Courrier Kornet Chehwane, an III

Le Rassemblement de Kornet Chehwane vient de célébrer le deuxième anniversaire de sa fondation par une réconfortante démonstration de son unité. Et par un communiqué-fleuve caractérisé par sa franchise et son souci d’analyser dans le détail les fluctuations de la situation politique et sociale actuelle au Liban.
Nous ne pouvons que saluer cette ferme volonté du Rassemblement de poursuivre son combat au service du Liban, un pays nostalgique de sa souveraineté, de son indépendance et de sa prospérité perdues. Mais cet hommage sincère au Rassemblement pour son second anniversaire ne doit pas nous faire hésiter à poser quelques questions, à formuler quelques critiques constructives. Ainsi :
1- Est-il normal qu’après deux ans d’existence, le Rassemblement, pourtant formé d’éminentes personnalités politiques, de penseurs et d’intellectuels connus, n’ait pas encore formulé, à l’intention de l’opposition nationale, un plan d’action clair et précis, dans les domaines politique, économique et social ?
2- À quelles réalisations a-t-il tenté de procéder pour redonner un minimum d’espoir à une jeunesse libanaise désemparée, et qui passe des heures, sinon des jours entiers, aux portes des ambassades étrangères ?
4- Un rassemblement de cette envergure et de cette importance politique ne devrait-il pas avoir, deux ans après sa naissance, une publication, une tribune, pour exposer son programme de travail, ses conceptions nationales, ses réalisations – et ne plus se contenter d’être une sorte de club qui publie des communiqués périodiques que l’opinion publique lit et oublie rapidement ?
Pour une fois que le Liban dispose, après vingt ans de guerre, d’une opposition nationale jouissant enfin d’une audience aussi vaste que convaincue, le moment est venu de la doter d’une structure authentique et efficace qui participe pleinement au sauvetage d’un pays miné par l’inquiétude. C’est le souhait qu’en toute sincérité nous formulons devant les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, en qui nous plaçons nos espoirs, à l’instar de milliers de jeunes Libanais, en ce second anniversaire de sa création.

Gaby CHAMI