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PROJET DE BUDGET - Nouvelles réactions déçues Mikati : « Nous avons raté une chance en or »

Le projet de budget 2004 continue de susciter des réactions hostiles dans divers milieux politiques dans la mesure où il se situe à l’antipode de l’ambitieux programme de réformes financières annoncé l’an dernier par le gouvernement. Les critiques ne se limitent cependant pas à l’opposition, puisque même des membres de l’Exécutif ne cachent pas leur déception. Les propos du ministre des Travaux publics et des Transports, Néjib Mikati, sont on ne peut plus éloquents : « Nous avons raté une chance en or de profiter de tous les éléments positifs générés par Paris II. »
M. Mikati, qui s’exprimait dans le cadre d’une interview à Radio-Liban (officielle), a reconnu indirectement que les tiraillements politiques qui paralysent le pays depuis des mois ont empêché l’élaboration d’un projet de budget reflétant la politique économique et financière de l’État. « Le texte ne comporte aucun chapitre pour encourager les investissements, mais dans les circonstances actuelles et vu les données politiques présentes, on ne pouvait pas faire mieux. Le budget de 2004 est ordinaire et son principal objectif est de continuer à gérer une situation déterminée à l’instar des projets de loi de finances des années précédentes. Tout ce que nous pouvons souhaiter, c’est que le gouvernement se conforme au taux de déficit prévu » pour l’an prochain, a déclaré M. Mikati.
Après avoir estimé que « nous avons raté une chance en or de profiter de tous les éléments positifs générés par Paris II », le ministre a plaidé en faveur d’une coopération entre le Parlement et le gouvernement, lors de l’examen du texte en commission parlementaire, afin de réduire les dépenses inutiles et de se consacrer davantage au dossier social.
Il a mis en garde contre toute « tentative de politiser le projet de budget », avant de proposer l’élaboration d’un plan triennal ou quinquennal de redressement économique et financier.

« Un échec cuisant »
Le ton du Forum de l’action nationale de M. Sélim Hoss est encore plus virulent. Pour lui, le projet de budget 2004 « donne une nouvelle fois la preuve de l’échec cuisant de la politique financière du gouvernement ».
S’il parle de nouvel échec, c’est parce que le texte a été élaboré « comme si toutes les mesures et tous les arrangements pris consécutivement à Paris II se seraient évaporés ».
Le Forum de l’action nationale constate ainsi que le déficit prévu pour 2004 est plus élevé que celui de 2003, « ce qui signifie qu’à la fin de l’année prochaine, la dette publique augmentera de 1 500 millions à 2 000 millions de dollars ». « Cela est évidemment valable pour le cas où le taux prévu serait respecté, sachant que les prévisions budgétaires ne se sont jamais réalisées au cours des années précédentes, le gouvernement étant réputé pour ne pas honorer de nombreux engagements financiers afin de donner une image reluisante des finances publiques », indique le communiqué, rappelant que les cabinets Hariri ne paient pas les arriérés dus aux hôpitaux, aux entrepreneurs et aux propriétaires de terrains expropriés.
Le Forum de l’action nationale s’est aussi arrêté sur les propos du ministre des Finances, Fouad Siniora, qui semblait dire, en exposant le projet de budget, dimanche, qu’il n’en était pas responsable. Pour cet organisme, la prise de position du ministre montre que le conflit au sein du pouvoir est en train de prendre une nouvelle tournure, fondée sur un échange d’accusations s’articulant sur un point : qui assume la responsabilité da la non-réalisation des réformes structurelles ?
Le Parti national libéral et le député Nehmé Tohmé, qui ont également critiqué le projet de budget, se sont notamment arrêtés sur les fonds réservés au programme de retour des déplacés. Ils les ont jugés insuffisants et ont demandé au gouvernement d’accorder à ce dossier l’importance qu’il mérite.
Le projet de budget 2004 continue de susciter des réactions hostiles dans divers milieux politiques dans la mesure où il se situe à l’antipode de l’ambitieux programme de réformes financières annoncé l’an dernier par le gouvernement. Les critiques ne se limitent cependant pas à l’opposition, puisque même des membres de l’Exécutif ne cachent pas leur déception. Les...