles de provoquer la discorde au sein de ces sociétés », a ajouté M. Samaha. Plus concrètement, et selon l’agence al-Markaziah, le ministre a rappelé, chiffres à l’appui, que les budgets publicitaires les plus importants provenaient des pays arabes.
À la question de savoir si le propriétaire de la NTV, Tahsine Khayat, serait passible de sanctions après avoir affirmé que sa chaîne ne comptait pas modifier sa ligne politique, M. Mahfouz a répondu : « M. Khayat s’est engagé à respecter la loi. On lui a dit qu’aucun média audiovisuel n’a le droit d’avoir sa propre politique d’information, et que toute chaîne qui contreviendrait à la loi serait passible de sanction ». Le président du CNA a en outre indiqué que la réunion avait uniquement porté sur des généralités. « Nous avons rappelé les termes de la législation en vigueur concernant surtout la nécessité de ne rien faire qui pourrait nuire aux relations arabo-libanaises », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, en réponse à une question, M. Mahfouz a démenti que la directrice de l’information de la NTV ait été priée de quitter la réunion. Il a affirmé que celle-ci était sortie de son plein gré du fait que le PDG de la chaîne avait participé à la réunion, et que sa présence était requise par la loi. Et de préciser : « Non, personne n’a été chassé, mais le ton est effectivement monté par moments. Cela ne nous a pas empêchés d’insister sur notre volonté de coopération et sur la création par l’État d’un comité de suivi chargé des programmes audiovisuels ». M. Mahfouz a en outre réitéré la nécessité d’amender la loi sur l’audiovisuel, car, selon lui, la loi actuelle ne tient pas compte de l’évolution que ce secteur a connue depuis le milieu des années 90.
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